Dans le couloir bondé de monde, je vois la personne que je cherche, je m'approche de lui et fronce des sourcils.
Mince ! Il a à nouveau perdu du poids.
- Mmmh... je sais... ne dis rien s'il te plait. Dit-il mélancolique.
- Tu me connais mal. Tu sais que je ne dis jamais rien.
Il eut un mini sourire et dit :
- Où est-ce que nous allons ? Notre endroit préféré est dérangé par des travaux.
- Ah bon ?
Puis on se fait tous les deux bousculer par deux personnes différentes. Je perds l'équilibre, mais je réussis à me rattraper, Jason n'eut pas cette chance.
- Putain ! Bande de cons, faites attention.
- Tu nous traites de cons ?
J'aide mon ami à se relever, mais je suis violemment plaqué contre un mur.
- Répète un peu ce que tu viens de dire, la moche.
J'ai peur parce que jamais ils n'ont été aussi violents.
- Bande de cons, brutes, imbéciles, ignobles...
Il lève la main pour me frapper, mais quelqu'un attrape brusquement le poignet de l'étudiant.
- Lâche-moi le moche.
- Laisse-nous tranquilles. Réplique l'intéressé.
- Lâche-moi le moche et laisse-moi m'occuper de ta vulgaire copine...
Pour toute réponse, le maigrichon envoie son poing dans la figure de mon agresseur qui tombe au sol. Je pousse un cri de surprise, les mains sur la bouche. Jamais je n'ai vu Jason agressif.
- Fous le camp de ma vue. Ajoute-t-il.
Je remarque que son bras pend à son côté, le coup a dû être violent. Il souffre certainement le martyre, mais il ne le montre pas.
- Vient Jason, on y va.
Je lui prends délicatement son autre bras. Il me suit. Une fois seul, il se plaint enfin.
- Oh mon dieu... mon dieu. Ça fait mal.
- Laisse-moi voir.
Sa main est déjà gonflée.
- Je pense qu'on va devoir aller à l'hôpital.
Il grimace.
- Merci pour ton intervention. Ajoutais-je.
- C'est normal, même si tu l'as cherché. Mais qu'est-ce qu'il t'a pris, nom d'un chien ! D'habitude, tu ne dis rien et encaisses. Pourquoi pas cette fois ?
- Parce qu'avec une autre personne j'ai commencé à répliquer et j'en ai pris l'habitude.
- Mmmh...
Il marmonne dans sa barbe des injures. Et je comprends quelque chose dans le genre : « J'aurais préféré que cette personne n'existe jamais. »
- Je sais. Dis-je simplement.
Il tourne la tête vers moi, étonné.
- Mmmh... parfois, ça m'énerve qu'on se comprenne sans rien dire. Depuis quand tu le sais ?
- Depuis un petit moment. Avouais-je.
- Ne t'inquiète pas Vic. Tous les deux, c'est impossible et ça le sera toujours. Profite plutôt de l'homme qui se dirige vers nous que de t'inquiéter pour moi.
Je me retourne. On est sur la pelouse devant l'université. Je suis sûr que vous avez deviné de qui Jason parlait.
Depuis l'engueulade à la bibliothèque et notre amitié toute ressente, on s'est encore plus rapproché. Quand on a les mêmes cours, soit je le rejoignais avec ses amis, soit c'était lui qui me rejoignait. On réussissait à trouver un juste milieu. Mais je n'étais quand même pas à l'aise avec les autres, donc c'était plus lui qui venait. Et je dois avouer que les cours sont plus passionnants depuis que j'ai quelqu'un avec qui papoter.
Je fais non de la tête à Nathan, à ce geste, il s'arrête net et lève deux doigts. J'acquiesce, mais lui fais signe d'attendre. Je reporte mon attention vers Jason.
- Tu restes là, je t'accompagne à l'hôpital. Dis-je en lui montrant sa main.
- Ne t'inquiète pas pour moi, je m'en sortirais seul.
- Non, je viens avec toi. Il faut juste que j'accorde deux minutes à Nathan.
- Ok, si tu veux. Juste une question. Vous sortez ensemble ?
- Pas encore, mais presque.
- Alors la petite conversation à la bibliothèque n'a pas servi ? Les rumeurs vont vite surtout quand il s'agit du populaire et de l'impopulaire.
- Tu me connais, Jason. Pas besoin de te dire ce qui ne va pas.
- Pourquoi tu lui mets autant de bâtons dans les roues ? Ça crève les yeux que vous vous aimez tous les deux. C'est vraiment dingue ! Votre relation est très divertissante, j'adore ce mec.
Il rigole. Je dis en m'en allant :
- Tu sais que c'est la plus longue conversation qu'on ait eue depuis qu'on se connait.
- Ouais, j'ai remarqué aussi. (il passe sa main dans ses cheveux) Outch, ça fait mal. Dépêche-toi, sinon je ne t'attends pas. On va devoir m'amputer.
- OK, je me dépêche. Dis-je en rigolant.
Je cours jusqu'à Nathan.
- Qu'est ce qu'il y a ?
- Rien, je voulais savoir comment va ma poupée.
- Tu te moques de moi ?
- Pas du tout.
- Bah, je vais bien. Je vais devoir aller à l'hôpital avec Jason. Il s'est blessé en prenant ma défense.
- En prenant ta défense ? Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Je crois que le Bad boy populaire a perdu de son influence.
- Merde ! Fais chier ! Je vais les tuer. Je vous accompagne. Finit-il par dire en se déplaçant.
Je pose ma main sur sa poitrine avant qu'il me dépasse, il reprend sa place initiale.
- Pas besoin d'être des milliers.
- Trois, ce n'est pas beaucoup.
Je pris une inspiration pour répliquer quelque chose, mais Jason intervient au loin.
- Vic ! Ce n'est pas tout ça, mais ma main a triplé de volume depuis que tu es partie. J'ai vraiment besoin d'y aller.
- Faut que j'y aille. À demain.
Je lui fais un rapide bisou sur la joue puis me dirige vers Jason.
- Merci mec. Crie Nathan à Jason. Et vraiment désolé pour ta main. Je vais arranger le coup, vous serez plus embêté.
- Pas de quoi. Être un chevalier servant, c'est cool.
- À demain, Vic.
- Ah bon ? Ce n'est plus poupée, maintenant ?
- Tu préfères ? Cela ne me pose aucun problème, poupée.
- Ça ira, merci. Je préfère Vic.
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Âmes brisées
RomantizmVic est brisée par son passé. De nature réservée, elle accorde difficilement sa confiance à une personne. Elle a érigé des murs bien solides pour repousser toutes personnes qui aimeraient la connaître. Seulement, l'arrivée d'un jeune homme dans sa...