Scandal [ANCIENNE ÉDITION]

Chapitre 11 - Tyler

Alors que je retourne dans ma chambre en attendant que ma nourriture chauffe, je me marre.

J'adore voir Harper me détester, c'est devenu mon nouveau jeu favori.

Je décide alors de lancer Netflix pour continuer ma série en cours.

Malheureusement, comme si le destin cherchait à me comprendre quelque chose, la sorcière apparaît dans un rôle secondaire.

Aussitôt, je mets la série en pause et quitte la page.

Merde, j'aimais bien cette série. Comment vais-je pouvoir la continuer si elle apparaît ainsi, sans prévenir ?

Non pas que je ne puisse pas supporter quelques minutes sa voix de crécelles, mais plutôt parce que je dois la supporter sur le set et maintenant ici aussi.

Jamais ne me laissera-t-elle donc tranquille ?

J'essaie vaguement de trouver une autre série à voir, mais je ne trouve rien de bon. Tous les chefs d'œuvres, je les ai déjà vus. Il ne me reste maintenant que des séries avec des acteurs ayant un jeu terriblement mauvais.

C'est au moins la seule chose que je ne peux pas retirer à Harper : son jeu est excellent et, d'ici peu, elle recevra son premier award, j'en suis certain. J'ai le flair pour ce genre de choses.

Cependant, cela ne me fait pas l'apprécier plus pour autant.

Non.

Finalement, je décide que seul mon meilleur ami sera capable de m'aider.

Enfin, je crois que c'est ce que l'on est censé appelé un meilleur ami. Nous ne nous parlons pas tous les jours, mais j'ai une confiance totale envers lui, et jamais au grand jamais je n'offrirais autant de confiance à qui que ce soit d'autre.

J'imagine que ma relation avec lui est ce qui se rapproche le plus de ce qu'est l'amour amical.

À l'amour tout court.

Il est le seul à avoir traversé le mur qui protège mon cœur depuis bien trop d'années.

— Allô ? demande sa voix après la première sonnerie.

— Allume ta caméra, me contenté-je de dire, ignorant le fait que socialement parlant, je devrais à mon tour le saluer.

— D'accord, Monsieur Grognon.

Il se marre, mais cela me fait seulement grimacer d'autant plus.

— Ta gueule et écoute ce que j'ai à te raconter, plutôt.

— Ouais, j'ai vu les journaux. J'ai raté combien de chapitres ? Tu m'appelles pas pour m'annoncer que tu te maries demain, j'espère.

— À propos de ça, dis-je avec un sourire.

— Je veux être le parrain.

— Hein ? m'étonné-je.

— Si tu te maries, c'est que vous attendez un gosse.

Un rire incontrôlable m'échappe.

Il me faut ainsi plusieurs minutes pour me calmer.

— Non. C'est pas dans les projets, mais genre pas du tout.

— Je me disais aussi, les sentiments, l'amour, tout ça, c'est pas ton truc.

Karl a ce truc pour toujours m'enfoncer plus bas que terre.

Bien entendu, il fallait qu'il me rappelle que je suis anormal.

Que je suis incapable de ressentir.