❝ à quand les beaux jours ? ❞

chapitre vingt

C'est l'esprit en partie apaisé et le rose aux joues que Minho se glissa dans son lit ce soir-là. Les mots du jeune homme à la chevelure bleu nuit tournaient en boucle dans sa tête, et sa voix résonnait comme une douce mélodie, enivrante au possible. « qu'on y aille tous les deux, j'aimerais bien moi. ». C'était comme un rêve.

Bien sûr, le brun était toujours dans un entre-deux conflictuel en lui-même. Il ne savait comment agir face au jeune homme, le retrait ou se plonger pleinement dans la mer d'émotions que ce lien lui offrait ? Jeongin lui affirmait qu'il risquait de passer à côté de quelque chose de beau et de vivant s'il se laissait enchaîné à ses démons et aux débris de son ancienne relation. Mais voilà, il avait peur. Minho était effrayé de tisser le moindre lien romantique avec qui que ce soit. Car, ne nous voilons pas d'illusions, il savait pertinemment qu'il était attiré par ce petit bout d'être aux cheveux bleus comme les cieux sur lesquels il tournait la tête au moment même. C'était d'ailleurs bien là le problème, à ses yeux du moins.

Son meilleur ami l'encourageait vers la voie du cœur, lui s'entêtait à rester bloquer dans le passé, cadenassé aux mots destructeurs qui lui avaient été balancés avec violence au visage, créant un fracas de pensées néfastes au sein de son esprit.

Mais pour le moment l'heure était aux songes, il devait être deux heures passées et le brun risquait de mourir de fatigue le lendemain s'il ne se couchait pas dans les minutes qui suivaient. Il tourna donc la tête vers la fenêtre, se rassurant de la présence des étoiles, et se laissa bercer par le chant des grillons en sombrant lentement dans les bras de Morphée.

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Neuf heures. C'est l'heure à laquelle Minho fut tiré de ses songes, de force puisqu'un boucan pas possible émanait de la cuisine, allant du tintement de vaisselle aux bruits d'un tabouret que l'on tire.

Le brun maudit son meilleur ami pour son manque de discrétion et se recouvrit son visage de sa couette, prêt à replonger dans les limbes du sommeil. Il aurait pu y parvenir, si l'énergumène qui lui servait d'ami ne s'était pas mis à chanter à gorge déployée une chanson populaire du groupe blackpink, dont il était un véritable fan, au grand damn du plus âgé qui supportait mal de se faire anéantir les oreilles par la voix criarde que Jeongin prenait lorsqu'il tentait d'atteindre les high notes poussées par les chanteuses.

Minho laissa échapper un profond soupir et se résigna donc à quitter son lit, enfilant un short de sport par-dessus son caleçon puis ouvrit la porte de sa chambre pour en sortir. Une fois dans la pièce à vivre, il eut droit à un spectacle de qualité, son meilleur ami s'époumonant par-dessus sa petite enceinte jbl qui le suivait partout. « kill this love » à fond dans le mobilhome, on se demandait qui de la voix de Jeongin ou du haut-parleur de l'enceinte avait le dessus sur l'autre.

C'est avec un raclement de gorge bruyant que Minho se fit remarquer, sortant le blanc de son concert privé.

« - Oh salut Min' ! T'as bien dormi ?

- J'aurais même pu dormir un peu plus longtemps si tu t'étais pas pris pour Jisoo, railla le brun en retour.

- Roh aller, dis que je chante mal aussi.

- Je vais m'abstenir de tout commentaire. T'as préparé le p'tit déj au moins ?

- Yep !! Je t'ai fait des œufs brouillés comme t'aimes, mais j'ai pas assaisonné vu que je sais que tu préfères le faire toi-même.

- Merci p'tite tête, c'est gentil, lui sourit tendrement le brun. »

Les deux jeunes hommes se mirent à table et attaquèrent leurs déjeuners respectifs, sans un bruit. Silence que savoura Minho, jusqu'à ce que Jeongin ne le brise dans un éclat de voix enjoué ;