13- ... comme pour le pire.

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PDV de Heidna

J'étais folle de colère, comment les choses avaient pû se détériorer aussi rapidement?
Hier matin il me peignait à moitié nue et ce soir il ramenait des femmes chez nous à moitié saoul. Comment il avait pû faire une chose pareille, moi qui croyais qu'il était sincère et que quelque chose avait commencé entre nous...

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Après avoir vu par la baie vitrée de la salle à manger Ascian descendre de sa décapotable noire avec quatre jeunes femmes dont une rousse et trois brunes, j'avais déposé mes couverts dans mon assiette et m'étais dirigée furieuse vers la grande porte du hall, attendant qu'il entre dans le manoir.
Mes pensées tourbillonnaient dans ma tête, un mélange toxique de questions qui seront sûrement sans réponses et de douleur dissimulée sous les insultes qui fusaient dans mon esprit, se bousculant pour s'échapper par mes lèvres.
Mes joues devaient être rouges de colères et mes yeux devaient retenir quelques larmes par égo mais je ne pouvais pas m'en rendre compte tant j'étais obnubilé par le comportement d'Ascian.
Il m'avait promis de manger avec moi ce soir, je l'avais attendu comme autrefois ce qui m'avait brisé le coeur, mais pourtant j'avais gardé espoir me disant que cette fois ci était différente, elle devait l'être, c'était impossible autrement !
Eh bien je ne suis pas déçue... Il est bien venu, cette fois-ci était donc différente mais il ne comptait pas passer la soirée avec moi de toute évidence...

J'entendis les jeunes femmes pouffer de rire au pied de la porte avant que cette dernière ne s'ouvre sur le maître de maison.
Sa chemise bleue marine était entièrement déboutonnée et son pantalon assorti était froissé, signe qu'ils avaient déjà dû passer un bon moment en ville et qu'ils venaient terminer la soirée ici. La rousse aux yeux bleus passa sa main, par derrière, autour du coup de Ascian qui me fixait droit dans les yeux comme si il cherchait à me voir brisée et qu'il ne souhaitait pas louper une seconde du moment où je m'effondrerai en pleurs à ses pieds.
La main de la jeune femme remonta à sa mâchoire qui se contracta puis il tourna la tête un instant vers la rousse pour l'embrasser avec une telle soif de désir que je ne pû me retenir de couper mon souffle et d' écarquiller les yeux face à cette scène répugnante.
Il ouvrit ses yeux un instant pour me regarder fixement alors qu'il continuait de l'embrasser avec toujours autant de passion. Sans lâcher mon regard il passa sa langue lentement sur la lèvre inférieure de la jeune femme et la mordit un léger sourire aux lèvres...
C'en était trop pour moi, je me retournai et pris les escaliers, qui menaient à ma chambre, en courant. Mes larmes commençaient à me brûler les yeux, j'avais besoin de m'effondrer au sol et de crier aussi fort que mon corps me le permettait. Je voulais m'échapper de cet endroit, m'échapper de lui.

Après plusieurs dizaines de minutes, j'étais parvenu à me calmer, mais j'avais besoin d'aller prendre l'air dehors comme je le faisais souvent la nuit. J'avais besoin de me retrouver face aux pins géants debout dans la pelouse fraîchement coupée. J'avais besoin de sentir le vent qui passait entre les grands conifères qui bougeaient tel des géants de la forêt. Je voulais ressentir cette peur que je ressentais quand je me trouvais face aux ténèbres des bois profonds, à la limite entre la sécurité et le danger de l'obscurité et de l'inconnu.
Je pris mes bottes d'équitation et déverrouillai ma porte.
Je me forçai à ne pas écouter les cris et gémissements qui venaient de l'étage du dessus et continuai ma route vers les escaliers.

-Quelle charmante surprise...
Une voix que je ne connaissais que trop bien s'éleva dans l'obscurité du couloir. Sa voix m'avait poursuivit jusque dans mes cauchemars, revivant toujours la même scène mais ne sachant toujours pas si il était toujours en vie suite à sa chute. Je n'arrêtais pas de le voir revenir se venger de sa mort, se qui me provoquait d'étranges crises de pleurs en me réveillant.
Que faisait-il ici pourtant ? Était-ce vraiment lui ou encore le fruit de mon imagination ?
Au fond j'aurais bien aimé que tout ce qui était en train de se passer ne soit qu'un rêve, mais je n'avais pas besoin de me pincer pour savoir que je ne délirais pas.
Je n'eu même pas le temps de savoir où il se trouvait que je me fie soulever du sol et transportée sur une de ses épaules comme un sac, jusqu'à atteindre l'étage du dessus.
Décidément cette façon de faire était courante dans cette famille...

La Protégée du Vampire. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant