Effondrement.

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Il y a longtemps de ça, j'étais une personne épanouie, la personne la plus heureuse qu'il puisse exister sur cette terre. Oui, je peux le dire, j'étais heureuse, à un détail près...ma famille, je ne me suis jamais réellement entendue avec eux, mais à part ça tout me souriait: j'avais les meilleures amies les plus fantastiques, le petit ami le plus beau et plus gentil que je n'ai jamais rencontré.Dès la première fois où mon regard c'était porté sur lui, ses yeux. Lui et son regard d'un bleu hypnotisant m'avait juste coupé le souffle.Tous les étés, je le revoyais, nous n'étions pas dans la même école mais entre nous deux, l'amour était vainqueur.Un jour, à la rentrée des vacances de Noël, comme d'habitude, je posais mon sac au sol pour accéder plus facilement à mon porte-manteau, encore un peu trop haut pour moi. Mon manteau enfin accroché, je reprenais mon sac, me retournais...mon coeur ratait un battement, il était là devant moi, plongeant ses prunelles bleus dans les miennes. Ma tête n'arrêtait pas de réfléchir, était-ce un rêve, l'imagination de mon subconscient qui souhaitait le voir près de moi tous les jours, et en ce moment même, ou tout simplement... la réalité? Il s'approchait de moi, me disait bonjour, me serrait dans ses bras. Oui, il était bien là, ses bras entourant ma taille et ses mains carressant mon dos. J'étais plus qu'épanouie, une fleur qui venait d'éclore, jeune et insouciente mais tellement heureuse de pouvoir sentir de nouveau la sève voyager en elle. Il était là, son torse chaud et rassurant contre le mien, une sensation dont je ne pouvais plus me passer. Nous ne voyions personne dans les couloirs depuis qu'il était là, nous étions très en retard.Il me disait qu'on devait y aller, ne voulant pas faire mauvaise impression en ratant le début du cours.Il se présentait à la classe et son visage s'illuminait d'un sourire éclatant dès que ses yeux croisaient mes prunelles vertes.L'année se déroulait normalement mais plus le temps passait plus j'apprenais à connaître sa vraie personnalité.Il commençait à m'ignorer, disait que jamais il ne m'avait vu, ni même apreçu...Par un après-midi de fin d'année scolaire, le 21 juin 2008, mon monde s'écroulait, il lui avait suffi d'un seul geste pour me changer totalement, faire de moi une autre personne. Il me frappait, en une fraction de seconde, son poing se défoulait sur mon visage qui n'était alors que bleus et sang. Le plus pire était que je ne pleurais pas, on pourrait croire que je ne n'avais pas pleuré parce que je n'étais pas triste, mais non, ne pas laisser échapper ses larmes dans des conditions pareilles n'était en aucun cas un bon signe... Je m'étais totalement refermée sur moi-même ne voulant parler à personne.

Depuis ce jour, j'avais changé d'école, elle était bizarre, pas comme les autres, seulement des filles y étudiaient.Deux ans c'était passé, deux ans, mais rien n'avait changé, cette blessure était toujours présente, toujours aussi sanglante.Dans ce tunnel où j'étais depuis qu'il était sorti de ma vie, je n'apercevais plus la lumière, seulement les ténèbres, l'obscurité régnait dans mon nouveau monde. J'avais tout essayé pour m'en sortir, laisser cicatriser cette plaie qui m'empêchait de vivre, peut-être qu'il fallait juste que je trouve la bonne personne, celle qui pouvait me sauver. Mais sans le vouloir je m'étais complétement métamorphosée, je m'étais former une carapace qui empêchait tous sentiments de pénétrer en moi, je ne ressentais rien, seulement de la haine. Une haine si forte que personne ne m'approchait, je restais seule, sur un banc à me demander: est-ce ça la vraie vie ou est-ce juste une étape à franchir pour passer à l'âge adulte...

Un sentiment inconnu brûlait en moi, je ne savais pas lequel, j'avais mal au ventre, des frissons... Que m'arrivait-il? J'allais avoir une nièce... Plusieurs émotions refoulaient à l'intérieur de moi, comment les expliquer? Dire ce que je ressentais, très difficile, cela faisait trop longtemps que plus aucunes émotions, à part la haine, n'avait pas traverser mon âme devenue sombre, noire...je n'avais donc aucune idée de ce que cela pouvait signifier...peut-être de la peur, peur que cette petite ait la même vie que la mienne, ou simplement quelque chose qui me donnait un peu... d'espoir ou envie de continuer cette vie minable pour l'aperçevoir???

Diaries.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant