Chapitre 2: Les affaires

14 3 2
                                    

Je regarde les informations qui tournent en boucle depuis maintenant une bonne vingtaine de minutes quand un bruit assourdissant retentit.
Je tourne légèrement la tête et observe la porte qui s'ouvre rapidement laissant apparaître les derniers rayons du soleil.
Trois hommes se tiennent droits à l'entrée.

-Genoux au sol et les mains vers le haut !

La police. Ils sont là. Maman et papa m'ont toujours dit d'obéir aux moindres ordres de la police. Ici, celle-ci ne rigole pas, si vous n'obéissez pas, vous passez par la case prison directement.
Je me lève du canapé et mets mes genoux sur le sol. Je lève mes bras vers le ciel montrant que je ne cache aucune arme sur moi.
Je tremble comme une feuille, ma respiration est saccadée. Mon cœur s'accélère. Pourtant j'ai déjà eu affaire à cette situation quand mon père a était accusé d'avoir volé des documents confidentiels qui pouvait mettre la carrière du dictateur en péril.

Un an auparavant...

Maman pose la boîte du jeu de société sur la table, l'ouvre et sort les jetons de la boîte.
Cela fait quelques temps que nous n'avons pas joué ensemble. Elle est très occupé par son travail en ce moment.
Ma mère est infirmière, c'est un métier qui demande beaucoup de temps et peu de place pour sa famille.

Nous commençons à préparer le jeu quand la porte s'ouvre. Celle-ci est tellement poussée avec une rage folle qu'elle tombe à plat sur le sol.
Le bruit assourdissant nous fait sursauter toutes les deux.

-Le ventre à plat au sol et les mains en évidence !! nous crie un policier.

Ma mère me tire par le bras et me fais tomber au sol. Je ne comprends pas ce qui arrive.
Elle est allongée à côté de moi et son regard croise le mien.
J'arrive à lire en elle de l'inquiétude qu'elle arrive à cacher en essayant de me rassurer.
Elle m'avait déjà parlé de la police avec papa, et tout les deux étaient d'accord pour dire que dans n'importe quelle situation, il faut les respecter et surtout leur obéir.

Nous nous lâchons pas du regard malgré le vacarme présent. Ils retournent toute la maison, cherchant sous le canapé, dans les tiroirs, à l'étage. Ils sont tellement nombreux quand je suis incapable de dire combien sont-ils.

Deux des policiers présents nous redressent de force et nous pose contre les pieds de la table.

-Où est votre mari ? questionne un des hommes.
-Avec le président comme toujours.
-Avez vous entendu parler de certains documents ?
-Non, il me parle rarement de son métier et de plus, il est peu présent, répond ma mère avec une telle assurance.

L'homme nous examine toute les deux et finit par s'adresser à moi.

-Petite, ton papa t'as déjà parlé de son métier ?
-N...Non...Il n'est presque...jamais là, je balbutine.

Un des policiers descend les escaliers derrière nous.

-RAS chef !
-Vous êtes sûr ? Vous avez bien fouillé partout ? Pas de documents ? Même pas une arme ?
-Non monsieur, rapplique t'il directement.

Le «chef» pose son regard sur nous, nous examine une dernière fois avant de tourner les talons et de faire signe à tout le monde de sortir.
Ils nous laissent là. Comme ça. Après avoir foutu le bazar dans la maison. Ils ne nous disent même pas en revoir et ne s'excusent même pas.
Ma mère et moi restons là, sans aucuns bruits. Nous ne bougeons pas d'un centimètre.

Valentina  finit par arriver avec son air affolée. Elle examine d'abord la porte puis jette un regard inquiet sur nous deux.

-Oh mes chéris, tout va bien ? s'inquiète t'elle.
-Madame Logan, tout va bien ne vous inquiétez pas.
-J'ai entendu tout ce vacarme, je suis sûr que toute la ville l'a entendu.
-Tout va bien ne vous inquiétez pas.
-Oh Sofia, ma puce vient là.

Individus Où les histoires vivent. Découvrez maintenant