Une Âme Perdue

7 2 0
                                    



               La vie n'est jamais comme on voudrait qu'elle soit, je l'ai appris à mes dépens... Je pensais être assez forte pour les protéger, eux, ma famille, ma mère, mon père, mon petit frère, je me trompais... Cette nuit je m'en souviendrai toujours, la nuit où ils ont perdu leurs vies ; moi j'y ai perdu mon âme... Depuis cette fameuse nuit, je parcours les ruelles à la recherche de leurs meurtriers... Cette fameuse nuit, je vais vous la raconter, mais ne vous attendez pas à ce que ce soit du joli...

                Nous sommes le 24 Décembre 2007, c'est une nuit comme les autres pour ma famille; je revois encore ces visages d'enfants émerveillés par les vitrines remplies de jouets, ou bien par celles de chocolats de Noël, ils couraient partout, tirant leurs parents par la main. Je souriais dans mon coin, adossée à un mur, une cigarette entre les lèvres. Je continuais de regarder ces enfants qui jouaient et couraient dans la neige, les visages joyeux. Je respirai une bouffée de ma cigarette, la retirai de mes lèvres et soufflai un nuage de fumée... Je tournai la tête, un homme, portant une veste en cuir, me fixait. Il faisait trop sombre pour que je puisse distinguer son visage, je le vis se diriger vers l'un de ses enfants, qui était quelque peu à l'écart, et le tira d'une poigne solide. Je me relevai puis marchai d'un pas rapide vers l'homme et l'enfant qui avait disparu dans une ruelle sombre, je m'introduisis dans celle-ci, et entendis les cris de l'enfant qui se débattait. Je me mis à courir et arrivai au bout, où je vis l'homme qui avait arraché l'écharpe de l'enfant. Au bruit de mes pas dans la neige, il releva la tête et me regarda avec des yeux rouge sang. Ses yeux, j'avais tellement l'habitude de les voir, ses yeux assoiffés de sang... Ces yeux qui me révulsaient tant. Il lâcha l'enfant qui vint se cacher derrière moi, je lui fis signe de s'en aller, puis reportai mon attention sur l'homme. Cette race que je chassais depuis plus de trois ans... Les vampires, les maîtres de la nuit, ou les buveurs de sang, peu importe comment vous les appelez, tout ce qui m'importait c'est que ce soir-là, l'un des leur allait disparaître... Je sortis de ma veste une arme blanche, plus exactement un long Katana. Le vampire sifflait entre ses dents tout en fixant le moindre des gestes que je faisais. Je mis mon arme devant mon visage, la lune se reflétant dessus. Le vampire se rua sur moi, j'évitai avec souplesse son attaque et le transperçai de part et d'autre. Il émit un sifflement de douleur. Ses yeux rouges plongeaient dans les miens, il abordait un demi-sourire et des crocs pointus et coupants comme un rasoir dépassaient de ses lèvres.

              - Tu vas les perdre...tous... dit-il dans son dernier soupir

Je restai figée sur sa phrase, fixant son corps qui peu à peu devenait cendres et qui était emporté par le vent, mélangé aux flocons de neige. Je me relevai prise d'un mauvais pressentiment, je sortis de l'allée et une fois dans la grande rue, je me mis à courir, renversant plusieurs personnes au passage. Toutes poussèrent des jurons à mon passage mais je m'en moquais, je sortis d'une de mes poches un portable noir et fin, je composai le numéro de ma famille et attendis que mes parents ou mon frère répondissent, mais rien. Une boule au ventre fit son apparition. Ma maison n'était qu'à quelques mètres de là où je me trouvais. J'arrivai devant la porte d'entrée d'un petit chalet en bois recouvert de neige. Les sapins nappés de cette substance immaculée dans le jardin, le portique accueillant, la petite terrasse conviviale, tout portaient à croire que c'était une petite maison sympathique, c'était sans compter le sang qui recouvrait la porte d'entrée... Je m'approchai hésitante, puis finis par pousser la porte dans un grincement sourd. J'entrai les sens aux aguets me dirigeant vers la cuisine où je ne trouvai rien, seulement du sang qui était comme peint sur les murs. J'avançai encore plus entrant dans le salon où la table était retournée, des chaises étaient cassées. Je posai ma main sur le pommeau de mon Katana comme pour m'apaiser. Je continuai d'avancer et arrivant devant la salle de bains, je déglutis devant la porte. La poussai. Je laissai alors un cri d'horreur s'échapper de mes lèvres. Devant moi se tenait mon petit frère les mains ligotées. Il était retenu au-dessus de la baignoire, ses vêtements étaient imprégnés de sang et son propre sang coulait le long de ses pieds pour tomber dans un bruit sourd. Je m'approchai doucement redoutant ce que j'allais voir et laissant une larme rouler le long de mes joues je vis le sang de mon frère qui remplissait la baignoire. Je reculais jusqu'à ce que le mur m'empêchât d'aller plus loin et me laissais couler le long du mur. Je fixais le corps de mon frère que je savais sans vie... Une fois mes esprits à peu prés retrouvés, je me relevai et sortis de la salle de bain, me dirigeai en chancelant vers la porte de chambre de mes parents, que je poussai. Cette fois, je tombai sur les fesses mon corps secoué de sanglots incontrôlables : ma mère et mon père étaient allongés dans leur lit, les yeux dans les yeux, les draps imprégnés de sang. Je me relevai m'approchai du lit... 

Une Âme PerdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant