𝑷𝒓𝒐𝒍𝒐𝒈𝒖𝒆

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À tous ceux qui préfèrent ne rien dire et l'enfouir au plus profond d'eux, ce livre est fait pour vous.

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Je pose mon regard sur chaque détail du véhicule de fer. Ses ailes immenses me narguent avec cruauté par les minuscules vitres. Les sens en alerte, je cherche mon numéro de siège. A32. Mes yeux parcourent le plafond qui semble se rapprocher au fil des minutes. Les rangées de la trentaine arrivent, je trouve finalement la mienne.
Un empressement dans le pas, je dépose mon immense sac dans l'espace prévu pour et m'assois. La fenêtre glacée laisse apparaître un merveilleux paysage de béton et de pierres grises. Je ferme les yeux un court instant, la peur s'atténuant lentement.

Je place mon sac à main entre mes cuisses, je détourne le regard, ne m'attardant pas longtemps sur elles. Un steward, au costume bleu, nous fait des gestes incompréhensibles. Perdue, j'essaie de saisir ce que je peux, l'attention rivée sur ses mains gantées.

Une voix résonne dans les hauts-parleurs, je sursaute de surprise mais me ressaisis rapidement. Cela fait un moment que je n'ai pas été aussi anxieuse.
Je suis les ordres de la voix et attache ma ceinture, la serrant de toutes mes forces. Je ne vais pas mourir.

J'allume l'écran de mon téléphone et envoie un court message à ma mère. Elle pourrait me tuer si j'ai l'audace d'oublier de la prévenir.
J'éteins ensuite mon addiction, cela ne pourra que me faire du bien.

Le moteur vibre, l'avion roule sur la piste noire. Les battements de mon cœur s'accélèrent, je n'ai pas peur. Le monde défile à travers le hublot, projetant un film sans fin. Les pupilles encrées dans la nuit profonde, j'observe les lumières des villes. Les points jaunes se rétrécirent formant un nuage de poussière lumineuse.

Le voyage va être long, trois heures. En réalité ce n'est pas si long, enfin pas pour moi. Je n'ai jamais pris l'avion, jamais. Les films sur les crashs et autres accidents ne manquent pas et, par conséquent, mon appréhension grandit au fond de ma gorge.

Je pivote légèrement sur ma droite, la personne à côté de moi dort en toute tranquillité. Je l'observe abasourdie par cette paisibilité d'esprit que je cherche constamment.
Je replace ma tête dans son axe et saisis mon sac à main. Je perçois les fils de mes écouteurs, emmêlés. Je tire dessus et avec une force un peu démesurée, si bien qu'un carnet tombe au sol. Je le ramasse sans non avoir jeté un coup d'œil autour de moi. Personne ne m'a vue.

J'ouvre le livre, je passe la pulpe de mes doigts sur le grain des pages blanches. La douceur du papier m'apaise autant que son parfum.
Je fais glisser les pages entre mes doigts, intriguée. Elles sont toutes vides, sans aucune trace d'encre, rien.

Je m'approche de la fin, les dernières pages défilent. Je m'arrête. Ce n'est pas possible. Je retourne à peine en arrière, les yeux grands ouverts.
Il y a une inscription, en bas de la feuille. Une simple petite phrase qui peut pourtant bien me faire chavirer.

« Continue d'écrire Charlotte aux fraises, je serai toujours là...K.B. ».

Le flou s'empare de moi, je reconnais ses initiales, je les connais bien, trop bien. K et B, B et K. Je fais tout ça pour toi.

Je saute directement à la dernière page. Mon esprit cesse de fonctionner une fraction de seconde. Des enveloppes blanchâtres, aux timbres multicolores sont reliées par une ficelle marron. Une adresse est écrite soigneusement à la main sur chacune d'elles. Je défais le noeud, mes ongles s'enfonçant dans le papier lisse. Toutes les lettres me sont destinées, mon prénom en entier y est inscrit, avec toutes les syllabes détaillées.

J'en retourne d'abord une n'arrivant pas à y croire. C'est bien lui, à chaque fois. Son adresse et son nom se percutent sur le peu de place existante. Les sourcils se froncent de stupéfaction, je ne les ai jamais vus, pire je n'en ai jamais entendu parler. Quelqu'un me les a cachées.

L'attente est insoutenable, j'ouvre la première, une date est présente tracée au feutre noir, juillet dernier. Autrement dit, une éternité.

Je ne lis pas la lettre, seulement les premiers mots.
« Je suis désolé. ».

Les larmes montent en harmonie avec les souvenirs. Je ne peux pas, c'est trop dur. Cependant, tôt ou tard je devrais l'affronter, lui et notre passé.

Je relis la phrase du carnet, « Continue d'écrire ».
Je suis désolée, mais cela fait bien longtemps que j'ai arrêté.

Je fourre avec empressement les papiers de mes remords passés et défais les seuls noeuds qui ne me feront pas du mal. Je glisse mes écouteurs dans mes oreilles et lance ma playlist en mode aléatoire. Une mélodie se diffuse lentement, englobant tout ce qui m'entoure, même moi.

Hey Jude, don't make it bad.

Pas celle-ci. Quoi que je fasse, tout me ramène à lui, ce voyage aussi.

Take a sad song and make it better.

La chanson des Beatles sonne comme un conseil que je devrais suivre : prends une chanson triste et rends-la meilleure. Je peux le faire. Tracer sur ce carnet mon lourd passé, retranscrire chaque émotion aussi terrible soit-elle et la rendre meilleure. Je peux rendre mon passé meilleur.

Je ne vais pas l'oublier, le cacher ou le modifier. Je vais l'améliorer. Sur ses pages vieillies par le temps, je vais m'alléger pour un avenir meilleur.

Je prends le livre entre mes mains tremblantes.
C'est l'heure de tout affronter.

La musique dans les oreilles, les mains glissaient déjà sur le papier, le tâchant d'encre bleutée, je suis apaisée.

Mon histoire est la mienne, la nôtre.

Je crois en elle, pas comme je croyais en moi.

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Hi ! ⍟

Je suis contente de recommencer cette histoire avec vous ! Je ne la détestais pas, mais elle n'était pas à la hauteur de mes attentes. J'ai alors décidé de tout recommencer.

J'espère qu'elle vous plaira comme elle me plaît à moi !

Pour ceux qui sont là depuis le début, merci. Beaucoup de choses vont changer, mais ce n'est que pour être meilleur.

Le premier chapitre ne va pas tarder à être publié !

N'hésitez pas à commenter et prenez soin de vous ! ☘︎︎

Kiss ❀

Ana.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 16 ⏰

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𝐔𝐧 𝓹𝓮𝓾 𝐁𝐞𝐚𝐮𝐜𝐨𝐮𝐩Où les histoires vivent. Découvrez maintenant