◇ La fraîcheur des draps sans ses bras chaleureux. Les minutes sur le réveil sans son aura bienveillante. Le silence pesant sans sa voix rocailleuse. L'ambiance fade sans les épices de sa peau. La contraction de mes muscles sans ses caresses délicates. Le goût triste sur mes lèvres ayant perdues leur paire.
A mon réveil, de mauvaise humeur dû au manque de sa présence à mes côtés les nuits passées, une idée germa doucement dans mon esprit. C'est à ce moment que j'ai chuté dans le côté rose bonbon.
Alors, sur le chemin vers le studio en vu d'entamer une nouvelle semaine de répétitions, j'ai déposé une enveloppe sur son bureau à la fac. A l'intérieur, j'y ai glissé l'échographie de notre bébé avec un commentaire suivi d'un petit coeur.
"Pour qu'iel nous permette d'être sincère avec nous-même et de crier la vérité au monde : Makoto ? Je t'aime, ton petit chat"
En sortant du bâtiment, je reste là, sur le pas de la porte, à beuguer sur ma propre connerie. Partagé entre le dégoût débile d'avoir succombé à la niaiserie du romantisme et la fierté excessive d'avoir réussi à changer pour ouvrir mon coeur à l'amour.
C'est donc le bordel dans mon cerveau toute la journée et je n'arrive pas à me concentrer sur mes mouvements qui se font quelque peu saccadés et disgracieux.
Vers 20h, sans aucune nouvelle de lui de la journée, je sonne d'une main tremblante d'appréhension à sa porte. Finalement, ce sont deux bras qui m'accueillent chaleureusement accompagnés d'un "c'est parfait, je vous aime mes amours" murmuré au creux de mon oreille.
Pour conclure mon débat interne, je suis fier d'avoir évolué et d'avoir ouvert mes bras à cet homme et à ce petit être qui me comble d'amour. Fuck le passé.
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J'en suis actuellement à mon 4ème mois et je me sens gros comme un lamentin. Même à travers mes fringues oversize, on voit mon bide protuberant.
C'est la déprime, je sais plus comment m'habiller pour le cacher et je vous raconte pas la dégaine que je me traîne en répète. Pour couronner le tout, vu que je ne rentrais plus dans mon costume de scène, je l'ai fait modifier en y mettant mon salaire pour un rendu qui n'enchante pas particulièrement la metteuse en scène.
Je me trimballe le reste du temps avec le même sweat méga trop large, qui ne l'est plus vraiment, agrémenté d'un vieux jogging à l'élastique craqué.
Jusqu'à maintenant c'est passé, mais là, ça devient lamentable. Surtout quand je me fais surprendre à 6h du matin entrain de sécher le dit sweat avec le sèche cheveux car la nuit n'a pas suffit ou que je zappe la douche après la répète pour éviter d'être nu devant les danseurs.
J'ai atteint la limite du supportable.
En arrivant à son appart, il m'ouvre tout sourire. Et moi, je lui répond tout juste en grognant, m'écroulant de tout mon être sur le canapé, mon humeur au plus bas. J'ai besoin d'une séance de câlins sinon on va tous les deux passer une soirée de merde et un week-end encore plus merdique. Je le choppe par la manche quand il a la mauvaise idée de passer dans le coin et le tire par dessus l'accoudoir pour qu'il s'étale sur moi. Parfait.
- Pas bouger
- Mauvaise journée ?
- J'ai atteins ma limite. Je ne sors plus de cet appart avant qu'il pointe le bout de son nez
- Kinji ! Il te reste encore cinq mois. Tu ne vas pas rester enfermé ici ! Et tes représentations ?
- Tu veux m'achever ?
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◇ Anomalie ◇
Short Story◇ Une soirée de remise des diplômes quelque peu arrosée, une odeur de tabac, un égarement au creux des draps, une paire d'yeux obscures qui te dévisage au soleil levant, écarquillés de surprise. En soit, d'un commun accord, on oubli et on continue n...