◇ Sa peau brûlante d'amour, son souffle saccadé par l'excitation et sa voix éraillée par le plaisir. Sa bouche dévorant, ses mains carressant et son corps fusionnant. Une bulle de luxure.
En ouvrant les yeux, bien calé au creux de ses bras, une sensation désagréable me remonte du bas ventre. Je découvre avec horreur que mon corps avait décidé de m'emmerder. Il a passé la nuit à m'envoyer de nouveau des rêves plus que dépravés dans le but de s'exciter tout seul. Génial.
Pour éviter un moment de gêne plus qu'intense ou même une discussion sur le sujet, je fuis en vitesse sous la douche, froide de préférence. Le calme revenu en mon fort intérieur, je me dirige dans la cuisine pour préparer le petit déjeuner.
Kounen pense souvent que je me force à lui faire à manger. Il n'arrive pas à intégrer que j'apprécie cuisiner. Mais je comprends, lui qui se nourrit que de fast food à domicile ou de plats tout prêt.. Toute une éducation à refaire. Je suis mal barré moi avec ces deux là...
En parlant du loup, il vient de glisser ses mains sous mon sweat pour les caler sur mon ventre avant de déposer un baiser près de mon oreille.
- Bonjour vous deux. Comment vont mes amours ce matin ? Bien dormi ?
Ce mec est une guimauve sur pattes qui vomit des arcs en ciel quand il communique avec moi. Je l'aime cet abruti.
- Super bien, j'avoue et toi ?
- Magnifiquement bien. J'ai fait des rêves très agréables
Ho le con ! Ne surtout pas prendre cette perche. Trouvons un autre sujet, vite !
- Sinon tu veux faire quoi aujourd'hui ? On glande ? On sort ?
- Journée shopping, ça te tente ?
- Depuis quand tu es le genre de mec à faire du shopping ?
- Pour refaire une garde robe à mon petit chat adoré
- T'as cru que j'avais de quoi me payer des fringues alors que je viens de me ruiner dans mon costume ridicule ?
- Tu as cru que j'allais te laisser payer ?
- Et quoi ? Tu comptes m'entretenir comme une femme au foyer ?
- Je peux au moins faire cela pour vous non ? Tu le portes, je m'occupe du reste. C'était le deal de départ non ?
- Ouais mais pas de liquider ton salaire dans des fringues parce que les miennes m'insuportent
- Mais si elles ne te vont plus, c'est parce que je t'ai mis enceint. Alors maintenant tu vas accepter que je veuille prendre soin de vous deux et ne plus me faire chier à chaque fois que l'on va devoir acheter quelque chose pour notre quotidien à tous les trois. C'est compris tête de mule ?
- Ouais c'est bon, j'ai capté..
Merde, il m'a cloué sur place le con.
On décolle en fin de matinée et j'avoue que je commence à appréhender. Déjà que de base j'aime pas faire du shopping. Alors là, à devoir choisir des fringues deux fois plus grande que mon gabarit, je vais avoir l'impression que "je suis enceint, regardez !" est gravé sur mon front. Bon, je vais peut être calmer la parano, c'est débile. Et puis je suis enceint. Pour de vrai.
Mais encore une fois, ce mec, mon mec, me connait par cœur. Il m'a déniché une boutique, avec des fringues géniales. Carrément mon style et en plus friendly. La nana est super, pas du tout dans le jugement, ça se sent. Elle m'aide à dénicher des pépites qui me vont à merveille et qui camouflent mon ventre.
Je ne peux m'empêcher de lui montrer chaque tenue, pour voir si cela lui plait. Et je certifie un oui sans demander confirmation, seulement à la lueur qui brille dans ses pupilles.
On ressort avec beaucoup plus que ce qui était prévu et je n'ai jamais réussi à voir le prix de tout cela malgré mes tentatives de récupération du ticket. Je bougonne lorsque l'on arrive à l'appart, ne supportant pas qu'il ait payé tout ça.
- Tu veux pas juste accepter et dire merci au lieu de bouder ?
Et je me sens soudain comme une merde. Il s'est débrouillé pour trouver un lieu unique et a dépensé une fortune pour finalement que je lui fasse la gueule. Je suis nul comme petit ami en fait.
- Pardon, je suis qu'un con. J'arrive même pas à profiter de ton amour sans penser que j'en abuse. J'ai encore du mal avec la relation de couple je crois
- Je crois aussi, mais c'est normal. C'est nouveau pour toi, d'être à deux. Et pour moi aussi finalement. Cette situation, je ne l'ai jamais connue, j'en fais peut être trop
- Non tu es parfait, c'est moi qui déconne. Faut que j'apprenne à lâcher prise un peu
Il me sert dans ses bras, fort, en m'embrassant dans la nuque. Je frissonne, comme à chaque fois qu'il pose ses lèvres sur ma peau.
- J'ai un autre petit quelque chose pour toi
Se dirigeant vers son bureau, il fouille dans un tiroir. Revenant s'assoir à mes côtés, un sourire vient se plaquer sur ses lèvres.
- Donne-moi ta main
J'ouvre la paume vers lui, perplexe. Il y dépose délicatement un porte clé représentant un petit chat. A ce petit chat, une clé y est accrochée. Je relève les yeux, comprenant de quoi il s'agit immédiatement.
- Sérieux ? Vraiment ? Tu me files les clés de ton appart ?
- Pour les fois où on ne finit pas à la même heure ou que tu as besoin de te réfugier ici quand je ne suis pas là
Je reste sans voix. Je ne sais pas pourquoi mais cela m'émeus vachement.
- Et puis tu peux laisser quelques affaires. Que tu te sentes un peu chez toi en attendant que l'on se trouve un chez nous un peu plus grand pour tous les trois
- Attends quoi ?
- Quoi quoi ?
- Tu veux déménager ?
- On ne va pas laisser notre bébé arriver dans cet appart miteux dominé par les félins !
- Nan nan, bien sûr que non. Mais je ne pensais pas que tu avais envie de déménager
- Si je suis toujours ici, c'est que je n'ai jamais eu de bonnes raisons de chercher ailleurs
Je sens une larme dégouliner sur ma joue. Putain, il a réussit à me faire chialer le con, je suis trop sensible en ce moment. En même temps, pleurer parce que ton mec vient de te demander de vivre avec lui, c'est une bonne raison. Et puis merde d'ailleurs, je chiale si je veux.
- Pourquoi pleures-tu ? J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ?
- Non Kounen. Je me rends juste compte de plus en plus que tu es parfait, extraordinaire, merveilleux et bourré d'amour pour un imbécile incapable d'apprécier à sa juste valeur ce qu'il a sous les yeux. Merci de me supporter, je t'aime tellement
- Idiot de petit chat
Merde, est-ce vraiment possible ? Ouvre les yeux bon sang, le bonheur est juste là, à porté de main ◇
~◇~◇~◇~◇~◇~◇~◇~◇~◇~◇~
🐈⬛
VOUS LISEZ
◇ Anomalie ◇
Kısa Hikaye◇ Une soirée de remise des diplômes quelque peu arrosée, une odeur de tabac, un égarement au creux des draps, une paire d'yeux obscures qui te dévisage au soleil levant, écarquillés de surprise. En soit, d'un commun accord, on oubli et on continue n...