Chapitre 15

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Mon réveil fut doux, une caresse sur ma joue, une étreinte tendre, un baiser dans le creux de mon cou.

— Aller, réveilles toi, me murmura la voix douce de Lorlea. Si tu ne te réveilles pas, je vais te mordre.

— Je préfère les bisous, dis-je en entrouvrant les yeux.

— Je savais que tu faisais semblant de dormir, dit-elle en me bousculant.

— A moitié seulement, je rêvais d'une jolie rousse qui m'enlaçait, je n'avais pas envie de me réveiller.

— Ce n'était pas un rêve, je t'attends dans la réalité et j'ai faim.

— Euh... je ne crois pas que ce soit toi, elle était vraiment jolie, taquinai-je.

Elle me bouscula encore, ses lèvres se tordant en une moue à laquelle j'avais du mal à résister.

— C'est toi que je vais manger si tu continues, menaça-t-elle.

— Je t'en prie, dis-je en ouvrant les bras.

Elle retira le drap qui me recouvrait, souleva mon t-shirt et mordit dans le gras de mon ventre. Je la repoussai en pouffant de rire.

— Mais t'es complétement folle.

— T'as plutôt bon gout, dit-elle fière d'elle, laisse-moi en gouter encore.

Elle se jeta sur moi toute bouche ouverte. Je tentai de lui résister, mais elle se mit à me chatouiller. Je manquai de m'étouffer tellement je riais fort. En me débattant, je glissai de mon lit et tomba bruyamment au sol. Si nous voulions être discrètes, c'était foutu, toute la maison avait dû entendre ma chute.

— Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ? me demanda-t-elle alors que je reprenais mon souffle.

— Je ne sais pas, si on allait chez toi pour changer.

— Mauvais plan, dit-elle du tac au tac.

— Tu squattes toujours chez moi, mais tu ne veux jamais que je vienne chez toi, lui dis-je. Même pas pour t'aider à préparer tes affaires.

— Il n'y a rien à voir chez moi, tenta-t-elle.

— C'est quand même là où tu habites.

— Je ne veux pas que tu viennes chez moi, dit-elle d'un ton sec.

— Pourquoi ?

Elle avait la tête baissée et se tordait les doigts. C'était un sujet sensible que je n'aurai pas soupçonné. Je ne savais pas ce qu'il y avait chez elle qui lui faisait tant honte. Certainement qu'elle ne voulait pas que je croise ses parents, ou peut-être l'inverse, peut-être qu'elle préférait qu'ils ignorent mon existence.

— Ok, consentis-je, oublie.

— Tu m'en veux ? demanda-t-elle en faisant la moue.

— Non, c'est bon, c'est pas grave.

— Tu es certaine ? insista-t-elle.

— Oui. Et puis c'est pas comme si tu me devais quelque chose, je ne suis pas ta petite amie après tout.

— Tu vois, tu m'en veux, dit-elle en levant les yeux aux ciels. T'es cruelle, ajouta-t-elle en me donnant une tape. Tu t'attends à trouver quoi chez moi ?

— Je ne sais pas, un journal intime.

— Je n'en ai pas, donc aucune raison.

— Un mur recouvert de mes photos.

— C'est presque ça, dit-elle en se mordant la lèvre inférieure, mais ce n'est pas tes photos.

— Qu'est-ce que c'est ? Je veux voir, dis-je de plus en plus intéressée.

Ces Dernières VacancesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant