L'académie des kaijins

Chapitre 4

« Société humaine ou kaijin, certains demeurent toujours au bat de l'échelle »

Lisa

Je regarde désespérément sur toutes les portes de ce fichu couloir sans pouvoir me retrouver. Je sais pourtant que la directrice m'a montré le réfectoire hier, je sais que c'était dans ce couloir. À moins que ce soit dans un autre... en réalité ils se ressemblent tous putain !

J'aurais sûrement eu moins de mal à me retrouver si je n'avais pas réussi à faire fuire l'idiot qui était chargé de ma visite. En même temps comment aurais-je pu savoir que ça lui ferai à ce point flipper que je le menacae
de lui crever les yeux et de les lui faire bouffer si il marchait encore une fois sur mes chaussures ? J'étais certes on ne peut plus sérieuse mais ça n'exclut pas le fait qu'il ait surréagi.

Il n'avait qu'à regarder où il met les pieds ce stupide elfe.

Un groupe de trois filles passent devant moi en m'inspectant ouvertement du regard. L'idée de leur demander mon chemin me traverse alors l'esprit mais je la ballai du revers de la main. Je n'ai pas la moindre envie de leur adresser la parole, à personne dans cet académie de demeuré d'ailleurs.

— Lisa ?!, hurle soudain une voix familière derrière moi

J'ai à peine le temps de me retourner qu'elle accoure déjà pour venir se planter devant moi, toute sourire, comme si j'étais son amie.

Okay Émilie est une fille conviviale et gentille mais c'est bien ça le putain de problème. Son sourire étincelant me donne la migraine. Le ton familier avec lequel elle me parle alors qu'on ne se connaît que depuis hier me procure des sueurs froides. À chaque fois que j'entend sa voix exagérément aigu prononcer mon prénom j'ai des envies de meurtre.

Elle et moi ça ne peut pas le faire, ça ne va pas le faire. Ce soleil ambulant n'es pas compatible avec la lune que je suis.

*Les eclipses ça existe*

Oh toi la ferme

— Tu ne vas pas au réfectoire ? me demande t'elle en souriant

— Je euh... je suis un peu perdue

Je l'ai dit si bas que je doute moi-même d'avoir prononcé cette phrase. Avouer que j'ai besoin d'aide est un véritable supplice pour moi, encore plus quand il s'agit de l'aide d'une blonde au allure de poupée barbie.

— Oh ma pauvre, chouine t'elle avec une moue compatissante

Ressaisis-toi Lisa, c'est pas bien d'imaginer le corps de sa coloc découpé en morceaux.

— Tu n'a qu'à venir avec moi, j'y vais donc

J'acquiesce de la tête et la suit à travers les nombreux couloirs aux allures de labyrinthe. Nous arrivons au grand réfectoire qui est complètement bondé et je commence à regretter de l'avoir tant cherché.

Je sais que c'est sans aucun doute le fruit de ma paranoïa mais le fait est que j'ai l'impression d'être épié de partout. Je sens les regards braqués sur moi et putain je déteste cette sensation. En même temps c'est clair qu'ici mon apparence gothique ne passe pas inaperçue. Je n'ai plus ma capuche bien aimé pour fuir ces regards et mon cœur se serre en y pansant.

Je suis Anna et nous allons nous servir deux plateaux repas avant de nous diriger jusqu'à une table qui Dieu merci est plus ou moins à l'abris des regards, mais en même temps assez exposé pour avoir une vue d'ensemble sur la pièce.

— C'était bien ton premier court ? Me demande t'elle histoire de faire la conversation

Bon comment dire ça avec délicatesse ? Mon premier cours était assez merdique. Ça faisait à peu près 10 ans que je n'avais pas mis les pieds dans une salle de classe. J'avais juste l'impression d'être stupide au milieu de ces élèves aguerris pendant le cours d'histoire des kaijin. Je n'ai pas décroché un mot en deux heures et je me faisait un malin plaisir d'assassiner du regard tous ceux qui essayaient de m'adresser la parole.