Chapitre 22

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Après de longues minutes à être rester ainsi, blotti l'un contre l'autre, allongé sur l'herbe du parquet, Arthur commença à s'agiter. Il remonta juste son bas et essaya de le lasser mais sans y parvenir. C’était Merlin qui s’occupait de ça habituellement. Mais il n’allait pas le lui demander car, si lui était tout énergique de ses mouvements saccadé, son serviteur lui, avait les yeux qui papillonnaient de fatigue. En même temps, il ne pouvait pas dire qu’ils avaient eu un très bon rythme de sommeil tous les deux ces derniers temps. Arthur était persuadé que les nuits passées au pied de son lit devaient être bien inconfortables en vérité. Il trouvait Merlin adorable. Toute l'ambiguïté de son être, à la fois maladroit et couart et pourtant aussi capable et maîtrisé, cela faisait qu’il avait l’impression d’avoir à faire à deux personne distincte et bien qu’il en connaisse plus une que l’autre, il avait été intime avec les deux à présents. L’intime avec Merlin. Qui aurait pû oser ne serait-ce qui songer. Certainement pas lui pour sûr. Ou bien si cela était arrivé, il s’était dit qu’il s’agissait d’un bien étrange rêve. Pour ne pas se révéler à lui même qu’il en crevait d’envie depuis longtemps. 

-Merlin … Ne t’endors pas par terre… Va au moins sur mon lit. 

-Je suis bien là … 

Arthur se releva à demi, s’appuyant sur un coude et détailla Merlin avec un sourcil arqué. 

-Ah vraiment ? Là ? Par terre ? C’est une habitude chez toi on dirai …

-Je suis par terre que si je veux l’être … D’un claquement de doigt Merlin fit apparaître un oreiller qui tomba sur son torse. Un oreiller de roi, d’un beau velours rouge. Il le saisit et le coinçant sous sa nuque douloureuse, soupira d’aise. 

-Tu es sérieux ? Tu viens réellement de faire apparaître un coussin seulement parce que tu as trop honte de me dire que tu n'as pas la force de te relever ? Sourit Arthur, carnassier. 

Le jeune sorcier rougit de façon furieuse et se cacha le visage entre ses doigts. Arthur rit de cette réaction embarrassée. Il l’avait vécu il n’y a pas si longtemps et c’était bizarrement assez rafraîchissant de se trouver de l’autre côté de la honte pour cette fois. Il s'accroupit près de Merlin et de ses deux bras ayant recouvré leur force d'antan, il souleva son serviteur sans mal. Le portant jusqu'à le déposer dans son lit.

 Le roi Arthur alla ensuite chercher un linge et le trempa dans la bassine d’eau posée sur l’une des tables de chevet et doucement, très consciencieusement puisqu’il n’avait jamais fait ça pour personne même pas pour lui-même, il nettoya le torse de Merlin. Le froid du linge lui faisait légèrement contracter ses abdominaux et Arthur ne pouvait détacher ses yeux du moindre frisson de son corps . Ceux de Merlin étaient rivés sur le visage si concentré d’Arthur qui le détaillait. Et peut-être étais-ce parce qu’il le regardait ainsi, lui, un simple serviteur, qu’il sentait son ventre se tordre en tous sens et son cœur tambouriner si fort dans sa poitrine. Arthur savait. Il savait pour tous ces travers. Que ce soit la magie ou son inclination pour son roi, lui qui n’aurait même pas dû oser le regarder avec envie se permettait tellement, tellement d’audace sur son corps. Et pourtant Arthur était là, ses doigts serrés sur ce linge froid qui avait glissé de son torse jusqu'à son bas ventre. 

Arthur senti Merlin trembler et, au nom des dieux de l’ancienne religion, qu’il aimait ça, provoquer autant d’émoi chez quelqu’un d’aussi puissant que Merlin. Il était un magicien. Doué, à ce qu’il avait pû voir. Toutes ces choses du quotidien qu’il faisait simplement d’instinct, sans que ça ne semble lui coûter quoi que ce soit, à lui qu’on avait dit que la magie rongeait l'énergie vital de quiconque l’utilisait. Oui, indéniablement, et ce même si Arthur n’y connaissait rien, il était doué. Et pourtant il était à son service. Totalement dévoué à sa cause. Plus il y réfléchissait, plus cela semblait évident. Merlin était si désespérément amoureux de lui que jamais, au grand jamais, il ne pourrait supporter que du mal ne lui arrive. Et cela faisait de lui une arme parfaite. Un garde du corps parfait. Tenant bien plus à sa vie qu’à la sienne propre. De cela Arthur était admiratif et bien qu’il ne veuille pas jouer avec les sentiments de son serviteur il ne pouvait gâcher autant de pouvoir. C’était impossible. C’est ainsi qu’Arthur abandonna l’idée, même vague, d'exécuter Merlin à la fin du moi. Il fallait trouver un autre moyen. Mais cela, il se garderait bien de le lui dire. 

-Messire … C’est trop … Je peux me nettoyer moi-même … 

-Tu avais dit que si les rôles étaient inversés, tu te serais donné et tu l’as fait. N’ai-je pas dit qu’alors je te porterai et te laverais moi même? Ne crois tu pas que je sois un homme de parole Merlin ? 

Leurs pupilles se rencontrèrent et ne se quittèrent plus de longues secondes. Celles d’Arthur étaient d’un calme déterminé, pourtant on y voyait l’émotion commencer à y poindre. Celles de Merlin était consumée par cette dernière, touché au possible de n’avoir plus seulement la place de subalterne, sa vue commençaient dangereusement à se brouiller de larmes. Arthur posa doucement sa paume contre ces yeux. Il ne voulait pas le voir pleurer. Même si ce n’était ni de douleur, ni de tristesse, ces sanglots étaient dans ses yeux par sa faute et il ne le savait que trop bien. Et il ne pouvait pas. Il ne supportait pas de le voir comme cela. 

-Peut être devrais tu te reposer … Je te rejoins dans un instant. Merlin hocha la tête sans dire plus de mots et se tourna sur le côté pour ne pas laisser voir à son roi que dans le bleu crépuscule des ses iris, c’était mis à tomber la pluie. 

Arthur lui tourna le dos et, après avoir rincé le linge, nettoya son ventre encore souillé de leurs plaisirs. Une fois que cela fut fait, il fit tranquillement le tour de la chambre, éteignant une à une chaque bougie, appréciant les brins d’herbe tendres sous ses pieds. Il s’approcha de la fenêtre et tirant légèrement sur les rideaux, regarda pensivement l’aube se lever. Le jour commençait à éclairer chaque chose et le spectacle était ravissant. Dans la cour du château, enfin de la partie qu’il pouvait observer de là où il était, il voyait le monde se réveiller. Il apercevait ses chevaliers partirent pour l'entrainement, les servantes puiser de l’eau. Les palefreniers s’enquèrirent des chevaux et il vit le messager apporter ses missives. Comment pouvait-il, un mois durant, se tenir hors de portée de toute la vie du royaume. Jamais il n’y arriverait. Jamais au grand jamais on ne le laisserait faire. On avait constamment besoin du roi. Il ne savait d’ailleur pas comment ses gens s’étaient passé de son avis presque cinq jours durant. Mais il espérait que cela perdure. Déjà lorsqu’il n’était encore que Prince, tellement de responsabilités lui incombaient. Et il était devenu roi de façon si soudaine. Et depuis, pas un jour sans que son rôle ne le rattrape. Et maintenant il se sentait étrangement vide et tout ce qu’il avait refusé de laisser entrer en lui par manque de temps se frayait un chemin, long et sinueux jusqu’au profond de son âme. Et c’est de ça en réalité dont il avait le plus peur. 

Une saison dans le Stupre[Merthur]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant