Why Am I Like This? - Orla Gartland
"Merci Marie-Lyne de t'être confié, c'est un grand pas que tu as fait aujourd'hui "
Ma psychologue me remercie d'un ton calme avant de mettre fin à la séance. C'est Claudia, ma colocataire est meilleure amie, qui m'a conseillé de franchir le cape et j'avoue que parler de ce que j'ai traversé à quelqu'un me fait beaucoup de bien .Enfin, quand je dis conseillé c'est un euphémisme. Elle m'a littéralement forcé et elle paye elle-même mes séances puisque je n'ai pas de boulot. La lose
Je profite de mon avance à l'arrêt de bus pour faire le point. Cette séance a été la plus importante que j'ai faite jusqu'à présent : j'ai enfin raconté à quelqu'un de tout ce qui s'était passé . Bon il est vrai que je n'ai pas pu aller jusqu'au bout par manque de temps mais le plus dur a été fait. En effet, après l'incident j'étais une personne totalement différente. La petite fille joviale et souriante que mes parents connaissaient n'était plus qu'un souvenir. Je me suis enfermé dans un mutisme profond pendant près de 3 mois et mes parents ont tout fait pour me remonter le moral. Mon silence avait donné une raison de plus à mes camarades de classe pour m'embêter, ce qui n'a rangeait pas les choses. Mes parents avaient tenu à m'expliquer que c'était eux qui m'avaient recueilli des flammes. En voulant trouver une sortie, ils m'ont trouvé au sol, inerte et sont sorti avec un enfant inconscient dans les bras. Je sais qu'ils s'en veulent terriblement car j'ai toujours affirmé avoir aperçu Noa ce jour-là, à quelque mètre de moi mais ils n'ont rien vu, aucun corps sauf le mien . Mais, au fil des années je n'en suis plus si sur. Aurais-je halluciné? Peu importe, il faut que j'aille de l'avant.
Le plus dur a été l'enterrement de Noa. Plusieurs personnes ont péris dans cet incendie et cela a fait beaucoup parlé mais, après une enquête approfondie des autorités, ils en ont conclu que cet incident était dû à une fuite de gaz et sont donc passés à autre chose. Les parents de Noa qui avaient, tout comme mes parents, survécu au drame, pleuraient à chaudes larmes sur la tombe de leur fils en lui demandant pardon. Pour être honnête ce sont les mots rapporter par mon père car je n'ai plus aucun souvenir de ce jour. Il était tellement douloureux que j'ai préféré oublier ce souvenir.
Je suis soudain sorti de mes pensées par un cri.
"RAYAN VA ME TUER! Putain! Je n'ai pas pris mon téléphone, excusez-moi pouvez-vous m'indiquer l'heure s'il vous plaît?"
"Euuu oui, il est 11h43."
"Oh Mon Dieu! Je suis mort! Il passe à quelle heure le prochain bus?"
"Il était sensé passé il y a 5 minutes mais-"
"Aaaaa il est là! Merci!"
Je ne sais pas s'il me remercie ou s'il remercie le ciel mais quelque chose me dit qu'il est dans un sacré pétrin.
Une fois les portes du bus ouvertes, le jeune homme aux bouclettes blondes se place devant moi et attend son tour pour rentrer. Alors qu'il était sur le point de monter les marches il se retourne et fait un signe de tête comme pour saluer quelqu'un. Par curiosité je tourne la tête mais que fut ma surprise quand je vis que personne n'était dernière nous. J'ai dû rêver.
Une fois dans le bus, je suis en quête d'une place mais n'en trouve aucune disponible alors je reste debout. À l'arrêt suivant, une femme s'adressa à moi.
"Oh! Vous voulez peut-être ma place? Ce sera quand même plus agréable pour vous."
Je ne comprends pas sur le moment alors je lui réponds avec politesse:
"Non merci, ne vous donnez pas cette peine."
À ma réponse, elle me regarde d'un air interloqué et une voix venant de derrière moi se fait entendre:
"Oui merci, c'est vraiment aimable à vous."
C'est là que compris. Oh non! La honte. Je me retourne et constate qu'une femme qui, à première vue, est enceinte se trouve derrière moi. Je me décale pour lui laisser la place qu'on LUI a proposée. Non mais la cruche. Comme si ce n'était pas assez, au fond du bus, je vois l'homme de tout à l'heure retenir un rire. Non mais je rêve! Il se fout ouvertement de moi. Heureusement que l'arrêt suivant est le mien parce que sinon je pense que je me serais liquéfié sur place. En sortant du bus, je lance un dernier regard à l'homme de tout a l'heure. Il se moque encore. J'ai refait sa journée...