Les plaines d'Aharra. Elles semblaient si vastes lorsqu'on les contemplait à une telle hauteur. La tour noire, elle-même semblait tout écraser autour d'elle. Elle était si massive qu'elle dominait toute la plaine dans la tiédeur du soir.
La nuit approchait et bien que l'ombre grandissait, Igor y voyait toujours aisément. Il portait sur lui ses vêtements fourrés carmins et noirs, son grand manteau noir bordé de rouge et ses bottes noires. Il était vêtu comme ses traditions l'exigeaient. Le représentant des Russes de la Terre, observait chaque détail de l'extérieur.
Il était très grand pour un humain, avait des yeux azur et bienveillants, il avait les cheveux autrefois noirs maintenant grisonnant et portait une barbe courte. Il n'avait pas l'air froid ni rude, comme les stéréotypes l'exigent. Cependant son teint était violacé indiquant son attachement à l'alcool malheureusement.
Mais en cette heure Igor était sobre. Pas pour longtemps mais il l'était. Pour le moment il s'était abandonné à cette laborieuse observation des plaines. Elles étaient calmes. Ce qui attirait son regard était ailleurs, après l'immensité du calme. Loin, là où l'horizon et le ciel se confondaient. La mer d'Ahar. Les vagues montaient haut dans le ciel. L'eau devait avoir gagné plus d'un kilomètre sur la terre. Le sable et toutes les rares plantes avaient été effacés par leur puissance. L'eau se déchaînait avec rage.
Bien qu'il ne fut qu'un humain, Igor sentait que les choses changeaient. Si la mer hurlait aujourd'hui cela ne pouvait signifier qu'une seule chose. La colère de l'eau indiquait l'arrivée du démon.
L'Avarielle. En soit quelle différence y avait-il entre lui et ce démon ? Mis à part leurs origines, ils avaient tous deux étaient reniés par le conseil.
Après la seconde guerre mondiale, le conseil de la magie avait jugé bon d'inclure un représentant des Russes, pour les garder à l'œil, les discriminant ainsi du reste des membres du glorieux Conseil. Mais jamais personne ne sera autant méprisé que le peuple des Avarielles.
Igor regarda autour de lui. Il avait presque failli oublié pourquoi il était dans cette pièce. Il attendait Elvir, le grand maître du conseil. L'homme voulait lui parler du démon. Il voulait agir sur Terre et ne plus laisser d'autres enfants mourir.
L'Avarielle était une créature sacrée et maudite, il ne fallait pas l'oublier. Il laissa traîner son regard sur les objets de la pièce, un grand lit, un bureau bien rangé, une bibliothèque ordonnée, et des nombreuses plantes ornant la salle. Elvir avait un sens hors du commun pour le rangement.
C'était peut-être cela qui lui avait permis de devenir le Grand Maître mais Igor en doutait fort. Le passé de l'elfe était une chose bien mystérieuse. Cependant un détail n'échappait à personne, l'Avarielle. Le démon et le peuple des elfes avaient bien quelque chose en commun...
Igor entendit des bruits de pas résonner dans le couloir. Elvir venait, cependant il n'était pas seul, quelqu'un semblait l'accompagner. Igor ne prit pas le temps de réfléchir, il quitta la fenêtre pour venir se glisser derrière un large poteau juste à côté de la porte d'entrée. Les bruits se rapprochaient et Igor comprit qui accompagnait si vaillamment le Maître du Conseil.
La porte s'ouvrit à la volée, l'elfe entra la mine grave. Le roi du peuple de la rivière se dirigea vers son bureau, il était grand aux oreilles pointues comme tous les membres de son peuple. Il avait de long cheveux bruns soignés et les yeux marron et alertes. Il avait un teint clair et de corpulence filiforme avec une mine toujours grave et hautaine. Le représentant des elfes était vêtu comme son doux rang l'exigeait, il portait sur lui de beaux tissus elfiques verts bordés de violet.
Elvir attrapa une feuille de papier qui était posée sur son bureau et se mit à lire avec attention. Les bruits de pas continuèrent dans le couloir, ils étaient encore assez éloignés. Igor esquissa un mouvement en avant au moment où la porte se rouvrait en calquant.
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L'Avarielle - La légende
ParanormalEn un bois perdu et glacial, où la neige et le froid avaient tout recouvert, où le vent même avait cessé de souffler tant la température était basse. En ce bois, il n'y avait pas âme qui vive. Tout avait gelé et sur les sombres branches des arbres o...