CHAPITRE 87 - SKYLAR

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J'ai l'impression de n'avoir dormis que quelques minutes lorsque des coups sont donnés à ma porte d'entrée. Mais quand je jette un coup d'œil épuisé sur mon radio réveil, il n'affiche que sept heures du matin.

Je fronce des sourcils, et réalise que nous sommes déjà le lendemain matin. Des heures se sont écoulées sans que je ne me réveille une seule fois. Je me sens rougir en réalisant que, ce que m'a fait Delko, hier après-midi, a dû y être pour quelque chose.

Je me redresse et je le sens remuer dans mon dos en resserrant ses bras lourds autour de moi, m'empêchant de partir complètement.

— Tu attends quelqu'un ? Il marmonne d'une voix rauque et enrouée par le sommeil.

Je secoue la tête, encore embrumée.

— Non, personne. Il est tôt...

Lorsqu'on toque une seconde fois de manière un peu plus insistante, Delko se tend contre moi et bondit hors du lit, parfaitement réveillé. Mes yeux s'ouvrent en le voyant si précipité. Je le regarde enfiler son boxer puis son jean en vitesse, pour couvrir sa nudité, avant d'aller ouvrir la porte de ma chambre pour voir lui-même ce qui se passe.

— Ne bouge pas. Il m'intime en refermant la porte de ma chambre derrière lui.

Je hoche la tête et déglutis, attentive à ce qui se passe de l'autre côté de la porte. Je n'ai aucune idée de qui peut bien avoir besoin de toquer chez moi à cette heure-ci.

Un voisin ?

La police ?

Mon sang ne fait qu'un tour à cette pensée. Je pensais en avoir enfin terminé...

J'entends Delko ouvrir la porte d'entrée, puis des voix qui s'élèvent. Une bribe de début de conversation parvient jusqu'à moi, mais je ne saisis pas tout.

Puis les voix se rapprochent.

— Skylar ?

On m'appelle depuis le salon.

Mon cœur bondit dans ma poitrine à cette voix qui me demande, féminine, familière... Une voix que je n'ai pas entendu depuis très longtemps ; seulement au travers d'appels téléphoniques et vidéos.

Je repousse les draps et bondit hors du lit. Des larmes montent dans ma gorge et me brouillent la vue alors que je me dépêche d'enfiler une culotte et un t-shirt pour pouvoir la rejoindre.

Je sors précipitamment de ma chambre et je retrouve ma mère dans mon salon, entourée de quelques bagages. Delko est torse nu , à ses côtés, pas gêné le moins du monde.

Mais ce n'est pas elle qui me saute dans les bras lorsque je fais mon entrée dans le salon. Une masse lourde et poilue sort de nulle part pour se jeter sur moi et manque de me renverser.

Spooky.

Je ne peux m'empêcher de rire en laissant mes larmes rouler sur mes joues. Je ne prends pas la peine de les essuyer non plus, Spooky le fait pour moi en seulement quelques coups de langues maladroites et précipitées. Je suis obligée d'éloigner la tête à m'en étirer douloureusement le cou pour ne pas que sa langue finisse accidentellement dans ma bouche.

Je gratte énergiquement l'arrière de ses oreilles en tentant de m'éloigner pour prendre ma mère dans mes bras. Mon chien me suit de près.

Je m'imprègne de l'odeur de ma mère, de la chaleur réconfortante de son corps contre le mien, et de ses bras accueillants qui m'encerclent.

Je ne l'avais encore jamais serré aussi fort qu'aujourd'hui, et je réalise comme elle m'avait manqué ces derniers temps. Plusieurs mois sans la voir, la sentir ou la toucher; ce n'était encore jamais arrivé, jusqu'à ce que je décide de finir mes études ici, aux États-Unis.

UNKNOWN : LE STALKER [SOUS CONTRAT CHEZ BLACK INK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant