Chapitre 5

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« Il n'y a pas que les démons qui sortent la nuit »

Lisa


Je descends les marches des escaliers avec mon lapin en peluche que je laisse volontairement traîné sur le sol. J'ai plein d'autres doudous mais celui-là c'est mon préféré. Papa me l'a gagné à la fête foraine pour mes 5 ans.

Au fait où est papa ?

J'arrive au rez-de-chaussée et me précipite vers le salon. Je regarde son fauteuil préféré sur lequel il est toujours assis pour lire son journal mais il est vide.

— Il doit être entrain d'aider maman à cuisiner, dis-je d'une voix encore endormie

Je marche doucement vers la cuisine. Ça sent les lasagnes de maman, j'adore les lasagnes de maman. J'arrive devant la porte mais la cuisine est complètement vide.

Mon cœur de gamine de 6 ans commence à se serrer. Ils m'ont abonné ? Ils ne doivent pas m'abonner !

« Les parents doivent toujours rester avec leurs enfants pour les protéger » m'a dit papa.
A-t-il oublié ce qu'il m'a dit ?

Je me dirige en hâte vers le jardin mais il n'y a personne.

— Papaaaaaa, mamaaaaan !!

Mais yeux commence à s'embuer de larmes. Mon cœur bats si fort dans ma poitrine que j'ai du mal à respirer.

Non...ne m'abandonnez pas s'il vous plaît...j'ai peur sans vous

J'entends alors la voix de mon père depuis le petit bois derrière chez nous. Je cours vers elle. Papa marche main dans la main avec maman vers une lumière aveuglante. Je lui crie de m'attendre mais il ne semble pas m'entendre. Je cours pour les rattraper, hurle à m'en casser la voix mais ils ne se retournant pas. Puis ils disparaissent dans la brume, sans moi.

Je les déteste d'être partie, ils devaient m'emmener avec eux !

J'ouvre doucement les yeux, je sens des larmes descendre le long de mes joues. Je les essuie d'un geste rapide presque agressif. J'aimerai arracher ce cerveau qui me fait repenser au pire dès le moment où je semble aller mieux.

Je n'avais pas besoin de ça maintenant.

Ce genre de rêve qui n'ont aucun sens me torturent. Mes parents ne m'ont pas abandonné bordel ! Mes parents sont morts.

Alors pourquoi ce sentiment d'abonnants me comprîmes la cage thoracique ?

Pourquoi j'ai la sensation que j'aurais préféré qu'ils ne cherchent pas à me protéger ? Qu'ils me laissent mourir avec eux.

Un long soupire franchit la barrière de mes lèvres. Je me tourne vers la commode. Le réveil affiche 3:17, génial. Je me redresse et retire d'un geste lasse l'élastique dans mes cheveux.

Je jette un coup d'œil sur Émilie qui dort paisiblement à cinq mètres de moi. Elle ressemble à un monstre des marrés avec le masque vert foncé qui lui recouvre le visage.

Je me lève doucement du lit et j'enfile le sweat-shirt avec le logo de l'académie. Je me dirige à pas de velours vers la sortie, enfin en principe parce qu'en réalité je fais tomber le porte manteau dans un grand fracas.

Je lance un regard inquiet à l'endroit de la blonde qui à ma grande surprise n'a pas bougé d'un cil. J'ouvre la porte cette fois-ci avec plus de délicatesse et sors enfin de la pièce.

L'académie des kaijins Où les histoires vivent. Découvrez maintenant