Silent Cry ( Minsung) FR

Chapitre 53

Jisung s'était réveillé la boule au ventre, sachant ce qu'il l'attendait d'ici deux heures. Il n'avait pas réussi à manger, Minho n'avait pas forcé sachant qu'il était stressé.

- Ça va le faire Sung, tu as juste à dire la vérité et tout va bien se passer, avait-il essayé de le rassurer.

Jisung avait juste acquiescé, n'arrivant pas à parler plongé dans ses pensées. Une fois la mère de Minho prête, Jisung prit place dans la voiture, heureusement que le fauteuil roulant était pliable sinon cela aurait été beaucoup plus compliqué.

Assis sur le siège passager, il regardait par la fenêtre, l'esprit divagant. Mina n'avait pas voulu engager la conversation, préférant le laisser se préparer.

- On est arrivé Jisung, dit-elle en se garant.

- J'ai peur, avait chuchoté Jisung, ses mains tremblaient.

La mère lui pris la main, le faisant la regarder

- Tout va bien se passer, c'est la dernière épreuve avant que tu ne sois enfin débarrassé de tout cela.
On y va ?

Le bleuté soupira longuement avant d'acquiescer.

Mina sortit le fauteuil, puis aida Jisung à s'y installer. Le bleuté n'aimait pas cet état de dépendance totale et espérait bientôt pouvoir utiliser des béquilles et poser le pied par terre, mais là tout de suite il avait autre chose à penser.

Un policier les aida à entrer en tenant la porte du commissariat, avant qu'ils ne s'annoncent à l'accueil.

- Bonjour on est convoqué à dix heure et demie, au nom de Han Jisung, dit la mère.

Le policier vérifie leur carte d'identité et l'horaire avant de les amener en salle d'attente.

Une fois seul Jisung parla.

- Je vais faire une syncope ici même je le sens, dit-il, jouant avec les manches de son pull.

- C'est compréhensible que tu te sentes mal, mais n'oublie pas que toi tu n'as rien fais de mal et si vraiment tu ne supporte plus l'interrogatoire dis leur. Je ne pourrai pas être avec toi, j'ai déjà demandé, soupira-t-elle.

Jisung hocha la tête et une policière s'approcha d'eux.

- Bonjour, je m'appelle Karina, dit-elle, c'est moi qui vais te faire passer l'interrogatoire, on y va ?

- Oui on peut y aller, dit le bleuté, alors la policière poussa le fauteuil jusqu'à la troisième porte du couloir.

La pièce était assez austère, normal pour un commissariat, mais Jisung s'y sentait mal. La peinture bleu foncé craquelée, l'unique table et les deux chaises séparées par cette dernière, il avait l'impression que c'était lui le fautif.

- Je t'explique Jisung, dit la jeune policière, tu vas me raconter tout ce qu'il t'as fait depuis quand et pourquoi, si tu as la raison. Si jamais tu ne te sens pas bien, tu me me dis, d'accord.

Le plus jeune sentit sa gorge se serrer mais acquiesça.

Alors, il prit la parole racontant que depuis le début de l'année scolaire, il se faisait frapper, que l'auteur des faits avait déjà été renvoyé une fois, qu'il avait réitéré depuis janvier malgré la plainte posée à l'administration. Que la raison était parce qu'il était gay principalement et il raconta son agression ou plutôt se dont il se souvenait, cette journée étant flou dans son esprit.

La policière écouta sans parler, le bleuté qui débitait ses paroles en regardant ses mains, ne réussissant pas à la regarder dans les yeux sentant que les siens s'embuent. Il ne voulait pas pleurer devant elle.
Il ne put empêcher cependant des larmes de couler qu'il essuya du revers de la main.