Chapitre 3 : Café d'hiver

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Depuis hier soir, Luna était morte de peur. Elle qui s'était promis de ne plus jamais ressentir cette sensation d'effroi et de vide, elle venait de la revivre. Depuis la soirée d'hier, Luna n'était pas sortie de sa chambre pour aller aux toilettes, manger ou boire. Elle restait assise en boule, tétanisée devant la porte de sa chambre. Des cernes noires étaient apparues sur son visage, ses yeux étaient enflés et vitreux, et son visage était rouge. Elle regardait la poignée de la porte, le regard vide et dépourvu de tout sentiment, sauf ceux de la trahison et de la tristesse. Une petite dose de colère se noyait dans ses sentiments, si petite que même elle n'arrivait pas à la sentir. Voilà maintenant quatre heures qu'elle était là, assise par terre. Mais la douleur était si profonde dans son cœur qu'elle ne sentait même pas ses propres courbatures. Elle ne savait pas quelle heure il était, ni même quel temps il faisait. Elle arrivait juste à voir une lueur de luminosité par-dessus les stores de sa chambre. Luna quitta la porte des yeux pour regarder le miroir en face d'elle. Elle avait ses beaux cheveux châtains tous emmêlés et la trace de la gifle de son compagnon se voyait énormément, car elle entourait toute la partie gauche de son œil vert.
Elle portait les mêmes vêtements que la veille, un legging et un t-shirt rouge, ainsi que la chaîne qu'Andrés lui avait offerte. Elle trônait à son cou. Luna prit la plaque dans sa main, ferma les yeux quelques instants, les rouvrit, puis lâcha la chaîne. Elle tenta de se lever avec difficulté et ouvrit le placard de son armoire pour prendre des vêtements au hasard : un t-shirt noir et un jean bleu clair. Ensuite, elle se coiffa et s'assit sur son lit. Elle savait que Frédéric n'était pas là en ce moment, car il travaillait du matin au soir, mais elle ressentait tout de même de l'appréhension à ouvrir la porte de sa chambre, car elle avait peur de se retrouver face à lui. Après quelques minutes à attendre dans le noir, une sonnette se fit entendre. Elle n'eut donc pas le choix de se lever de son lit, avec des fourmis dans les jambes et la tête qui tournait. Elle rouvrit la porte qui était fermée à clé et sortit de sa chambre. La sonnette n'arrêtait pas de sonner.

 "-J'arrive !" cria-t-elle en baillant. 

Elle ouvrit la porte et vit un vieil homme en tenue de facteur devant son palier de porte. 

"-Bonjour mademoiselle Taraz, j'ai quelques colis et lettres pour vous !" Dit-il en désignant 2 colis et 3 lettres posés sur son palier. 

Luna hocha la tête. "-Merci monsieur Martinez !" Dit-elle en souriant au vieil homme

. Elle signa un papier et prit les colis. 

"-Bonne matinée à vous !" Lui dit Monsieur Martinez avec un sourire.

 "-Merci beaucoup à vous aussi." Lui répondit Luna en fermant la porte. Elle regarda l'heure sur son téléphone et vit qu'il était 7h15, ce qui lui fit écarquiller les yeux, car elle pensait qu'il était au moins 10h.

Elle ouvrit la première lettre. C'était une facture. Elle la laissa de côté et prit la seconde lettre. C'était un mot de Frédéric pour s'excuser.

"Bonjour Luna,
Je suis vraiment désolé et confus pour ce qui s'est passé hier soir. Je n'étais vraiment pas dans mon état normal et je m'excuse de t'avoir infligé cela. J'ai eu une dure journée au boulot, donc voir ces deux connards dans mon appartement ne m'a pas aidé. Je suis vraiment désolé. Je pense que je dormirai chez Julio, mon collègue de boulot ce soir Je n'ai pas envie que tu aies peur de moi. Bisous mon amour, je t'aime fort. Passe une bonne journée, on se voit demain soir.
Je t'aime,
Frédéric."

Elle avait l'impression qu'il essayait juste d'attiser sa pitié. Elle était soulagée qu'il ne dormait pas chez elle, car elle n'aurait pas réussi à dormir sereinement avec un type pareil dans son appartement. Elle rangea la lettre dans le placard de sa table basse et ouvrit la dernière lettre. Elle y découvrit une carte postale de Sydney et elle su immédiatement de qui elle venait. Elle retourna la carte et vit une écriture masculine qui disait :

"Ça te dit un café ? Rendez-vous à 7h45. A.F". 

Il y avait une adresse à côté de ce texte. Elle sourit et regarda les cartons, qui avaient la même adresse que la carte. Elle ouvrit le premier carton et sursauta en voyant ce qu'il contenait : un pistolet et un opinel, avec la mention "Sydney" gravée sur la lame du couteau et sur la poignée du pistolet. Elle prit le pistolet et remarqua qu'il était chargé. Elle ne savait pas si elle éprouvait de la peur, de la joie ou de l'excitation.
Elle posa l'opinel à côté et utilisa pour ouvrir le deuxième colis. Elle découvrit un manteau de fourrure noir et des bottes d'hiver à lacets. Avec ce colis, il y avait un petit papier avec l'inscription "Comme ça tu n'auras pas froid". Elle se doutait que ces deux cadeaux ne venaient pas de la même personne. Le couteau et le pistolet venaient sûrement d'Andrés, et le blouson et les bottes venaient sûrement de Sergio. Elle se souvint alors du petit déjeuner que Andrés lui avait proposé, elle regarda l'heure : 7h25. Elle se maquilla rapidement : une légère touche de rouge à lèvres et du mascara, puis elle mit ses bottes et son manteau. Elle regarda le couteau et le pistolet sur la table et les rangea là où personne à part elle ne pourrait les trouver. Elle sortit et ferma la porte à clé.

⚠️EN PAUSE⚠️Killer of my live [Berlin] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant