CARELESS | 1 & 2

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟏

˚⊱ Chaque parole a une conséquence, chaque silence aussi.⊰˚

IFE.

— Non, non, non, tu es complètement à côté de la plaque, gronde le professeur de répétition en regardant Cataleya.

Je pousse un soupir exaspéré tout en laissant tomber la fourche que j'avais à mes pieds. De son côté, Cataleya passe sa main sur sa tête pour desserrer le foulard blanc qu'elle avait attachée.

À l'occasion de Thanksgiving, notre école perpétue la tradition en revêtant les costumes des premiers pèlerins pour offrir une représentation théâtrale retraçant la fondation de notre ville aux visiteurs.

Ni Cataleya ni moi n'avions vraiment envie de participer, mais on avait pas d'autre choix, car ça compte pour notre moyenne générale.

Parmi toutes les classes de terminale, il a fallut que ça tombe sur la nôtre...

— Tu n'as qu'une seule phrase à dire, alors pourquoi tu te trompes autant ? demande le prof en enlevant ses lunettes et en essuyant son front moite.

— Mais je l'ai dit ! s'égosille Catalyse.

— Pas avec l'intonation qu'il faut, et tu le sais très bien.

— Est ce que ça vous a déjà traversé l'esprit que j'en ai rien à secouer de tout ça ! Gronde t'elle en donnant un coup de pied dans le décor.

— Y a un problème ? résonne soudainement la voix du directeur.

— De mon côté, non, répond le professeur. Mais du côté de mademoiselle, je ne sais pas.

Qu'est-ce qu'il vient faire ici, celui-là ?

Il ne peut pas faire ce que font les autres directeurs. Je ne sais pas, moi, un safari en Afrique, fréquenter des mineurs, avoir un casier judiciaire rempli...

— Oui, comme je l'ai dit et redit j'en ai rien foutre de votre pièce de théâtre à la con, dit Cataleya.

— Pardon ? s'étrangle le directeur.

— Ça ne sert à rien de vous excuser, vous n'y êtes pour rien, répond-elle sarcastiquement.

— Dans mon bureau tout de suite, Mademoiselle Perez !

Elle papillonne des yeux avant de descendre du plateau et de quitter l'amphithéâtre en claquant la porte derrière elle.

Tout en buvant une gorgée de mon eau, je tire le rideau sur moi pour me cacher dans les coulisses.

Si on suit bien la chronologie, la suite logique des événements c'est de s'en prendre à moi et j'ai pas réellement envie d'être au cœur de l'attention aujourd'hui.

Alors que je m'évente avec un morceau de papier plié en sept, je sens une main se poser sur ma fesse droite avant de la saisir fermement.

Sachant que ce n'est pas Cataleya, mon premier réflexe en me retournant est de donner une gifle à la personne qui venait de me toucher.

Un expression surprise prend aussitôt forme sur mon visage quand je réalise que c'est Archibald. Non pas que ça me choque qu'il soit derrière cet acte extrêmement misogyne, mais plutôt que je viens de le gifler.

— Je ... complètement.... Archibald. Bafouillé-Je en faisant un pas en arrière.

— Écoute-moi bien, petite pute, tu es dans la merde ! Crache-t-il. Comment oses-tu poser tes sales mains sur moi ?