J'étais assise devant ma coiffeuse, pendant qu'une maquilleuse s'occupait de mon visage et qu'une coiffeuse prenait soin de mes cheveux. Je prenais conscience de l'ampleur de notre décision. Lui, comme moi, étions certains d'avoir fait le bon choix.La coiffeuse prenait le temps de me donner plusieurs conseils sur la vie de future mariée, évoquant les aspects positifs et négatifs du mariage. Les prestataires s'étaient proposés de rester jusqu'à la fin de la cérémonie pour retoucher mon maquillage et refaire ma coiffure à tout moment.
Midi approchait, et il était temps d'enfiler ma robe. Avec l'aide de la maquilleuse et de Marie, je passai la robe. Une fois le corset bien ajusté, je me dirigeai vers le miroir pour admirer le travail des filles.
C'était une robe sirène, parsemée de cristaux Swarovski, avec une traîne de plus de cinq mètres. Je ne sais pas comment Samir se l'est procurée, ou bien je refuse d'accepter la vérité. Mais une chose est sûre : il ne trempe plus dans des affaires louches.
Vers onze heures cinquante, mon père vint me chercher, et nous prîmes la route en direction de l'hôtel.
Après un trajet de dix minutes, le chauffeur se gara devant la mairie et nous ouvrit les portes. La coiffeuse, qui venait juste d'arriver, se précipita pour quelques retouches et me supplia de ne pas faire couler le crayon noir ni le mascara. Je lui adressai un léger sourire et m'accrochai au bras de mon père.
— Tu peux être fière de ce que tu as accompli, ma fille. Je suis fier de la femme que tu es, de ce que tu es devenue, et de ce que tu deviendras.
— Merci, papa, mais ce n'est vraiment pas le moment de faire couler mon maquillage.
Il me sourit chaleureusement et déposa un baiser léger sur le sommet de mon crâne.
Nous nous dirigeâmes vers les portes de la mairie à grandes enjambées pour ne pas être en retard. Deux personnes nous accueillirent, me souhaitant un heureux mariage et de profiter de ce moment. En même temps, les deux gardiens ouvrirent les portes en grand.
Je regardai mon père pour chercher un peu de réconfort, car le stress commençait doucement à monter. Il me murmura que tout allait bien se passer, puis nous traversâmes l'allée jusqu'au maire et à Samir.
Arrivés devant eux, mon père me baisa la main, salua Samir et alla s'asseoir près de ma tante et de ses enfants, à l'avant de la salle.
Nous avions atteint notre objectif. Samir ne faisait plus de trafic illégal, du moins, d'après ce qu'il m'avait dit, et moi, j'avais réussi, en quelque sorte, à sortir un quartier de la misère. J'avais rendu des mères heureuses, des femmes épanouies, et des enfants enthousiastes à l'idée d'aller à l'école. Pourtant, une sensation d'inachevé persistait, comme si quelque chose m'avait échappé dans ma quête de rendre le monde plus beau.
Le maire en vint finalement au moment tant attendu et demanda à l'assemblée de se lever.
— Madame Imany Alibo, consentez-vous à prendre pour époux monsieur Samir Ben Abbas, à le chérir et à rester près de lui dans les moments difficiles comme dans les moments joyeux ?
Sans aucune hésitation, je répondis :
— Oui, je le veux.
Des applaudissements éclatèrent, et le maire demanda un retour au calme.
— Monsieur Samir Ben Abbas, consentez-vous à prendre pour épouse madame Imany Alibo, à la chérir et à rester près d'elle dans les moments difficiles comme dans les moments joyeux ?
Dans ses yeux, je pouvais voir toute la joie que je n'avais pas perçue lors de notre première rencontre. Mais je décelais aussi un secret. Il n'était pas aussi serein que d'habitude. Quelque chose semblait se tramer, mais il ne m'avait rien dit. Peut-être m'inquiétais-je pour rien.
— Oui, je le veux !
— Par les pouvoirs qui me sont conférés, moi, monsieur Thomas, je vous déclare mari...
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'un premier coup de feu retentit, puis un second, et enfin un dernier.
Ma robe, autrefois immaculée, se retrouva tachée de sang. Je baissai les yeux sur ma robe, puis relevai la tête pour fixer le maire. Je restai un moment figée avant de détourner le regard vers eux, puis vers lui.
C'était la première et, je pense, la dernière fois que je poussai un cri aussi puissant, qui fit sursauter le maire.
J'avais échoué dans ma première mission : rendre le monde meilleur.
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L'ÉCLAT DU PASSÉ
Ficción GeneralQuand Samir croise le regard d'Imany, il est immédiatement envoûté, comme si elle seule pouvait percer son âme. Mais ce coup de foudre reste unilatéral, car Imany, distante et mystérieuse, garde ses distances. Malgré ses tentatives pour se rapproche...