17 - Les portes de l'âme.

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Le siège de l'avion était tout sauf confortable. Depuis que nous étions entrés et installés dans l'appareil, je ne faisais que de me dandiner ne sachant pas comment m'installer. Il était plus qu'évident que le stress de me retrouver dans un tel engin prenait le dessus sur mes réactions et je ne pouvais m'empêcher de le laisser s'exprimer. Je pouvais également sentir l'agacement d'Arès qui ne faisait que de souffler à chacun de mes mouvements.

- Bon tu vas arrêter de bouger ? Râla Arès à mes côtés.
- Je ne sais pas comment tu fais sérieusement. Tu fais le double de ma corpulence et tu es mieux installé que moi.

Son souffle de désespoir arriva jusqu'à mes oreilles. Il releva la tête pour regarder l'hôtesse qui passa à nos côtés et l'interpella avec un raclement de gorge. Grande et élancée, elle avait un charme fou. Ses yeux bleus et ses cheveux blonds contrastaient avec sa peau hâlée. Elle n'avait rien à envier à personne. De longues jambes fines, des mains délicates, un visage épuré. Une allure de poupée parfaite qui en ferait pâlir plus d'une et envié des autres.

Papillonnant des cils devant Arès elle attendait sa demande. Un sentiment étrange me traversa. Une boule dans l'estomac, un mécontentement linéaire. Je ne voulais pas qu'elle le regarde ainsi. Je n'aimais pas ça. Pourtant, je ne devrais pas ressentir ce genre de sentiments. Arès m'insupportait, je me demandais encore pourquoi j'avais accepté aussi facilement de le suivre. Alors avoir à comprendre mes réactions nouvelles était un poids en plus sur ma conscience, je devais me demander pourquoi j'agissais ainsi, et surtout pourquoi ça avait l'air aussi naturelle.

Tournant la tête vers Arès, je constatai qu'il avait remarqué mon mécontentement et arpentait un sourire moqueur qui m'était dédier. Vexée d'avoir été prise en flagrant délit, je lui envoyai mon coude dans les côtes qu'il ignora en beauté.

- On décolle dans longtemps ? Lui demanda-t-il en ne quittant pas mon visage des yeux.

L'amabilité n'était vraiment pas son fort. Son ton était froid et il s'intéressait à peine à elle. Bien plus concentré sur mon malaise dont il se moquait en plaçant sa main sur ma nuque pour m'attirer vers lui. Je savais que j'aurai dû le repousser, mais j'en étais incapable. Que ce soit pour voir le regard de l'hôtesse me fusiller, ou apprécier le toucher du Guerrier.

- Je suis désolé, il y a eu quelques complications. Ca va prendre un moment. On vous préviendra lorsque nous pourrons décoller.

Elle me regarda de la tête au pied, et au vu de son haussement de sourcils, elle jugeait clairement ma tenue. Serrant les poings, je m'apprêtais à répliquer. Mais c'était sans compte sur Arès qui me coupa l'herbe sous le pied.

- Ma femme n'est pas à l'aise avec ce siège, je crois avoir vu des places disponibles en premières.

Ma quoi ? Je faillis m'étouffer avec ma propre salive à la sortie de ses mots. Alors celle-là, je ne m'y attendais pas. Mon corps se crispa davantage. Il dut le sentir puisque ses caresses sur ma nuque reprirent dans l'espoir que je n'intervienne pas. Ou peut-être de me détendre. Dans tous les cas, ça fonctionnait. Je sentis mon esprit s'apaiser et mes muscles se relâcher. J'avais moins envie de la tuer pour le regarder avec autant d'envie.

- Oh, hum...A vrai dire, je ne sais pas... commença-t-elle à bégayer.
- Je ne suis pas certain que Monsieur Jones apprécie qu'on ait refusé le confort à sa fille voyez-vous, la coupa Arès.

Troublé, je relevais les yeux en direction d'Arès qui m'observait déjà me suppliant de ne pas poser de questions.

- Oui bien-sûr, suivez-moi. S'empressa l'hôtesse en osant plus lever les yeux pour nous regarder.

Soul Of Demons (En cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant