^~°The Lost°~^ [Sanekana]

Chapitre 1 : Un nouveau moi

Sanemi-17 ans ½

Lors de ma seconde naissance, j'ai été, au même titre que la précédante, prénommé "Sanemi".

Ma mère me dit souvent que c'est en hommage à un ami proche de sa famille ancestrale, un grand guerrier, certes un peu brute, mais qui fut des miracles.

Et je parierai toute ma tunne que la famille en question est celle de la petite Kanao.

Enfin ma tunne... Si on parle bien des 10 euro d'argent que j'arrive à me procurer tous les trois mois, je risque de ne pas miser grand chose.

Renaître dans une autre vie n'a pas été facile : ayant conservé la quasi-totalité de mes souvenirs d'antan, je devais impérativement me contenir en me faisant passer pour un bébé, puis un enfant, sans lever de doute sur mes aptitudes pourtant bien conservées.

Avec quelques entraînements que j'effectuais en cachette, lorsque ma mère travaillait tard, je réussi même à retrouver une certaine capacité que j'avais en tant que pourfendeur.

Rien de bien exceptionnel, me direz-vous, car après tout je n'étais, lorsque j'ai commencé, qu'un enfant de 10 ans. Et même ici, âgé de plus de 17 ans, il m'est toujours un peu difficile de progresser...

Car, comme un ado de 17 ans, je vais au lycée... Quelle invention étrange, pour moi qui n'avait jamais bénéficié d'une éducation, c'est vite devenu le premier endroit où j'apprenais des choses dans cette vie. Quoique, avec les nombreux progrès réalisés par la science au cours du siècle dernier, j'ai du découvrir plus de gadgets que je ne pouvais m'en imaginer.

Le téléphone. Une prouesse aussi miraculeuse que destructrice. Mais plutôt pratique ceci dit.

Il vibre justement dans ma poche au moment où je suis en route pour mes cours de la matinée : c'est elle.

Oui, elle est là elle aussi.

Dans cette vie, j'ai eu le bonheur de croiser par hasard de nombreuses réincarnations de mes anciens camarades. Ils ont très souvent une apparence similaire et un comportement qui ne trompe pas, et cette fois je me suis efforcé de devenir ami avec eux pour me faire pardonner d'avoir été odieux dans un si lointain passé.

J'ai même retrouvé un petit frère que mes parents ont nommé Genya - suite à une suggestion futile de ma part. Et qu'elle ne fut pas ma surprise lorsque je découvris, en grandissant, qu'il devenait comme lui de jour en jour.

Je me suis efforcé de l'élever au même titre que celui qu'il était avant, espérant faire jaillir un souvenir profondément enfoui dans son âme qui lui rappellerait notre vie d'antan, mais rien n'y fit.

Au moins ici, je peux me rassurer du fait qu'il ne manie plus de pistolet, ce qui me rassure.

Et à part lui, la seule personne que je voulais rencontrer à tout prix, c'était elle.

Elle me lance un sourire ravi lorsqu'elle me voit arriver du bout de la rue. Il n'y a qu'elle pour être si enjouée avant un cours de mathématiques...

— Tu es presque en retard, me fait-elle remarquer en tapotant sa montre. Tu abuses, je voulais passer à la vie scolaire pour m'inscrire aux activités du vendredi !

— Tu es grande, tu peux y aller seule. Pourquoi tu veux absolument m'attendre ?

J'avoue avoir gardé certaines de mes anciennes habitudes un peu froides et impolies. Mais quoi que j'y fasse, elles sont de ma nature...

— Mais parce que c'est pas drôle sans toi ! se plaint-elle. Je suis toute seule moi sinon !

— Tu es fatiguante, Kanae, soupiré-je avec un sourire.

Je ne sais pas par quel miracle la vie m'avait rendu cette femme. Qu'importe qu'elle eut obtenu un autre nom, car la famille Kocho est éteinte depuis presque cent ans, j'avais eu le bonheur de la retrouver avec la même apparence et le même caractère aussi infatigable et gracieux.

Nous sommes d'ailleurs tout de suite devenus bon amis. Et malheureusement pour moi, même si je soupçonne l'Univers d'avoir orchestré nos retrouvailles, il n'y a pour l'instant rien de plus entre elle et moi qu'un fort lien amical.

Et elle semble ne se souvenir de rien elle non plus. En fait, je crois bien en être le seul, ce que je suis bien incapable d'expliquer.

— Sanemi ! Encore une fois tu ne m'écoute pas !

— Ah ! Eum, pardon Kanae... Je pensais à... Un truc...

— Mmf...!

Elle fait la moue, vexée, puis soupire avant de se planter droit devant moi comme un piquet. Je m'arrête, surpris de la voir me dévisager d'un air investigateur.

— Franchement Sanemi, tu veux que je te dise ? dit-elle avec les poings sur les hanches.

— Vas-y, j'écoute tes théories bizarres ?

— Tu n'as pas l'impression d'être né à la mauvais époque ? Que tu n'est pas la réincarnation d'un empereur ?

— Pourquoi tu dis tout le temps ça ?!

— Parce que ça a l'air vrai ! Quand tu parles dans ta barbe, tu dis des choses étranges... On dirait vraiment que tu es né il y a des années, tenta-t-elle d'expliquer.

— C'est le cas, regarde : j'ai 17 ans. Ça fait bien plusieurs années, non ?

Ma remarque l'embête encore plus, alors je ris pour la consoler.

— Ça va, je plaisante. Mais vraiment, tu te fais des films, je t'assure, je mens. Laisse tomber avec ça.

— Tu dois avoir raison...

— Comme toujours.

— Oh, la ferme !

C'est ainsi que Kanae et moi passons nos moindres journées. Ensemble, seuls, comme le couple que nous formions autrefois. C'est quelque chose que je compte d'ailleurs bien remettre à jour.

Parfois, j'aimerais lui avouer qu'elle a raison, que je ne suis pas qu'un ado. Que j'ai été bien plus que ça, et que j'ai passé ma vie à la rechercher.

Mais j'ai peur qu'elle ne me croit pas, donc je préfère encore espérer qu'elle puisse partager mes sentiments avant de lui avouer toute la vérité.

Il me faut simplement trouver comment.

🌺🌺🌺

Et voilà pour notre premier chapitre !

Désolée je le sors tard, mais je viens de ma rappeler qu'on était déjà dimanche ^^'

Il ne s'agit pour le moment que d'une petite remise en situation qui permet d'expliquer celle dans laquelle se trouve Sanemi.

C'est quand même un gros chanceux, vous trouvez pas ?

À votre avis, va-t-il atteindre son objectif ?

Vous ne le saurez que... Bah pas tout de suite hehe ;)

Bye bye !