Chapitre 2

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Les rayons du soleil frappent mes yeux encore endormis. La nuit a été courte mais au moins, j'ai commencé à toucher mon but du doigt.
Je note dans ma check-list : chercher une nouvelle vie FAIT. La ligne suivante ne sera surement pas facile à cocher bien que le seul mot qui change soit TROUVER et non plus CHERCHER. Je ne me décourage pas pour autant. Je me lève et prend mon sac à dos qui a fait office d'oreiller pour mes petites heures de sommeil et commence de nouveau à arpenter les rues. J'ai toujours suivi le dicton qui disait que l'espoir fait vivre, alors je ne vais pas cesser de suivre cette idée aujourd'hui. Mon espoir à moi c'est la vie alors je m'accroche et regarde minutieusement tout ce qui m'entoure à la recherche, qui sait, de quelqu'un qui m'accueillerait, quitte à ce qu'en échange je travaille pour lui.  Les gens semblent pressés ici. Personne ne fait attention à où il marche, ni qui il trouve sur son chemin. On se fait bousculer et de surcroit ils râlent quand bien même c'est eux qui vous touchent. Ce n'est pas le genre de comportement que j'apprécie cependant il faudra bien que je m'y fasse : c'est ici que je veux faire ma nouvelle vie. Je l'ai décidé ainsi.
Les heures passent et je ne trouve toujours pas de lieu ou m'abriter pour la prochaine nuit. Je n'ai pas de téléphone, aucun contact, rien. Je suis seule dans une ville en mouvement constant et livrée à moi-même. Après tout, c'est-ce que je cherchais. La liberté – bien qu'en y réfléchissant je ne m'attendais pas à autant de liberté. Les rues se ressemblent plus les unes que les autres, tout se ressemble ici. Fatiguée de l'effort que je viens de fournir toute la matinée et la faim au ventre je décide de m'assoir près d'une porte qui semble fermée à clef. La fatigue me prend et je m'assoupis adossée à cette porte qui pourrait être plus confortable.

La porte sur laquelle je m'étais endormie s'ouvre en me laissant tomber droit sur le sol. Un jeune homme et une femme plus âgée me regardent avec des yeux ébahis. Encore d'autre qui doivent me juger, une fille de 12 ans endormie sur une porte ce n'est pas ce que l'on croise le plus souvent. Je me lève d'un bond en m'excusant pour la gêne que j'ai pu leur causer. Je suis moi-même gênée d'avoir agi ainsi... Mais bon, chose faite, je ne peux revenir en arrière. Je commence à prendre mes affaires afin de repartir à mes recherches quand j'entends une voix de femme m'interpeller.
- Tu as besoin de quelque chose petite ?
- Non, merci madame, répondis-je poliment, je me suis assoupie sur votre devanture pardonnez-moi !
Je tente de fuir au plus vite. Plus les minutes passent et plus la honte s'empare de moi.
Que suis-je bête franchement.
La chaleur émise par le soleil brule ma peau. J'ai besoin de me trouver de l'ombre et mon corps ne cesse de crier famine. Je n'ai pas mangé depuis hier soir, et il est vrai que je ne suis pas habituée à ça. Bien que je veuille fuir mon foyer, j'avais un toit sur la tête et une assiette pleine le soir. Me diriez-vous, cela suffit à rester non ? Et bien je ne pense pas. Chacun a ses raisons de partir, j'ai les miennes et ma seule requête, c'est qu'on les respectes.
Je trouve un renfoncement dans une rue à l'ombre. Je décide de m'y poser afin de souffler un peu. Je m'adosse contre le mur frais quand tout à coup je manque de chuter. Encore une fois.
Nina regarde où tu mets les pieds bon sang !
Une nouvelle porte s'ouvre sous mon poids, et cette fois encore je bascule dans une salle. Cette fois ci, la porte ne mène pas sur deux regards pleins d'incompréhensions mais sur une zone vide, sombre. J'entends au loin un bruit sourd, comme une musique que l'on chercherait à étouffer. Je ne sais même pas où je suis mais ma curiosité me pousse à vouloir comprendre où le destin m'a-t-il menée.
A croire que je ne fais que de tomber, et que de me perdre dans ma vie !
La lumière est faible et tamisée. Il y a une odeur douce cependant je ne parviens pas à en reconnaitre sa consistance. La musique se fait de plus en plus en forte et commence légèrement à agresser mes tympans. Cependant rien n'arrête ma curiosité, une fois lancée, le premier qui m'arrêtera n'existe surement pas encore. Je me fraie un chemin derrière des rideaux épais jusqu'à tomber sur une image que je n'aurai jamais dû avoir en mémoire. Ou tout du moins, pas à mon âge.
Ta curiosité te tueras un jour Nina !
Je me surprends à rester là, bloquée sur ce que j'ai face à moi. Mes yeux ne cherchent pas à se décoller de l'image qu'ils ont. Des courbes féminines et masculines se dessinent sous mes yeux, et visiblement je ne suis pas la seule à contempler ce spectacle. Bien que je n'aie pas le même âge que ces autres curieux, je ne semble pas être l'unique observatrice. A la différence que je suis entrée par une porte ouverte et potentiellement pas par l'entrée principale et encore moins de façon tout à fait correcte. Je pense que ce genre de lieu n'est pas le genre à côtoyer pour les ados de mon âge... J'ai beau être plus mature que la moyenne, ma place n'est pas ici. Je décide finalement de jouer contre ma propre volonté et de revenir sur mes pas sauf qu'une voix m'interpelle et me coupe dans ma lancée.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 14, 2023 ⏰

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La nuit n'est pas si sombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant