|| 𝖒𝖊𝖒𝖔𝖗𝖎𝖊𝖘 || [TERMINÉ]

~Seventy-two

-"Maître, vous avez reçu une lettre."

-"Ne nous dérange pas en plein milieu d'une réunion." Hurla Voldemort en péstiferant.

-"Maître." Queudver s'inclina promptement. "C'est de la part de la famille royale."

L'intérêt de Voldemort se fit piqué soudain, tout comme celui de ses compagnons autour de la table des Malfoy.

Il tendit sa main, Queudver lui donna la lettre dont il déchira l'enveloppe.

Un sourire s'esquissa sur ses lèvres grises et gercées.

-"Bien." Murmura-t-il d'un air satisfait. "C'est même excellent."

Il releva la tête, se leva de sa chaise.

-"Lucius, dit à ton fils de venir avec moi. Je suis navré, mais la réunion s'arrête là."

Il brûla la lettre dans sa main et immédiatement Lucius s'affaira à monter jusque dans la chambre où s'était enfermé son fils.

Oui, tout allait enfin avancer.

                             *****

Il zieuta les domestiques qui bougeaient un peu partout dans le palais, n'étant pas dupe. Leur magie ne faisait aucun doute et sous leurs faux-semblants se cachaient des soldats à l'affût du moindre faux-pas.

Après tout, son hôte était loin d'être stupide.

-"Votre Majesté." Appela un domestique lorsqu'ils arrivèrent devant la porte. "Tom Jedusor et Draco Malfoy."

Voldemort siffla devant l'homme qui ne cilla pas et ouvrit la grande porte.

La salle de réception avait été vidée, à l'exception d'un trône sur lequel était assise Ariana, dans une longue robe noire, sa tiare resplendissant sous ses éclats d'argent.

La salle en longueur faisait résonner les pas des deux hommes qui y entrèrent. Le chemin jusqu'au trône était si long et silencieux que même Voldemort fut surpris de se sentir mal à l'aise.

-"Merci d'être venu jusqu'ici."

La voix mielleuse d'Ariana le fit s'arrêter, au pied du trône.

Draco s'écarta quelque peu, monta les marches jusqu'à Ariana qui ne le regarda que peu.

Il ne savait pas ce qu'elle voulait à Voldemort, mais son cœur se serrait en pressentant le pire.

-"Votre invitation m'a fait grandement plaisir, Votre Majesté."

Voldemort jouait le jeu. C'était si amusant, de s'abaisser à de telles niaiseries. Il s'inclina quelque peu, laissa un sourire malin se cacher sous ses révérences peu raffinées.

-"Relève-toi."

Un frisson parcourut l'échine de Draco. Immédiatement, il regarda l'expression de Voldemort mais il n'avait rien de plus qu'un sourire de victoire sur les lèvres tandis qu'il relevait la tête.

-"Pourquoi m'avez-vous demandé, Votre Majesté ?" Demanda le vil serpent en la regardant avec innocence.

-"Ariana." Murmura Draco en signe d'avertissement.

Elle ne l'écouta pas. Son cœur battait à toute allure dans sa poitrine, elle le regardait avec tant d'intensité depuis son perchoir qu'elle crut en perdre la vue.

Ses mains tremblaient, cachées sous les tissus de sa robe. Elle avait accroché ses cheveux en un chignon tressé et complexe qu'elle avait demandé à ses domestiques sorcières douées de leurs mains dans l'unique but de paraître plus imposante et moins enfantine.

Mais désormais qu'elle se tenait devant lui, toutes les tenues du monde et toutes les montagnes les plus hautes ne sauraient suffirent à faire taire l'effroi qui s'emparait de son être.

Le monstre se tenait là.
Elle l'avait fait demandé.

-"Je veux vous proposer une alliance." Réussit-elle à articuler.

Ariana semblait se faire violence pour le tutoyer mais le voir ainsi face à elle lui fit perdre toute envie de paraître supérieure et la fit redevenir une simple écolière sans grand pouvoir. Elle lui était, par tous les aspects, bien inférieure.

Elle était apeurée comme une enfant dans le noir. Il cacha son sourire sous des hochements de tête factices.

-"Je ne comprend pas bien, Votre Majesté. M'avez-vous demandé pour une raison particulière ?"

Il voulait l'entendre dire. Se délecter de ses paroles qui renverseraient la situation.

-"Ariana." Rappela Draco d'une petite voix en s'approchant du trône.

Elle ne devait pas faire ça. Elle-même se rendait bien compte qu'elle ne devait pas faire ça.

Mais il lui avait pris Anthony. Il lui avait pris tout ce qu'elle avait eut simplement parce que lui, tout comme elle, avait survécu.

Pourquoi, alors que lui n'avait rien fait de plus que survivre, devait-il s'attribuer tout ce qu'elle possédait ?

Elle avait tout sacrifier pour arriver à sa place.

Elle n'allait pas le laisser tout réduire à néant.

-"Je veux vous aider à éliminer Harry Potter." Laissa-t-elle finalement échapper.

Sa phrase résonna encore et encore dans l'immense salle vide.

Draco ouvrit grand les yeux, s'avança pour attraper sa main mais elle la retira de l'accoudoir pour l'empêcher de trembler plus encore.

Voldemort ferma les yeux un instant, repetant inlassablement dans sa tête le mot qu'il avait tant aimé écouter.

Il s'inclina, toucha le sol de son front grisâtre.

-"Ce sera avec plaisir, Votre Majesté."

Elle ferma les yeux, laissa lentement une larme rouler sur sa joue, traîtresse.

-"En échange, je vous interdis de toucher à mon peuple." Dit-elle une voix plus ferme. "Qu'il soit sorcier, ou moldu."

La mâchoire de Voldemort se contracta.

Il pouvait s'occuper de ce détail plus tard. Pour le moment, avoir comme alliée la Reine d'Angleterre ne pouvait qu'être bénéfique. Il lui suffirait, après que tout soit fini, de s'en débarrasser.

Comme une objet usé dont il ne verrait plus l'utilité.

-"Cette alliance saura vous satisfaire, Votre Majesté. Je vous le garantis."

Il eut un sourire, caché sur le sol.

Elle se leva de son trône, tremblante, flancha mais fut retenue par Draco.

Elle retrouva contenance, serra sa robe dans ses mains aux jointures blanches.

-"Je vous reverrai bien assez tôt." Dit-elle d'une voix forte avant de partir par une porte derrière le trône, Draco à ses côtés.

Voldemort, seul dans la pièce, se releva, rehaussa sa robe.

Il eut un léger sourire face au trône vide.

Puis s'éclipsa, tandis que dans les coulisses de sa mise en scène Ariana s'effondrait dans les bras de Draco, morte de peur, sanglotant à n'en plus finir.

Et Draco ne pouvait que lui tapoter le dos sans rien trouver à redire, le pouls battant de toutes ses forces tant l'effroi qui l'avait parcouru semblait se coller à sa peau.