Cette vie et celle d'après... Tome 2 (Premier Jet)

Chapitre 17 (1-2) Apprendre à danser sous la pluie

« Faites vivre votre passion, elle vous réchauffera quand le monde deviendra froid. » Citation Amérindienne

Allongée dans l'herbe, je n'aurais jamais pensé me retrouver au trou le plus éloigné du club avec Jayden. Encore moins ma tête posait sur son épaule, nos corps encore à moitié nus et la pleine lune comme décore.

— Aie ! hurla-t-il, quand je lui pinçai le bras.

— Ah bein non, je ne rêve pas c'est bien réel.

— J'avoue, tu as succombé à mon charme si vite, jubila-t-il aussitôt.

Je le repinçais immédiatement, il me serra plus fort contre lui.

— Il va falloir y retourner.

Il grogna et ne me lâcha pas pour autant. On n'entendait que le bruit de nos respirations et parfois le chant des grillons. Quand un sifflement plus important apparut, si c'était un animal, c'était vraiment étrange ! Jusqu'à ce que finalement l'arrosage automatique envoie ses premiers jets d'eau. En quelques secondes, nous étions déjà bien trempées et rien n' à voir avec ce que nous étions entrain de faire ! La fraîcheur de l'eau contrastée avec la chaleur de nos corps.

— Même quand tu es gentille, il se passe des trucs bizarres.

Il éclatait de rire face à la situation pour le moins cocasse.

— Tu tires une tête Lila.

— Je déteste être mouillée !

Il se moquait de plus belle.

— Tu es puéril, vraiment je n'aime pas être habillée et sous l'eau, m'expliquai-je, en me dépêchant de remettre ma robe pour filer au plus vite.

— Quoi ? Tu ne connais pas l'adage : « la vie ce n'est pas d'attendre que les orages passent, c'est d'apprendre à danser sous la pluie » ?

— Il ne pleut pas Jayjay. C'est un putain d'arrosage automatique, pour irriguer un green alors que le monde entier manque d'eau et brûle à petit feu !

— Ah, je me disais, où était donc passé la vrai lala ? Je pensais que l'on t'avait marabouté, tu étais tellement docile.

— Tais-toi et cours maintenant !

Il était charmant, mais tout autant agaçant et le voir se réjouir d'un rien pouvait être aussi adorable que chiant. Comment pouvait-il vivre comme ça ? Danser sous la pluie, sérieusement. Il me prit la main, on se retrouvait encore à courir ensemble, pour s'arrêter quelques mètres avant la voiture de golf. Il me fit tourner commença à danser complètement trempé. Nos vêtements plaqués contre nos peaux, nos cheveux contre nos fronts.

— Tu as entièrement raison pour la planète, ils font chier ces riches, mais profitons-en quand même.

Il sautillait partout comme un gosse, comme si rien ne pouvait l'atteindre.

— J'ai de l'herbe collaient sous les pieds, pestai-je, mes chaussures à la main. Mais je vais danser juste pour que tu te décides à bouger d'ici !

Je fis quelques pas avec lui et finis dans ses bras. L'eau ruisselé sur nos visages, nos respirations saccadées s'accordaient parfaitement.

— Tu es belle comme ça, murmura-t-il en écartant une mèche de mes cheveux.

— Sûrement avec un maquillage dégoulinant, magnifique. Arrête de faire ça Jayden, arrête de tout rendre beau. La chute ne sera que plus vertigineuse.

Il frôlait ses doigts contre ma joue.

— On se donnera la main pendant la chute et on se relèvera ensemble.