La Prison pour monstres et créatures fantastiques

Prologue

La trahison n'est pas vraiment un plat, mais pour certaines personnes, c'est souvent le dernier dessert avant de mourir...

Je marche. Ce que tout le monde fait tous les jours non ? Sauf que je ne suis pas tout le monde. Dans une autre histoire, n'importe qui dirait « Je me nomme... ». Sauf que je ne suis pas n'importe qui et que je préfère dire « Je m'appelle... ».

Donc, eh bien, il est temps que je le dise : Je m'appelle Elionora. Voila. Vous connaissez un grand secret. Un secret de moi. Ou est-ce qu'on dit mon secret ? Bref.

Je marche vite. Je suis bien obligée, parce qu'Alix aussi avance très vite.

Mon meilleur ami. Celui avec lequel j'ai fait un pacte de « non abandon ». Celui qui m'a aidé après l'Accident. Celui là même, oui, oui, lui. Lui.

Je marche. On se rend au coin de la douzième avenue, dans notre planque, là-bas nous attendent d'autres personnes. Lilia, la plus jeune de notre bande, Mark, le plus vieux et notre chef, Anastasia, ma meilleure amie et la copine d'Alix, Lindsay, la petite intello du groupe, et enfin, Jeannette, notre gros bras. Notre bande n'est pas très grande, mais c'est bien comme ça, nous sommes solidaires les uns envers les autres, nous avons presque tous fait deux ou trois pactes de « non abandon » entre nous. Nous sommes amis et les amis se font confiance.

Alix ne prend pas le même chemin que d'habitude, mais je ne m'inquiète pas, il sait ce qu'il fait. Après tout, il vit ici depuis plus de dix ans, bien plus longtemps que moi.

Il tourne dans une autre ruelle, « Rue du Maréchal Gauvin » ou quelque chose comme ça, les lettres sont à moitié effacées. Il tourne encore, cette fois je suis définitivement perdue.

- Euh Alix ? J'espère que tu sais où tu vas parce que moi non...

- T'inquiète. Je sais où je vais, fais moi confiance.

- OK.

Honnêtement, je commence à me demander s'il n'est pas perdu lui aussi, il à l'air de quelqu'un qui essaie de se souvenir du chemin qu'il a pris il y a très longtemps.

Mais bon, je ne suis pas la plus haute gradée, et puis c'est mon ami, je lui fais confiance, il sait ce qu'il fait. Je me répète ? Je sais. Mais c'est la vérité tout simplement.

Arrivé sur une place, « Place Mon Beau Chemin », c'est marqué, il s'arrête.

- On fait quoi ici ?, je demande.

- Tu verras.

Je réfléchis. Mark avait bien dit qu'il fallait qu'on rentre directement à la planque une fois notre mission terminée. Il parait que des contrôleurs trainent dans les rues. C'est dangereux.

On ne doit jamais rester comme ça, sans bouger au milieu d'une place, éclairée en plus !

- Alix, je sais pas ce qu'on attend, mais si on bouge pas bientôt, moi je m'en vais.

- Attend ! Non mais arrête ! T'as peur ? Chochotte !

- Je suis pas une chochotte, c'est juste que je suis prudente.

- Peureuse !

- Arrête !

Je sais bien qu'il ne dit ça que pour m'obliger à rester, mais je ne vais pas me laisser me faire insulter. Je reste. Au bout de 10 min, je perds patience. Quitte à me faire traiter de peureuse jusqu'à la fin de ma vie, pas question de rester une minute de plus !

- Alix, j'en ais marre, j'y vais.

- Attend ! Attend ! Les voilas !

- Les ? Qui ça ?

Je regarde dans la direction qu'il m'indique. Des gens approchent, sûrement une autre bande.

Mais pas une bande alliée car ces gens là portent des armes. Des mitraillettes, des fusils.

Le genre d'armes qui coûtent très chères, et qui sont donc très rares.

Mais qui sont ces gens ? Je me tourne vers Alix pour lui poser la question, et tout à coup, il tient un fusil, lui aussi. Et il le pointe sur moi.