30-seule

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Je gare ma moto dans l'allée en même temps que Mia. Elle sort de sa voiture et vient vers moi le sourire au lèvre.

- Il y a une soirée ce soir, on part ?

Je croyais qu'elle allait plus me parler après ce qui s'est passé ce matin.

- J'ai pas très envie, mais tu peux y aller toi.

Elle affiche un air blasé et roule des yeux. On marche vers la porte d'entrée.

- Tu sais très bien que maman va pas accepter si tu viens pas avec moi, surtout en semaine. C'est mort.

Frida est assez strict avec Mia. Elle ne veut pas qu'elle sorte la nuit, elle lui interdit plein de truc. Mais bizarrement elle est beaucoup moins strict avec moi, je me demande souvent pourquoi. Peut-être que c'est parce que je ne suis pas sa fille. Peu importe, tant mieux si j'ai plus de liberté.

- T'as qu'à sortir pas la fenêtre, je lui propose.

- Et si elle vient vérifier ?

Je réfléchis quelques secondes avant de trouver une solution.

- Avant de partir tu lui diras que tu vas dormir dans ma chambre, elle vient rarement dans ma chambre.

Elle sourit avant de me faire un bisou sur la joue. Je fais genre je suis dégoûtée en essuyant ma joue mais mon sourire me trahit.

- T'es géniale sœurette.

...sœurette

Et elle se dirige vers la cuisine alors que moi, je monte dans ma chambre en pensant au surnom qu'elle vient de me donner. C'est la première fois qu'elle m'appelle comme ça. Ça doit être l'excitation que lui procure cette soirée ou peut-être que c'est pour me remercier. J'ai même pas cherché à savoir qui l'organise. Si c'était un lycéen j'en aurais entendu parler. Peut-être que c'est un de ses amis à l'extérieur du lycée.

Je jette mon sac dans un coin de ma chambre et prends des habits de rechange avant d'aller prendre une douche. Dans la salle de bain je reste trente secondes devant mon reflet, à regarder cet hématome sur mon visage. Qu'est-ce que j'ai été conne. Comment il a osé me frapper ? Le plus dure c'est de me dire que ça va reste là. Qu'il ne va pas payer ce qu'il a fait. Même si Angel l'a tabassé j'aurai aimé assouvir ma propre vengeance. De toute façon j'ai l'habitude que les gens me fasse du mal et s'en sorte indemne. C'est pas nouveau.

Une fois ma douche terminé, je m'habille et pars dans la cuisine pour me préparer un sandwich. Mia doit être dans sa chambre et il n'y a personne d'autre à la maison. Je vais au salon et allume la télé. Je mets sur une chaîne musicale, je regarde que ça à la télé. Je prends de grosse bouchée de mon sandwich en écoutant les musiques diffusés.

Mon téléphone émet une notification, je l'attrape et lit le message d'Ezra. Il m'envoie une adresse. Je lui demande si on peut partir ensemble au lieu de se retrouver là-bas.

On peut partir ensemble si ça peut te rassurer. Par contre tu viens avec ta bécane.

Je me rappelle qu'il m'avait parlé de motard, mais je n'en sais pas plus.

Tu viens aussi à moto ?

• Bien sûr. On va être un couple de motard ;).

• Je savais pas que t'avais une moto. Je t'accompagne mais on est pas ensemble.

• C'est celle de mon cousin. Je l'empreinte pour demain.

Je vais rencontrer des motards. J'ai hâte d'y être. Je termine mon sandwich et éteint la télé. Je monte dans ma chambre, m'allonge et regarde le plafond. Je n'ai pas envie de regarder un film ou une série, pas envie de réviser, pas envie de sortir. Mais je ne veux pas reste là à ne rien faire, sinon je vais me mettre à trop réfléchir et ça va mal finir.

J'attrape mon téléphone et regarde qui je peux appeler. Abby ? Non, pas envie de lui parler. Jade ou Heather ? Même pas en rêve, je vais leur dire quoi ? Angel ? J'ai pas envie de faire le premier pas pour lui parler.

En résumé je n'ai personne.

Personne se soucie de moi et je ne suis pas assez social pour venir vers eux. J'attends tout le temps que ce soit les autres qui viennent vers moi mais la plupart du temps je les repousse ou les fait fuir. Au final personne n'a envie d'être mon amis.

De toute façon j'en veux pas de leur amitié. J'en ai rien a foutre. Je suis bien sans eux. Je n'ai besoin de personne.

C'est faux.

« On a tous besoin de quelqu'un ».

Je me lève et pars dans la chambre de Mia. Je toque avant d'entrer. Elle est allongée sur son lit entrain de parler avec quelqu'un au téléphone. Je m'assoie près d'elle et lui demande de raccrocher en mimant que j'ai quelque chose d'important à lui dire. Elle raccroche et me dévisage.

- Quoi ?

- Rien, je voulais juste que tu raccroches.

Elle fronce les sourcils puis lève les yeux au ciel tandis que moi je rigole.

- Je t'emmerde.

Elle se lève et va ouvrir son dressing. Elle fouille à l'intérieur et en sort plusieurs vêtements qu'elle dépose sur le lit.

- Aide moi à choisir une tenue pour ce soir, autant que tu serves à quelque chose. 

- Ok.

Je m'assoie en tailleur sur le lit et lui indique une robe qu'elle essaie. Je fais semblant de réfléchir avant de donner mon verdict.

- Trop simple.

Et c'est parti pour une heure de galère. À chaque vêtement qu'elle porte je trouve un commentaire négatif à faire. Je l'embête, Mia à un corps de rêve, tous les vêtements lui vont bien. Au bout d'un moment elle essaie une magnifique robe blanche avec un corset noir qui moule parfaitement ses formes. Elle se regarde dans le miroir.

- Si tu dis que celle là n'est pas bien je te crève les yeux, me prévient-elle.

Je souris en levant les mains en l'air.

- Je me rends, elle est parfaite.

***

Il était vingt-deux heures et Mia venait de partir. J'ai créé une forme sous ma couette pour faire croire que c'est Mia si jamais Frida entre dans ma chambre. Je suis dans mon lit avec mon ordi. Je regarde All American, j'ai presque fini la saison trois.

- TINA, m'appelle Frida.

Je laisse mon appareil et sors de ma chambre. Je descends dans le salon et retrouve ma tante dans la cuisine.

- Oui tata ?

Elle se tourne vers moi et m'indique de m'asseoir. Ce que je fais. Elle s'installe près de moi.

- J'ai parlé avec ta mère. Elle m'a dit que ton père veut te parler mais que tu refuses.

Je baisse la tête en restant silencieuse. Pourquoi ils ne lâchent pas l'affaire ? Je ne veux pas lui parler point. Je m'en fiche de ce qu'il a à me dire.

- Tu sais que peu importe ce que tu feras, tu seras toujours lié à lui. C'est ton père, il a le droit de te parler. Alors tu vas vite accepter. C'est compris ?

Personne n'en a rien à faire de ce que moi je veux.

Je hoche la tête. Je ne peux rien refuser à Frida. Elle retourne à ses affaires et je me lève pour partir.

- Dit à Mia de m'apporter le tapis rouge qui est dans le grenier, il faut remplacer celui du salon.

- Elle dort déjà, je mens.

- Ok, tu lui diras demain si j'oublie.

Je hoche la tête et retourne dans ma chambre pour continuer ma série. Au moins Frida ne viendra plus vérifier.

Première quête Où les histoires vivent. Découvrez maintenant