Découverte

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OOh51

Je vais rejoindre ma sœur sur le canapé, je dégage un mec bourré et m'assois à ses côtés.

 Le visage penché, je l'observe et fronce les sourcils. Elle avait des larmes plein les yeux et un verre trouble à la main. Dans un sanglot elle lâche : "Je veux juste l'oublier." Je lui tapote le dos et dis "C'était qu'un connard pour t'avoir abandonnée de toute façon."

Je repart. Je crois à nouveau "T" dans la cuisine. Une main sur le buffet, l'autre sur sa nuque, il embrasse Sallie sauvagement. Je le vois empoigné et verre de sa main libre et l'abandonné en lui faisant un signe de la main. Elle me fait un peu pitié, toute seule dans la cuisine. J'aurais jamais cru qu'il retournerait sa veste comme ça et sauterait sur la première venue. Ça se voit clairement qu'il ne l'aime pas. Je détache mes yeux d'elle et la suis jusqu'à la porte d'entrée. On va dehors. Assis sur un banc, il me regarde. Ou le paysage. Ou les deux. J'ai envie de crier, mais rien ne sort. Envie de pleurer mais mes yeux restent secs. On reste dans le silence, jusqu'à ce qu'il lâche un soupir et se lève. En ouvrant la porte, il soupira de nouveau et dit "C'est censé être quoi cette soirée, sérieux, un adieu ça ne se fait pas..." Et le reste de sa phrase s'évanouit dans la nuit. Bien que je fusse pris d'une vague de colère, je le comprenais. Fin', je crois. Il s'engouffra dans la maison, moi à sa suite. 1 H10, ça y est. C'est l'heure. La fête commence vraiment ; les verres d'alcool s'accumulent devant les bouteilles qui se vident peu à peu. À ma droite, un groupe joue au beer pong et à ma gauche, on se passe un glaçon de bouche en bouche. L'odeur des corps se mélange avec celle des vapeurs d'alcools. Je vois un couple qui se roule une pelle tout en montant à l'étage. Moi, j'enchaîne les shots de Vodka dans l'espoir d'oublier jusqu'à mon propre corps et celui des autres. J'avais oublié ce que ça faisait d'être en soirée. D'avoir 17 ans. De juste se laisser aller sur la musique et se faire bercer par le courant. D'oublier ses souffrances, ses désirs, son existence. Ou son inexistence.


à travers mon regard  [ Terminée ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant