CHAPITRE 26

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Le vol jusqu'au Brésil s'est fait dans un silence complet, mis à part les chansons démodées de Marìana et le bruit des autres voitures autour pour effacer complètement le malaise qui s'était installé entre Elone et moi. Mon téléphone en main, je mordis nerveusement ma lèvre inférieure quand je n'aperçois pas directement la réponse de Kelly. Je déteste quand elle fait ça. Allonger entre le lit à baldaquin et les dizaines de coussins qui entourent le rebord, j'inspire l'odeur sucrée qui en sort. Des mains agrippent mes chevilles pour me retourner lentement sur le dos.

— Dis-moi ce qui t'inquiète autant.

Tournant la tête vers le basané, je fronce les sourcils en comprenant le sens de sa phrase.

— Dallas a sa course aujourd'hui, je veux juste savoir comment ça se passe.

En roulant des yeux, son genou glisse entre mes jambes pour les écarter, être dans la chambre d'Elone n'aide pas, vraiment pas.

— Il va très bien s'en sortir mon cœur.

Au moment où ses lèvres se posent sur les miennes, la sonnerie de mon téléphone retentit dans la pièce.

K RUTHERFORD. Il est en train de hurler contre lui-même depuis cinq minutes, ça en devient presque effrayant. Dallas lui-même est flippant de base.

— Ça se passe bien. répondis-je.

Un rire atteint rapidement mes oreilles alors que je laisse ses bras m'entraîner jusqu'à la salle de bain, mes jambes pendent dans le vide quand mes fesses se posent sur le rebord de la baignoire. Ses mains attrapent le pommeau de douche alors que je retire précipitamment mes vêtements, la température au Brésil n'a rien à voir avec San Diego et la chaleur étouffante. Une fois dans l'eau, je remarque qu'à nouveau, le silence plane au centre de la pièce.

— Elone ?

Mes doigts mouillés laissent quelques gouttes descendre sur sa nuque tandis qu'il frissonne en croisant mon regard, d'un geste, je retrace le grain de beauté présent sous son menton.

— Tu m'en voudras si je ne participe pas à la compétition ?

Je fronce les sourcils en apercevant le tremblement dans sa voix, Elone m'a toujours paru confiant depuis notre enfance, j'ai du mal à l'imaginer fondre en larmes sous le coup d'une simple compétition de surf. Avec inquiétude, ma main se pose doucement sur sa pommette.

— Non, absolument pas.

Bien que je sois nu dans sa baignoire, ses bras s'enroulent autour de mes épaules et son menton se pose lentement près de mon torse.

— Je ne sais pas ce qui s'est passé il y a quatre ans, mais essaie de l'oublier le temps de deux jours, libère toi de ce secret.

Ses yeux verts croisent rapidement les miens avant qu'il ne retire ses converses pour entrer dans l'eau entièrement habillée et de se pencher vers moi.

— Je suis là Emi, je n'ai pas fui. Dis-les moi.

Quand il prononce cette phrase, mon cœur s'accélère un peu plus, car il veut entendre les mots que je n'ai pas pu prononcer quatre ans auparavant devant chez lui.

— C'est..

Ses sourcils se froncent tandis que son nez se plisse légèrement en créant une ligne au-dessus de son front.

The Shade Of SosthèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant