"Bon viens, on bouge." ordonnai-je à mon meilleur ami, apeurée.
L'homme me regardait toujours aussi intensément de ses grands yeux bleus et profonds.
"Pourquoi ?" me questionna-t-il.
Je montrai du doigt le jeune homme qui me fixait toujours. Quand Arthur comprit, son visage se durcit.
"Bon, attends, on va voir."
"Non Arthur, c'est bon, viens on va au plongeoir." proposai-je.
J'avais compris ce qu'il voulait faire, et croyez moi, ce n'était pas un câlin. Contrairement à ce que nous pouvions croire, quand Arthur se battait, il était plutôt agressif, contrairement à ce qu'on pourrait croire en voyant son gabarit.
Il finit par céder et c'est ainsi que nous nous dirigeâmes donc vers les plongeoirs. L'après-midi se termina gaiement et nous n'avions pas recroisé le jeune homme. Tant mieux, pensai-je.
Dans la voiture, la vérité refit surface en moi et je repensai à cette lettre. Je commençais vraiment à me poser des questions. Et si le jeune homme de cet après-midi avait un rapport avec cette lettre ? Peut-être était-ce un psychopathe ?
"Ca va ?" me questionna Arthur, inquiet.
"Euh.. ouai." hésitai-je.
Je n'osais pas lui en parler. Il se moquerait de moi ou prendrait ça beaucoup trop au sérieux. J'allais me débrouiller.
Il me regarda dans les yeux et haussa les épaules. Quand nous arrivâmes devant mon immeuble, Arthur se tourna vers moi, sérieux. L'atmosphère était tendue, et c'en était même gênant.
"On dirait que tu vas m'embrasser comme dans les films là !" ris-je, essayant de détendre l'atmosphère.
"Qui te dit que ce n'est pas ce que je compte faire ?" me demanda-t-il, très sérieux.
J'écarquillai les yeux, perdue. Arthur eut un rictus, puis éclata de rire.
"Eh, détends toi, j'rigole !"
J'eus un soupire de soulagement et ris à mon tour.
"Bon aller, et n'oublie pas Mary, si tu as besoin, j'suis là."
Il était 20h et Kelly n'était toujours pas rentrée. Je n'avais pas eu de nouvelles d'elle. Je ne m'inquiétais pas, elle était entre de bonnes mains, mais je décidai de lui téléphoner pour savoir où elle en était et surtout à quelle heure elle comptait rentrer. Je composai donc son numéro -que je connaissais par cœur- et mis mon téléphone portable à mon oreille. Une sonnerie se fit entendre, puis deux, puis trois, et la messagerie arriva. Pourquoi ne décrochait-elle pas ? Je rappelai, toujours rien. J'essayai donc d'appeler Rémy qui lui décrocha instantanément.
"Allô ?"
"Salut, c'est Mary." informai-je.
"Oh salut !"
"Tu peux demander à Kelly à quelle heure elle compte rentrer s'il te plaît ?"
"Kelly ? Mais elle n'est pas avec moi. Du moins, plus. On s'est un peu embrouillés cet après-midi et elle est partie. Je lui ai proposé de la raccompagner mais elle m'a dit qu'elle rentrerait en bus."
"Rémy, si c'est une blague, ce n'est pas drôle." déclarai-je.
"Ce n'est pas un blague, Mary. Rappelle moi quand elle est rentrée."
Il était 22h à présent et je n'avais toujours aucune nouvelle de Kelly. Je l'avais appelée plusieurs fois, en vain. Elle ne décrochait pas. Rémy avait aussi essayé, même résultat. Je paniquai vraiment. Et si elle avait été enlevée ? Je décidai de boire un café afin de me maintenir éveillée. J'allais sur le balcon pour le boire et contemplai la magnifique ville qu'était Paris de nuit. Soudain, mon téléphone vibra et je lus le message reçu.
"Ce début te plaît-il ? -inconnu."
Mon cœur se mit à battre à 100 à l'heure. Je n'osais plus bouger. Je me sentais prisonnière, comme dans une maison en feu avec l'incapacité de pouvoir en sortir. Je fis directement le rapprochement avec la lettre reçue le matin même et me décidai immédiatement d'appeler la police.
"Bonjour, ici le commissaire Muller. Que puis-je pour vous ?"
J'expliquai donc la lettre de ce matin, la disparition de ma meilleure amie et le texto reçu sans oublier de mentionner l'homme qui m'observait sans cesse à la piscine cet après-midi.
"Je vois. Je suis navré mais je ne peux rien pour vous, mademoiselle.. Votre amie est majeure et ne peut être reconnue disparue qu'après 48h sans signe de vie. En revanche, pour le texto et la lettre, vous n'aurez qu'à passer demain au commissariat et nous règlerons ça dans les plus brefs délais."
"Mais elle ne répond pas sur son téléphone ! ELLE A DISPARU !"
"Calmez vous, voyons. Je vous attends donc demain pour 15h au commissariat. Bonne soirée."
Et il raccrocha, là, comme ça. Bonne soirée ? BONNE SOIREE ? Alors que ma meilleure amie est peut-être en train de se faire séquestrer ? Alors que même la police ne peut rien avant 48h ? Deux longs jours à attendre. Dieu seul sait si dans deux jours elle sera toujours en vie, et voilà la réponse de ceux qui sont censés nous maintenir en vie ! Elle est belle, la sécurité !
Il fallait que je garde mon sang froid. Je décidai de mettre la lettre de ce matin dans mon sac à main histoire de ne pas l'oublier demain en partant. J'enregistrai le texto et pris même un "sceen" de celui-ci. On ne sait jamais.
Il était 00h13. Le temps passait à une lenteur infinie. Je voulais rappeler ce commissaire, lui hurler son incompétence et déposer main courante pour non assistance à personne en danger. Mais non, ça ne ferait qu'aggraver mon cas. Lettre et texto d'expéditeur inconnu et à contenu douteux et ma meilleure amie disparue. Je décidai, après une longue journée forte en émotion, de parler de tout ça à Arthur. Je pris mon téléphone et m'installa assise sur une chaise, sur le balcon.
"Allô ?" me fit une voix à moitié endormie.
"Arthur ?" demandai-je.
"Oui, c'est moi. Que se passe-t-il ? Pourquoi tu m'appelles si tard ?"
Je sentais qu'il s'inquiétait. Après l'homme de cet après-midi et mon appel si tardif, il ne se doutait encore de rien.
"Il faut que je te parle." annonçai-je d'une voix tremblante, la réalité venant de resurgir avec une violence insurmontable.
Ma gorge se serra et je réalisai que j'étais impuissante face au danger auquel courrait peut-être ma meilleure amie. Les larmes me montèrent mais je les essuyai d'un revers de bras. Il ne fallait pas que je pleure.
"Tu peux venir ?" demandai-je à mon meilleur ami.
"J'arrive, Mary."
Je raccrochai et restai là, sans bouger, sur mon balcon. Je regardai la nuit de mes yeux humides qui contenaient les larmes que je m'étais interdis de laisser couler. Le vent frais du soir me donnait des frissons et malgré ça, je ne pouvais m'empêcher de rester dans cette même position, les bras croisés et le regard fixe. Quelques minutes s'écoulèrent quand on sonna à la porte. Je me levai et me dirigeai vers celle-ci. Je l'ouvrai et Arthur se tenait devant moi. A ce moment là, le vide complet se fit en moi. Je craquai, et lui sautai dans les bras. Je pleurai toutes les larmes de mon corps. Il me serrait contre lui et ne disait rien. Nous étions là, devant ma porte. J'avais peur, peur pour ma meilleure amie. Peur que ces mots inquiétants se transforment en danger pour moi voire pour mon entourage, et pour la première fois depuis des mois, je pleurai.
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Et voilà la suite ! J'espère qu'elle vous plait ! Dîtes moi tout ça ! J'accepte toutes les critiques si elles sont constructives et justifiées ! Merci de me dire, la suite dès que je peux ! Bonne journée/soirée.♥
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Parallèlement vivante.
Novela Juvenil"-Vous voulez dire que je n'ai jamais existé ? -Si, vous existez, mais vous ne vivez pas dans le monde réel. -Mais pourquoi ? -Vous êtes soumise à un test, depuis petite. Chaque personne rencontrée était un acteur parmi les centaines d'autres...