scène une, les premiers rayons

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noa, été 86

alors que je pénètre la terrasse du café,
un air familier me revient étrangement en tête.
que tu étais belle dans cette robe satinée
à briller comme un rayon de soleil,
éblouissant chaque âme présente.
tu dansais comme si le monde t'appartenais,
comme si tu n'avais plus rien à perdre.
je te revois me jeter des regards depuis
les bras de cet homme qui ne t'intéressait pas une seule seconde, car c'était moi que tu voulais.

un serveur s'approche de ma table,
vêtu d'un tablier blanc et
accompagné d'un petit carnet
pour y noter ma commande.
mais mes yeux étaient trop occupés
à regarder tes cheveux bruns
virevolter autour de ta silhouette
dorée. j'étais obnubilé par ta beauté.

mais voilà que je relève la tête,
et que je te vois l'embrasser,
cet homme aux cheveux courts
portant une chemise en lain beige
qui se délectait de toi et de tes lèvres citronnées, tandis que tous tes désirs
n'étaient que dévorer les miennes.

quelque chose en moi brûle,
je ne peux continuer à te regarder.
alors je cours jusqu'a m'essouffler
dans la rue d'à côté, laissant ce serveur
esseulé devant ma table maintenant désertée.

les rossignols sifflent dans mes oreilles
et les premiers rayons de la matinée
viennent caresser l'épiderme de ma peau,
et puis tes doigts effleurent mon dos,
comme un souffle d'air frais
qui parcourent les rues de Paris
un matin d'été.

tu m'avais vu partir
et tu m'avais suivi.

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