--------------- Violet ---------------
- Il va bientôt arriver, m'assura la jeune femme en face de moi en se dandinant.
Ses longs cheveux violets tombaient telle d'élégantes vagues sur ses épaules, et elle passa une mèche derrière son oreille en me souriant nerveusement, plissant encore plus ses traits asiatiques. Je haussai un sourcil, sceptique. J'étais dans cette salle – la verte – depuis au moins deux heures, et elle m'avait rejointe depuis environ quarante-cinq minutes avec un verre d'eau, et une grande caméra. Entretemps, Caleb n'avait pas montré signe de vie, et j'avais donc eu tout le temps de ressasser. De tout remettre à jour.
J'avais été kidnappée.
Par un réseau de criminels inconnus à la police, l'état et l'armée.
Qui voulait désormais jouer avec les autorités.
Et moi, telle lunatique que j'étais, je n'avais peur que maintenant.
Pour dire à quel point j'étais cinglée, je voulais rester avec un meurtrier.
- Vous savez, je suis folle, dis-je à la jeune femme en face de moi.
Ses sourcils fins se froncèrent alors qu'elle secouait la tête.
- Je vous en prie, ne me vouvoyez pas, je déteste ça. Je m'appelle Addison.
À peine avait-elle finie sa phrase que la porte s'ouvrit, et une femme d'une trentaine d'années s'avança à l'intérieur. Ses cheveux frisés étaient attachés en une queue de cheval qui reposait sur son épaule. De grands yeux noisette mangeaient son visage halé, et un joli nez retroussé adoucissait ses traits majestueux.
Pourquoi ils sont tous canons ? gémissais-je intérieurement.
Mais ma confidente qui n'avait pas demandé à l'être la regardait avec des yeux de merlan frit, alors je me réconfortai en me disant que ce n'était pas une hallucination dûe au syndrome de Stockholm.
Et c'est à ce moment précis que la magnifique nouvelle venue me lança une droite magistrale, détruisant mon nez au passage.
Je hurlai de douleur, et de peur aussi, lorsque j'entendis un craquement sordide. Ma tête vola sous l'impact, et je gémis en sentant la brûlure de la blessure envahir tous mes nerfs faciaux. Sonnée, je tournai la tête vers l'inconnue, scandalisée. Le goût métallique du sang envahit ma bouche.
- Mais t'es malade ! m'écriais-je en la regardant, les yeux écarquillés.
Elle se contenta de me sourire, supérieure. Puis d'un violent coup de pied, elle fit tomber ma chaise, et ma tête heurta le dossier. C'était déjà très douloureux, mais cette conne avait réussi à réveiller la souffrance de la veille. Celle que Logan avait provoquée.
Et pour ça, Christopher l'avait tué.
Je t'en prie, reviens ! l'appelais-je désespérément alors que la sadique de service m'assaillait de directs dans le ventre. Je me débattais pour éviter ses attaques, mais je n'avais aucune chance. À terre, enchaînée, j'étais à sa merci. Je me tordais sous la douleur, mais malgré tout, je ne pleurais pas.
Car une petite voix dans mon esprit m'encourageait :
Ne verse pas une larme, Violet.
Mon père m'avait appris quelque chose, quand j'étais petite et qu'il n'était pas encore cet alcoolique que je détestais par-dessus tout. Il me disait qu'il fallait que j'affronte avec détermination tout obstacle qui se mettrait en travers de mon chemin.
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Leurs Noms
RomantizmElle s'appelait Violet. Mais on l'appelait par un autre nom. Plusieurs autres noms. Chaton. Poussin. Poupée. D'autres, beaucoup moins « mignons ». Salope. Pute. Connasse. Personne ne l'avait jamais appelé... Mon cœur. Ma chérie. Mon amour. Non, c'ét...