Scandal [ANCIENNE ÉDITION]

Chapitre 8 - Harper

Après avoir passé la journée à tourner des morceaux du film, nous sommes enfin libérés.

Enfin, presque.

J'imagine qu'avant la fin de la promotion du film, je ne serai plus jamais libre.

En effet, le chauffeur de Tyler – bien entendu, cela ne pouvait pas être dans deux voitures différentes – vient nous chercher.

— Madame Sinclair, votre chauffeur va se rendre chez vous pour prendre les affaires dont vous aurez besoin. Tyler, je vais aller chercher les tiennes. Faites chacun une liste de ce qu'il vous faut venant de chez vous et aussi une pour des courses. Essayez de la faire en commun si vous pouvez vous supporter le temps de faire ça.

Je grimace en jetant un regard à Tyler assis sur le siège de l'autre côté de la voiture.

— Sorcière, chuchote-t-il avant de se tourner vers son chauffeur et élever la voix. Je pense que deux listes de courses seront bien plus judicieuses. Sauf si vous voulez qu'on s'entretue.

Son chauffeur s'esclaffe et acquiesce.

— Faites ce que vous voulez, le principal est d'avoir la totalité des informations. Faites le pendant le trajet pour que cela se fasse le plus vite possible.

Nous attrapons alors notre téléphone et faisons ce qu'il nous est demandé, chacun de notre côté, s'ignorant autant que possible.

***

Lorsque nous arrivons, nous soumettons tous les deux nos listes, puis entrons dans la villa.

Celle-ci est énorme, elle fait dix fois la maison que j'habite en temps normal.

Il faut dire qu'étant seule, je n'ai jamais ressentie le besoin de vivre dans quelque chose de démesuré. Mille et une chambres ne m'aurait pas été utile alors que je suis du genre très solitaire.

En dehors de ma famille qui vient parfois me rendre visite, personne ne vient jamais chez moi.

Surtout parce qu'en arrivant à Hollywood, j'ai pris la décision de me protéger. Je savais que tout particulièrement dans cette industrie plus que dans n'importe quelle autre, avait comme maîtresse l'hypocrisie. Ainsi, je savais que les gens à mon niveau ne m'utiliseraient que pour voir leur nom dans les journaux. Et ceux qui m'avaient tourné le dos dans le passé reviendraient vers moi en voyant mon succès.

Jamais je n'ai fait l'erreur de croire aux doux mots qu'on me servait sur un plateau d'argent.

Parce que je savais qu'aussi beaux qu'ils pouvaient paraître, ils étaient tout aussi faux.

La cuisine et le salon font à eux seuls tout le rez-de-chaussée, en plus d'un petit toilette au coin d'un mur.

Trônant au milieu de l'espace, des escaliers menant à la fois à l'étage inférieur et aux deux étages supérieurs.

Tout est fait de verre et de marbre, me mettant la puce à l'oreille sur le prix qu'a pu coûter cette villa.

À travers la baie vitrée, j'aperçois une énorme piscine assez grande pour accueillir un géant ou plusieurs centaines de personnes.

Connaissant Tyler, c'est pile le genre à inviter des centaines de personnes pour faire la fête ici.

Et je refuse que ceci arrive.

— On devrait mettre en place des règles, annoncé-je en me tournant vers mon pire ennemi.

— Ouais, c'est ça. Essaie de m'empêcher de vivre, pour voir ?

Je lève les yeux au ciel face à son ton insultant.

— Rappelle-moi qui nous a mis dans cette situation ? le questionné-je.