Chapitre 19

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Mes paupières papillonnent alors qu'un léger bruit sourd et régulier me sort de mon sommeil bien apprécié. Je fronce les sourcils mais refuse d'ouvrir réellement les yeux. Ma tête s'enfonce un peu plus dans un oreiller et je baille bruyamment.

Mon esprit est encore bien trop embrouillé pour me permettre de déterminer l'heure qu'il est ou de me rappeler où je me trouve. Tout ce qu'il me revient, c'est que j'avais rendez-vous avec Swann la veille mais ensuite, c'est le trou noir. Alors en toute logique, je dois être chez moi, dans mon lit et ça me rassure.

Je tente de me tourner pour me rendormir mais mon corps est entravé par quelque chose ou plutôt quelqu'un... Cette fois, mes yeux s'écarquillent. Aurais-je proposé à Swann de rester dormir sans m'en souvenir ? Ou pire aurait-on couché ensemble ? Non !

Ma tête se relève et je remarque un corps fin à la peau couleur chocolat. Son crâne est posé sur mon torse alors que ses bras m'entourent. Ce sont eux qui m'ont empêché de bouger. Ses cheveux bruns sont coupés courts. J'ai la sensation d'être en train de faire un arrêt cardiaque quand je réalise enfin que c'est Dante qui est allongé sur moi.

Je panique.

Je devrais le virer de là ou m'enfuir de son étreinte un peu trop possessive pour moi. Pourtant, je ne fais rien. J'en suis incapable. Sûrement par peur de le réveiller et de devoir lui faire face. Qu'aurais-je à lui dire dans ce cas ? Il faut d'abord que je me souvienne. J'ordonne à mon cerveau de réfléchir très fort pour trouver une explication à cette situation surréaliste.

Mes yeux parcourent les environs, ou en tout cas, les endroits que j'arrive à apercevoir. La pièce ne semble pas en désordre. Un soupir m'échappe et je sens le soulagement monter en moi quand je prends conscience que Dante et moi sommes habillés. C'est déjà une bonne chose.

Je panique un peu moins.

Mais ce n'est toujours pas normal que je me trouve dans le même lit que mon voisin. Mes paupières se ferment avec force. Tel un éclair de lucidité, les souvenirs de la soirée refont doucement surface. Les uns après les autres.

J'avais bien rendez-vous avec Swann mais ce dernier est parti quand Dante a débarqué en pleurs. Son père a eu un accident de voiture et se retrouve à l'hôpital à présent. Nous avons bu. Peut-être un peu trop. Quand je l'ai mis au lit, il a commencé à pleurnicher, réclamant que je reste à ses côtés. N'ayant pas la force – ni tous mes neurones – j'ai accepté de dormir avec lui.

Je ne panique plus.

Je devrais peut-être. Après tout, Dante dort littéralement sur moi et ce n'est pas le genre de choses qu'on fait entre amis. Mais maintenant que je me rappelle de tout et que je sais que je n'ai couché avec personne dans un état déplorable, je me sens mieux.

Mon cœur a fini par reprendre un rythme correct. Mes paumes ne sont plus aussi moites. Pendant un instant, j'observe ce que je peux voir de Dante et je ressens une profonde satisfaction de le voir dormir presque paisiblement après la journée horrible qu'il a vécue. Je baille à nouveau. Sans que je m'en rende compte, je rejoins à nouveau les bras de Morphée avec l'image de Dante contre mon torse.

Mon second réveil est dû à un cri strident me perçant les tympans. Je me redresse, le cœur battant. À nouveau, la panique prend possession de mon corps, l'adrénaline en plus. Les yeux exorbités, je sors de mon lit et me précipite dans le salon d'où provient le cri. Sur le chemin, je me prends la poignée de la porte dans la hanche et le chambranle dans les orteils. Une horreur !

Cependant, quand je découvre une Céleste sautillant sur place, je regrette presque qu'elle ne soit pas en grand danger. Tout mon stress s'évapore d'un coup, me laissant sans force au milieu de la salle. Je souffle alors un aïe avant d'aller me vautrer dans le canapé. Je jette un coup d'œil par la fenêtre et remarque que le soleil est levé depuis une éternité.

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