Fall out - L'Âme Vendue au Diable

Chapitre 12

Je ne pensais pas que je serais vraiment obligée de rester avec et pourtant je me suis trompée. Je dois suivre Raphe partout où il va, il ne me lâche pas d'une semelle. Ça fait 4 jours que je suis là et une seule idée tourne en boucle dans ma tête, rentrer à Requiem et m'assurer que mon frère va bien. Plus les jours passent, plus je m'inquiète. J'ai un mauvais pressentiment.

Raphe a abandonné l'idée de me faire dire pour quel démon je travaille. Il a compris que j'étais sans doute plus têtue que lui. Même s'il ne me pose plus de question sur Bazan, je le trouve insupportable, il me pose des milliers de questions sur le reste de ma vie. Je sais que d'ordinaire ces questions ne me poseraient pas de problème, mais c'est un ange. Je ne peux apprécier un être qui a décimé une partie de la population... Et le pompon c'est que je le trouve affreusement sexy, il m'attire constamment, ce qui ne fait que m'exaspérer encore plus. Je ne fais que le voir toute la journée. Même en faisant une action aussi banale que répondre à du courrier, je le trouve attirant. Quand il ne me pose pas de questions, j'observe l'environnement, ses habitudes et j'essaie de percevoir ses faiblesses. La nuit je dors à peine, premièrement pour essayer de voir quand est-ce que lui dort, mais aussi parce que je crains de voir à nouveau Bazan dans mon sommeil et de revivre une expérience traumatisante que j'ai vécu. 

❈

Il fait nuit noire, les yeux grands ouverts dans le lit de Raphe qu'il m'a gentiment laissé, je lutte contre le sommeil. Je n'entends plus aucun bruit dans son bureau depuis tellement longtemps que je suis sûre qu'il dort. Je me dégage rapidement des draps. La chambre de Raphe est celle dans laquelle je me suis réveillée le premier jour. Les fenêtres menant au balcon ont été scellées c'est pourquoi je vais devoir passer par le bureau. Je prévois cette soirée depuis ma première nuit dans cette chambre. Je me suis couchée encore entièrement habillée. Les vêtements que m'a fournis Raphe sont plus agréables que mes anciens, mais également plus voyants de nuit. Je ne suis pas en noire comme à mon habitude. J'enfile mes bottines et m'avance à pas de velours vers la porte. Je passe la tête dans le bureau... Il est vide. J'apprécie la situation plus que je ne le devrais, je n'ai même pas encore réalisé un quart de mon plan de fuite. J'ai peur que des gardes se trouvent postés devant la porte du bureau, je me prépare à jouer la jeune fille effarouchée qui veut juste un verre d'eau. En sortant dans le couloir, je n'aperçois toujours personne, cette absence me semble plus qu'étrange. Je ne suis plus aussi sûre de mon plan. Où sont-ils tous ? Il se passe quelque chose. Je poursuis pourtant mon périple dans le dédale de couloirs. J'atteins rapidement la porte d'entrée. Comment peuvent-ils se penser en sécurité au point qu'aucun garde ne patrouille de nuit ? Je me glisse hors du château et plaque mon corps contre la pierre froide cachée par les ombres de la nuit. Je retrouve les sensations de ma vie à Requiem, je ne pensais pas que cette vie pouvait me manquer, mais c'est le cas. Je me dirige en silence, tel un fantôme vers les écuries. Je suis étonnée de ne rencontrer aucune résistance à ma fuite.

Arrivée au niveau des écuries, je perçois de la lumière dans cette dernière. Je ne suis pas armée et j'entends des voix percer la nuit.

— Je suis sûre que c'est faux.

— Il a reçu le message tout à l'heure, il a été aperçu tout à l'heure.

— On ne l'a pas vu depuis sa chute.

— Eh bien, il est là...

— Mais pourquoi ?