La vida es mejor contigo | Tome II

|Chapitre 31

Une semaine plus tard

Point de vue de Matteo

Agenouillé dans la chambre au milieu de tonnes de cartons je remplissais un dernier carton de décorations dans la chambre tout en riant avec Luna assise à côté de moi. Demain, nous laissons cette résidence pour nous installer dans notre maison. J'ai tellement hâte. Nous allons pouvoir vivre notre vie, prendre un réel nouveau départ chez nous. Nous construire, petit à petit. Et peut-être –je le souhaite de tout mon cœur– que nous nous pourrions, un jour, inscrire sur la boîte aux lettres : "M. et Mme Balsano". Enfin, je m'égare.

— Tu veux quelque chose à boire ? me demande ma petite amie. Je meurs de soif.

Je lève la tête vers elle et lui souris.

— Non, merci, ça va.

Elle hoche la tête et descend dans la cuisine. Je rassemble les cadres et les différentes photos que nous avons détaché du mur et les range de le carton lorsqu'une d'elles attire mon attention. C'est celle où j'embrasse la joue de Luna qui rit, durant notre petit voyage à Los Angeles. Je lève la tête. Il s'en est passé des choses ici, mais nous allons pouvoir créer de nouveaux souvenirs dans notre maison qui nous appartient.

- Flash-Back -

Deux semaines et trois jours qu'a eu lieu l'incendie. Deux semaines et trois jours que nous avons perdu notre bébé. Deux semaines et trois jours que je tente coûte que coûte de rendre le sourire à ma princesse. Deux semaines et trois jours que je pleure en silence, lorsqu'elle ne me voit pas.

Je reviens de la balade d'Eclipse. Il a besoin de sortir et ce n'est pas parce que je suis mal qu'il n'a pas le droit de se dégourdir un peu les pattes. Je dois dire que ça me fait du bien à moi aussi. Même si je croise tous ces couples avec un bébé dans une poussette. Je n'avais jamais fait attention qu'ils étaient autant.

J'essaye tant bien que mal de ne pas me laisser aller. Luna a besoin de moi, je ne peux pas me morfondre dans ma douleur. Je détache Eclipse et il monte tout de suite vers la chambre. Je souris tristement. Luna ne sort pas du lit, et Eclipse la rejoint assez souvent pour s'allonger à côté d'elle. Il fait la même chose avec moi lorsque je craque, assis sur le canapé. Je monte moi aussi et découvre sans surprise Luna emmitouflée sous la couette. Je soupire. Des tas de mouchoirs l'entourent. Mon cœur se serre. Je déteste la voir ainsi.

— Mon amour... je soupire. Tu m'avais promis que tu sortirais de là...

— Je ne peux pas Matteo... répond-elle la voix cassée.

— Bien sûr que si que tu peux, je lui affirme en m'approchant. Tu es la femme la plus courageuse du monde.

— Je n'ai pas été foutue de garder notre bébé en vie, Matteo. Tu comprends ça ?

À nouveau, mon coeur se serre. Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour qu'elle affiche son magnifique sourire sur son visage d'ange... Je m'accroupis pour avoir son visage en face de moi. Ses magnifiques yeux sont inondés de larmes.

— Ce n'est pas de ta faute, mon ange. Le seul et unique coupable, c'est celui qui a incendié la loge. Et il le paiera.

Elle ne répond pas mais me tend ses bras pour un câlin. Je l'enlace et l'embrasse sur le front.

— S'il te plaît, sors du lit... Va te mettre un peu d'eau sur le visage au moins... Tu veux regarder un film ? On peut regarder un Disney si tu veux... Rebelle ? je lui propose.

Depuis ces deux semaines et trois jours, j'essayais tout. Je voulais juste qu'elle aille mieux.

Elle me regarde et hoche doucement la tête en me souriant difficilement. Elle sort du lit, se rend à la salle de bain pour se mettre de l'eau sur le visage, et me rejoint. Nous descendons au salon et je la prends dans mes bras sur le canapé, après avoir lancé "Rebelle". Elle se détend et souris même plusieurs fois au cours du film. Je suis vraiment soulagé de voir enfin ce sourire. Le film fini, j'éteins la télé.