Anna

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Assise sur le rebord de la falaise elle contemple l'immensité qui s'offre devant elle.
La lune est pleine en ce soir de novembre et éclaire l'océan en contrebas qui ne cesse de s'échouer contre les rochers. Comme un combat perdu d'avance pense Anna. Pourtant l'océan revient à la charge. Certaines vagues sont plus puissantes que d'autres qui ne représentent que quelques éclaboussures et pourtant petit à petit au fils des siècles l'érosion a attaqué la roche.
"attaqué oui mais la falaise n'en a que peu souffert" pense telle.
Elle fait le parallèle avec sa propre vie, ses propres combats. Cela vaut il encore la peine de ce battre face à une montagne?  Elle aimerait être aussi déterminée que ces vagues mais elle ne peut s'empêcher de penser qu'elle n'est qu'une goutte d'eau dans l'immensité de l'océan et que les raisons qui la poussaient au combat ne sont peut être plus justifiable aujourd'hui. L'océan n'a t'il pas suffisamment de place ?
Elle relève la tête et observe les lumières de la ville d'Angor qui se trouvent à plusieurs kilomètres de là, sur une péninsule.
L'eau aussi est passé par là. Cette ville ne lui semblait pas si loin autrefois.
Finalement elle s'allonge sur le dos, face à la lune et ce laisse bercer par les vagues lui rappelant qu'elle aussi un jour, à cru pouvoir battre la falaise et en a payé le prix fort.