Je me dirigeai vers les vestiaires des filles. Arthur en faisait de même vers les vestiaires des garçons. Nous nous étions donné comme temps 10 minutes pour nous changer, afin que le premier sorti n'attende pas l'autre pendant une heure.
J'entrai dans les vestiaires humides. Mes chaussures et chaussettes enlevées, mes pieds traînaient sur les sols sales et mouillés des vestiaires. Une image de verrue se plaqua dans mon esprit, je n'aurais jamais du. Je me mis à sautiller, essayant de limiter au nombre le plus minime le contact entre mes pieds et ce sol qui, en plus de ne pas être propre, puait. Une petite fille qui se changeait avec ses copines se mit à rire en me voyant. Elles devaient avoir au plus 8 ans, se devait être un centre de loisir. La petite me montra du doigts et très vite ses copines se mirent à rire aussi. Je leur souris et me dirigeai vers une cabine. Je me changeai.
En sortant, nous étions obligés de prendre une douche. Enfin, nuance, de se passer sous une eau gelée qui est censée nous "nettoyer de toutes bactéries potentiellement susceptible de transmettre des maladies". Bla, bla, bla.
Je sortis donc du vestiaire après m'être passée le plus rapidement possible sous le jet d'eau. J'avais largement respecté le temps que l'on s'était donné car au moment où je sortis, je vis Arthur me rejoindre : il venait de sortir également.
"On fait quoi ?" me demanda-t-il en m'affichant un large sourire.
"Bah j'sais pas." répondis-je en lui rendant son sourire. "Que dis-tu des toboggans ?"
"Ok !"
Nous nous dirigeâmes donc vers les toboggans plus ou moins grands.
"On monte au grand, n'est-ce pas ?" le taquinai-je, sachant très bien qu'il était assez peureux.
"Bah oui !" répondit-il comme si c'était une évidence.
"Ouh, le thug !" enfonçai-je.
"Ta gueule !" me cria-t-il en explosant de rire.
J'explosai de rire également, le voyant dans un état extrême pour une si petite "blague". Au même moment, une personne âgée, qui devait avoir entendu le "ta gueule" d'Arthur, nous dévisagea et s'adressa à -je suppose- son mari.
"Ahlala, les jeunes d'aujourd'hui."
Nous nous regardâmes avec Arthur, et levâmes les yeux au ciel. Nous nous regardâmes une nouvelle fois, et comme je le craignais, nous éclatâmes de nouveau de rire.
Une fois notre fou rire -enfin- terminé, nous nous décidâmes à monter les grands escaliers qui menaient respectivement aux différents toboggans. Nous optâmes finalement pour le toboggan moyen.
"Pour s'échauffer." s'était faussement justifié mon meilleur ami.
Une fois arrivés en haut, nous attendîmes notre tour impatiemment. Nous pouvions passer à deux, ce qui arrangea fortement mon petit Arthur qui était vraiment peureux pour ce genre de chose. Plus parano que peureux à vrai dire. Cela ne lui faisait pas vraiment peur en soit, mais il s'imaginait les pire scénarios : le toboggan qui casse, une mauvaise chute à l'arrivée, etc.
Alors que je regardais avec envie les autres passer, je vis Arthur se tourner. Je fis de même pour voir ce qui attirait ainsi son attention et j'aperçus une magnifique fille, très naturelle mais très belle malgré tout. Je donna un coup de coude à Arthur.
"Eh, elle est belle, mais bave pas, ça craint." le taquinai-je.
Vous l'aurez sûrement compris, la taquinerie était mon aise, et je ne m'en plaignais pas. J'aimais pousser les gens à bout de leur limite de l'humour.
"Mais je t'emmerde." me répondit-il en se retournant et en me prenant le bras.
"Qu'est-ce que tu fais ?" lui demandai-je alors qu'il me serrait dans ses bras.
Nous n'étions pas vraiment tactiles. Dans ce cas, où il voulait m'embêter, ou..
"Regarde le mec là-bas." m'ordonna-t-il.
Je regardai devant moi. Un grand gaillard d'environ une vingtaine d'années je dirai nous regardait fixement. Enfin, ME regardait.
"Au moins, s'il pense qu'on est en couple, il arrêtera de te matter." annonça-t-il sèchement.
Nous n'étions pas en couple mais il était jaloux ! Je souris, satisfaite de ce geste.
Néanmoins, rien ne disait qu'il me regardait car il me mattait.
"Qui te dit qu'il me matte ?" demandai-je à l'intention de mon meilleur ami qui défiait le jeune homme du regard.
"Bah j'sais pas, mais peu importe, il te regarde pas, un point c'est tout."
Je ris et très vite, son rire se mélangea au miens. Quand nous voulûmes vérifier si le jeune homme était toujours là, nous eûmes -du moins surtout pour Arthur- un soulagement immédiat à constater que celui-ci n'était plus là.
"A vous !" nous indiqua une dame qui, je suppose, travaillait ici.
Nous nous installâmes chacun sur notre toboggan respectif et nous lançâmes un dernier regard.
"Le premier en bas à gagner." le défiai-je.
"Comme tu voudras." répondit-il avec une fierté inévitablement remarquable.
Je lui souris sadiquement, comme pour lui annoncer que j'avais gagné d'avance et qu'il n'avait aucune chance, ce qu'il comprit. La dame nous annonça le top départ et nous partîmes dans notre toboggan. Aux virages, les limites sur les côtés grandissaient, de sortes à ce que nous ne risquions pas de tomber. Des fois, nous avions carrément le toboggan entier recouvert, comme un long tuyau. Je criai au moment où une descente raide me souleva le cœur alors que je ne m'y attendais pas. Je vis alors la lumière au bout de la dernière ligne droite ainsi que l'eau turquoise qui brillait sous le soleil. Elle m'attendait, je me préparais à arriver. Je me préparais à une eau froide, mais surtout -je l'espérais- à une victoire contre mon meilleur ami que j'aimais tant malgré notre amour vache. Je voulais gagner, par pure fierté.
Quand j'atterris dans l'eau comme une -il faut le dire- merde, j'entendis un énorme rire suivit d'un "le boulet le retour !" et je reconnus instantanément mon meilleur ami. Je regrettai faussement mes paroles : je ne l'aimais pas, ou du moins plus. Quand je sortis la tête de l'eau et qu'il m'expliqua la façon dont j'étais tombée, je ne pus m'empêcher d'éclater de rire moi aussi. Il faut dire que je n'étais pas douée. En attendant, il avait gagné, et je comptais bien me venger !
"En même temps, vous les filles, vous êtes nées pour être inférieures à nous, les hommes." annonça-t-il solennellement.
"Macho." l'accusai-je en faisant mine de bouder.
Je me tournai en croisant les bras et m'aperçus avec effroi qu'il était là, juste devant moi. Il me regardait, mais pas comme quelqu'un qu'il trouve jolie, plutôt comme quelqu'un qu'il surveille. Mon sang se figea pour la deuxième fois en deux jours.
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Voilà la suite ! (Non sérieux ?) J'espère que ça vous plait ! *-* En tout cas, les mots fusent sur mon clavier, j'espère que vous prenez autant de plaisir à me lire que moi à écrire ! La suite dès que je peux, bonne journée/soirée.♥
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Parallèlement vivante.
Novela Juvenil"-Vous voulez dire que je n'ai jamais existé ? -Si, vous existez, mais vous ne vivez pas dans le monde réel. -Mais pourquoi ? -Vous êtes soumise à un test, depuis petite. Chaque personne rencontrée était un acteur parmi les centaines d'autres...