.𝟔.

1.6K 41 86
                                    

Camilla & Noah
__________________________________

— Bordel de merde ! C'est de ma faute, putain.

Je continue à marcher, mes pensées en vrac, tentant de me concentrer sur mes pas pour éviter de sombrer dans la confusion. Puis je le vois. Matteo. Il est là, juste devant moi. Il me sourit, comme si tout allait bien, et me fait un signe de tête. Ce geste, ce sourire, ce calme... quelque chose en moi explose.

Sans réfléchir, une rage sourde m'envahit, un dégoût profond qui me fait perdre toute raison. Je m'emporte. D'un geste brusque, j'attrape le col de son t-shirt, mes doigts se refermant sur le tissu comme une prise de fer. Je le plaque violemment contre le mur, l'air emporté par un flot d'émotions incontrôlables. Il me regarde, surpris, mais je ne vois rien d'autre que cette image de lui, ce sourire implacable qui me dégoûte, ce calme qui me rend fou.

Mon souffle est court, mon cœur tambourine dans ma poitrine, et tout ce qui reste, c'est ce moment où je le tiens contre le mur, où je suis prêt à exploser.

— Se hai il coraggio di toccarla, ti spezzo la tua fottuta faccia ! (Si tu oses la toucher, je te casse ta putain de gueule), lui dis-je à l'oreille.

— Sì signore ! (Oui chef), répond-il précipitamment.

J'ai envie de lui coller un poing quand j'entends une voix. Je me retourne et je la vois.
Camilla.

— Lâche-le ! Mais t'es complètement malade ? Accidenti, lascia perdere, idiota ! (Putain lâche-le, idiot !) hurle-t-elle. JE NE SUIS PAS À TOI ! ET JE NE LE SERAI JAMAIS ! Stronzo ! ajoute-t-elle en fronçant les sourcils.

Je le lâche en voyant Camilla s'approcher. Elle vient encore de m'insulter ?

— J'espère que tu cours vite, Camilla, dis-je en m'avançant.

Camilla :

— Je ne compte pas courir. Je n'ai pas peur de toi, Noah, dis-je en reculant malgré moi.

— Alors pourquoi tu recules ? répond-il sarcastiquement.

— Camilla, fais pas ça, dit Matteo en me regardant.

— Stai zitta, la tua fottuta bocca ! (Toi, tu fermes ta putain de gueule !), crie Noah en se tournant vers lui.

Il se retourne vers moi, ses yeux fixés sur les miens, déterminés, comme s'il savait que j'allais céder. Il s'avance, d'un pas lourd, implacable. Mon corps est pétrifié, chaque fibre de mon être en proie à une terreur sourde. Je veux fuir, m'échapper loin d'ici, loin de lui, mais mes jambes ne bougent pas. Une douleur, plus psychologique que physique, me paralyse.

Je sais pourtant que fuir n'est pas une option. Ce n'est pas possible. Pas cette fois. Je n'ai pas le choix. Il ne m'a pas laissée de place pour la fuite, ni pour la survie. Mais il est hors de question que je me laisse faire. Pas encore une fois. Même si je sais que je suis plus faible que lui, même si je sais que, dans cette lutte physique, il aura toujours l'avantage. Mais je vais lutter. Peu importe.

Il est à quelques centimètres à peine. Je le sens, sa présence écrasante, son regard perçant, presque carnassier. Je recule instinctivement, mais il avance toujours. Ses yeux se plantent dans les miens. Son sourire... ce sourire sarcastique, il me le lance comme un défi, un de ces sourires qui ne fait qu'attiser ma haine.

Je ne bouge plus, sauf pour lever les yeux, le fixant intensément. Je vois la menace dans ses yeux, une froideur implacable. Puis, d'un geste brutal, il me saisit la gorge. Je sens sa main autour de ma nuque, ses doigts qui s'enfoncent dans ma peau avec une pression insoutenable. Mes pieds quittent presque le sol, et la panique me saisit, l'air se raréfiant dans mes poumons. Il commence à m'étrangler.

𝐈 𝐜𝐚𝐫𝐭𝐞𝐥𝐥𝐢 𝐧𝐞𝐦𝐢𝐜i Où les histoires vivent. Découvrez maintenant