𝐈 𝐜𝐚𝐫𝐭𝐞𝐥𝐥𝐢 𝐧𝐞𝐦𝐢𝐜i

.𝟗.

⚠️ AVERTISSEMENT : CE CHAPITRE CONTIENT DES SCÈNES SUSCEPTIBLES DE HEURTER LA SENSIBILITÉ DE CERTAINS LECTEURS.⚠️

...

Après une longue douche, presque brûlante, je m'enroule lentement dans une serviette. La chaleur de l'eau a apaisé mon corps, mais pas mes pensées. Mes cheveux, encore trempés, sont noués à la va-vite dans un chignon désordonné qui laisse quelques mèches s'échapper sur ma nuque. Je reste un moment devant le miroir embué, le regard vide, les gouttes perlant sur ma peau encore frissonnante.

Je sors enfin de la salle de bain, le sol froid me rappelant brutalement que le monde extérieur continue de tourner, peu importe l'état dans lequel je suis. Je n'ai pas fait trois pas que j'entends frapper à la porte. Trois coups secs.

Je m'arrête net.

Mon cœur fait un bond. Mon regard se pose sur la poignée, puis je retiens mon souffle. Qui vient me voir maintenant ? Et pourquoi ?

Je resserre la serviette contre moi, un frisson me parcourt l'échine. J'approche lentement de la porte, tendant l'oreille, sans un bruit. Un silence. Puis, à nouveau, un coup, plus léger cette fois.

Quelque chose me dit que ce n'est pas anodin.

— Si c'est toi, Noah, je ne veux pas te voir, dis-je en fronçant les sourcils.

Mais la porte s'ouvre sans attendre ma permission.

— Matteo ? soufflai-je, surprise.

— Salut... Euh, désolé... bredouille-t-il en m'apercevant à peine sortie de la douche.

— C'est bon, entre. Je m'habillerai après, répondis-je en m'approchant.

— Je voulais juste voir comment tu allais... depuis la cave. Et puis... j'ai su pour ce que Noah a fait avec Antonio.

— Je vais mieux, merci. Mais... tu l'as lu ? demandai-je, intriguée.

— Oui... J'étais avec lui. avoue-t-il, visiblement mal à l'aise.

Je hoche la tête, résignée.

— C'est fait. On ne peut plus revenir en arrière, dis-je, le regard baissé.

— Camilla, je suis désolé... Je n'aurais jamais dû faire ça, surtout avec Antonio. Déjà que Noah t'y a forcée, j'aurais dû m'en mêler encore moins.

— Laisse tomber, Matteo. C'est du passé. Je ne t'en veux pas. dis-je en retournant vers la salle de bain.

— Camilla, si je peux faire quoi que ce soit pour toi, ou...

— Arrête, Matteo. J'admire ta gentillesse, mais j'en ai pas besoin, répondis-je sèchement.

— Ne me parle pas comme ça. Je ne suis peut-être pas Noah, mais je n'apprécie pas ton ton. dit-il, les sourcils froncés.

Un rire m'échappe, franc, presque moqueur. Matteo, menaçant ? Il veut me faire croire qu'il est aussi dangereux que Noah ? Quelle blague. Il ne me fait pas peur. Pas une seconde. Sa carrure peut impressionner, sa voix peut gronder, mais ses yeux... ses yeux n'ont pas cette noirceur que Noah porte en permanence.

Je le fixe, provocante, les bras croisés, un sourire en coin sur les lèvres. Mais lorsque nos regards se croisent, quelque chose change. Un détail, infime mais tangible. Ses sourcils se froncent légèrement. Ses mâchoires se contractent. Il serre les poings.

Est-ce que... il est énervé ?

Je penche la tête sur le côté, intriguée. Ce n'est pas dans ses habitudes. D'habitude, il garde son calme. Il observe, il analyse, il garde ses distances. Là, il vacille. Et cette colère que je vois poindre dans ses yeux... ce n'est pas de la rage aveugle, non. C'est personnel. Comme si je venais de franchir une limite invisible.