ERAH« Il faut savoir risquer la peur comme on risque la mort, le vrai courage est dans ce risque »
J'ouvre avec difficulté les yeux. J'observe la pièce, le lit est vide, je suis seule. Je me lève pour me diriger vers la salle de bain afin de me laver le visage. Karel n'est pas présent. Je me sens vaseuse, j'ai besoin d'un bon bain chaud. Alors, je pars en direction de la baignoire pour me détendre, je crois qu'après la soirée d'hier, le fait qu'une voiture nous aie ensuite suivi m'a crispé et tendu.
J'entre dans l'eau devenu tiède et amasse mes cheveux pour en faire un chignon haut désordonné. Je ferme les yeux et me laisse porter.
*
Quelques minutes après, la porte s'ouvre délicatement. Karel est présent, il a changé de vêtements et a désormais un ensemble noir, sombre mais classe. Sa paire de lunette de soleil sur le nez et son Hublot au poignet. Je l'observe limite en bavant puis me ressaisis en éclaircissant ma voix.
Moi - Tu n'as pas dormis ?
Karel - Si, mais je suis allé nous acheter des vêtements. Je te pose ça là.
Et il s'en va rapidement. Je sais qu'il fait un effort surhumain quant il est avec moi surtout depuis hier, bien que la situation a dépassé une limite qui n'a été imposée par personne certes, mais qui en était une en vérité. On ne l'a pas respecté, on s'est marié sur papiers, apporter de l'amour dans toute cette histoire ne servira à rien de plus qu'à nous faire encore plus de mal.
Je sors du bain, puis enfile l'ensemble oversize qu'il m'avait acheté. Je remets mes talons puis sors pour le rejoindre. Il me fixe puis fronce des sourcils.
Karel - Non, change tes chaussures et met cette paire de New Balance.
Il s'était souvenu qu'hier je souffrais de certaines douleurs, ce qui m'a créé des gonflements aux pieds. Je souris en voyant cette dose d'attention en plus. Je mets la paire de basket et il range mes talons. Nous sortons de l'hôtel pour nous diriger vers la voiture. Une fois assis, il me tend une boisson et une viennoiserie mais pas n'importe quelle boisson ni viennoiserie.
Je venais de replonger dans de profonds souvenirs et je me demandais comment avait-il pu savoir cela ? Comment ?
Moi - Un latte et un Swiss roll.
Il hoche de la tête sans rien dire. Il démarre et roule sans émettre un son. Mais je suis toujours autant perturbée par cela mais je n'arrive même pas à parler. Sentant cela, il prend la parole.
Karel - Ton père m'a dit que c'est ce que tu prenais avant d'aller à l'université.
Oui, c'est ce que je prenais, et c'est ce que mon père me ramenait quand je n'avais pas le temps de petit-déjeuner. Ils me manquaient, son altruisme et son affection, du côté de maman, ses phrases réconfortantes et sa douceur.
Ils me manquaient...
Karel - Je pensais que ça t'aurais fait plaisir, je suis désolé si ça t'as...
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TRAPPOLA
General FictionErah, enfermée à tord depuis 6 années dans l'une des plus dangereuse et criminelle prison d'Italie. Entre mensonges et vérités, la vie d'Erah s'engouffrera dans un terrible tourbillon de violence et de manipulation. Jusqu'à ce qu'elle fasse la renc...