Chapitre 19 | Fin de la solitude.

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Finalement, il commençait à s'habituer à sa nouvelle vie. Il s'habituait à la solitude. Juste comme avant. Il avait vécu des années en étant seul, comment ne pourrait-il pas survivre au moins une semaine ? Il revenait juste à sa vie d'avant, quand il n'avait personne, à part lui et ses pensées pour l'accompagner toute la journée. Il n'avait que ça à faire, penser. Et il avait bien utilisé cette capacité durant la semaine qui venait de s'écouler. Et bizarrement, pour une fois, il n'en était pas fatigué.

Il avait beaucoup pensé à sa vie, notamment à des choses qu'il avait oubliées, il n'avait d'ailleurs sûrement pas pensé à tout. Mais ça l'amusait, et l'occupait au moins un peu de repenser à tout ça, il se refaisait sa vie comme si c'était un film, et maintenant, il attendait la suite. La suite.. Comment serait-elle ? Est-ce qu'il allait continuer comme ça ? Juste à travailler, toute la journée, comme il l'avait toujours fait ? Est-ce qu'il allait être seul encore longtemps ? D'un côté, ça ne le dérangeait pas, de l'autre, c'était quand même un peu bizarre.

Il avait l'impression de s'être définitivement retrouvé seul, sans Stefano après toutes ces années. Comme s'il n'avait jamais existé, ou qu'il n'existerait plus jamais pour lui. Il savait tout de même qu'il le reverrait un jour, mais il ne voulait pas savoir quand. Il était toujours en colère contre lui, plus en colère qu'il ne l'avait jamais été. Il ne voulait pas le revoir maintenant, alors en attendant, il faisait comme s'il n'existait pas. Comme si tout allait bien, en somme. Il fuyait encore ses problèmes, au lieu de les affronter directement.

Mais un jour ou l'autre, il savait qu'il allait devoir leur faire face, ou lui faire face, et enfin tout régler. Ça ne pouvait pas durer éternellement comme ça. Les questions étaient de savoir quand, et comment ça se terminerait. Et encore une fois, il n'avait pas envie de savoir. Tout ce qui concernait Stefano ne l'intéressait pas en ce moment. Tout ce qui pourrait bien arriver à lui-même ne l'intéressait pas. Il n'avait plus envie de réfléchir, et visiblement, il avait bien réussi pour une fois.

Alors il ne faisait rien, et continuait à attendre il ne savait toujours quoi. Peut-être que tout s'arrange. Mais pour que tout s'arrange, il fallait agir et ça, il n'allait pas le faire. Ce n'est pas lui qui allait essayer de tout régler, il avait déjà assez donné, ce n'était pas lui qui devait faire des efforts. Mais même si c'était Stefano qui allait essayer de tout régler, il n'aurait sûrement pas envie de le voir. Pour une fois, il était bien décidé à ne plus céder et à lui faire comprendre qu'il avait fait beaucoup trop d'erreurs, et que c'était à lui de se remettre en question. Il n'allait pas revenir vers lui aussi facilement.

Il ne pouvait pas revenir vers lui aussi facilement, pas après tout ce qui s'était passé, après ce qu'il lui avait dit. Il devait juste l'oublier, ou du moins essayer le plus possible, même si ça ne semblait justement pas possible. Il ne pouvait, et ne devait pas continuer à le voir, il le savait. Surtout si ça continuait comme ça, comme avant.. Surtout si ça ne s'arrangeait pas. Et comme il se l'était déjà dit maintes et maintes fois, il n'allait pas plus y penser. Il n'avait pas envie de réfléchir à ça. Pour l'instant ce n'était plus son problème.

Il était donc chez lui, comme d'habitude, après le travail, à se demander à quoi il allait bien pouvoir penser pour faire passer le temps. Les différents sujets étaient vastes, en réalité, il pouvait penser à son enfance, aux différents membres de sa famille, aux anecdotes qu'il avait sur sa vie, mais qu'il ne pourrait jamais raconter à personne. Personne d'autre que... Celui auquel il ne voulait pas penser, justement.

Et quand il pensa qu'il avait enfin trouvé le sujet qui allait occuper son esprit, le calme de son appartement fut soudain rompu par le retentissement de la sonnette. Immédiatement, il se redressa sur son canapé, les yeux écarquillés par la surprise. Non, ce n'était pas lui quand même ? Il se retourna vers la porte d'entrée d'un air appréhendeur, comme s'il craignait qu'on l'enfonce brusquement. Il hésita longuement, se posant beaucoup trop de questions.

The Lost Children | [𝚃𝚑𝚎 𝙴𝚟𝚒𝚕 𝚆𝚒𝚝𝚑𝚒𝚗]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant