Que dois-je faire

souffrir en priver,guérir en silence,briller en public

Faut que je cours pour arriver à l'heure au mobilone

- Je suis là, maman.

- Ah, te voilà, j'ai cru que tu avais glissé de la falaise.

- Haha, mais non, maman.

- Tu vas prendre ta douche pendant que le souper chauffe.

- Okay.

J'ai pris mon temps sous la douche, je pense que j'avais besoin d'un moment pour moi... Comme une idiote, j'avais oublié mon pyjama, j'ai donc vite enfilé un linge pour me rendre dans ma chambre. Pour m'y rendre, il faut traverser la cuisine pour trouver cette fameuse porte. Arrivée dans la cuisine, mon linge glisse entre mes jambes. J'avais l'impression que le temps passait au ralenti. J'étais à moitié dans la lune, juste assez pour entendre ma mère crier :

- LOU, avec une voix tremblante.
Qu'est-ce que c'est que ces lignes sur ta poitrine ?

- C'est hum...

Pile au mauvais moment, mon père surgit comme Mimi Mathilde. J'étais nue au milieu de la cuisine, toute frigorifiée.

- LOU, C'EST QUOI ÇA SUR TA POITRINE ? dit-il d'une voix remplie d'inquiétude.

- Je me... me... me... Je n'arrivais pas à parler ni à pleurer.

- Mutile... Désolée, papa, maman, désolée, désolée, désolée.

- Ma chérie, ça va aller mieux, je te le promets, s'écria-t-elle.

- Oui, ma chérie, ça va aller, surgit mon père une fois de plus.

Durant les vacances...

J'avais l'impression d'aller vraiment mieux. C'est fou, j'en ai juste parlé à deux personnes et j'avais cette impression de briller. Mais il fallait encore mettre un pansement sur cette plaie qui a détruit ma confiance en moi. Mais je savais que j'allais réussir à guérir. Papa avait réservé un restaurant pour ce soir. J'avais choisi la robe que j'avais mise le jour du décès d'Emy. Cette robe me rappelle tellement de mauvais souvenirs, de tristesse, mais cette tristesse s'est transformée en moi comme une force. En la portant, je me sens triste mais tout de même très heureuse d'avoir vécu 10 ans de ma vie avec Emy. 10 anniversaires, 10 ans, et une soirée pour tout foutre en l'air. Je m'étais bien maquillée dans la voiture, papa a mis ma musique préférée.

- Dis, Tesla, mets "Hello" d'Adele.

La musique suivit, mes parents dansaient, je dansais. J'avais enfin cette impression d'aller mieux, mais pas d'avoir guéri. Cette impression me paraît juste impossible à avoir, elle est juste comme un but à atteindre dans ma vie. Elle n'a pas de sens, je suis là seulement pour aller mieux et si je n'vais jamais mieux ?

- On est arrivés, les deux nanas.

Ma mère avait déjà le visage pâle, elle n'allait déjà pas bien, mais je m'en fichais un peu parce que si je suis dans ce restaurant, c'est pour briller, parce que là-dedans personne ne connait mon histoire. Ici, je peux être différente.

Si seulement...