Chapitre 48

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L'antispasmodique a bien fonctionné sur mes crampes, mais la vodka, elle, n'a pas eu l'effet apaisant que j'espérais. Toujours impossible de fermer l'œil alors, je tourne en rond comme un lion en cage dans mon salon. Quand j'entends du bruit derrière ma porte, je me tends et regarde autour de moi à la recherche d'une arme. Faute de mieux, j'attrape la bouteille de vodka sur le comptoir de la cuisine. Je me place derrière le battant de ma porte, prête à écraser la bouteille sur la tête de la personne qui entrera.

J'entends la serrure s'ouvrir, puis je vois la poignée se baisser, un peu comme si tout se passait au ralenti. Je bondis alors en brandissant mon arme de fortune. Mon visiteur a un mouvement de recul puis dans un soupir, je lâche la bouteille qui tombe sur le paillasson.

Théo : Ma puce...

Moi : Pourquoi tu répondais pas à mes messages ? tu pouvais pas prévenir que tu venais ? J'ai eu la trouille !

Je lui crie dessus en enfonçant mon index dans son manteau. Il me sourit et noue ses bras autour de ma taille. Je me calme et me blottis contre lui.

Théo : Tu me laisses entrer ?

Je réalise que nous sommes encore sur le pas de la porte. Si mes voisins m'ont entendu crier sur mon petit ami, ils vont me prendre pour une folle. Enfin, si c'est pas déjà le cas... En tirant Théo par son manteau, je le fais entrer et ferme la porte. Il retire son manteau et pouffe de rire.

Théo : tu comptais vraiment m'assommer à coup de vodka ?

Moi : J'ai pris le premier truc qui me passait sous la main. J'avais pas de nouvelle de toi et j'ai entendu quelqu'un trifouiller ma porte.

Théo : La lumière du couloir est en rade et j'avais du mal à viser la serrure.

Moi : Ouais, ben moi, j'ai pensé qu'on était en train de la forcer pour me cambrioler où je sais pas quoi... Pardon d'être sur mes gardes, surtout quand mon petit ami membre d'un gang est parti dans un autre état pour rencontrer un potentiel partenaire de business pas net et ce sans répondre à mes messages !

J'ai parlé à toute vitesse et j'ignore si c'est le verre de vodka que j'ai bu ou la peur, mais au moins pour une fois, je dis vraiment ce que j'ai sur le cœur.

Moi : Jamais, on ne me fera du mal sans que je me batte pour me défendre.

Sur ma dernière phrase, je détourne un peu le regard, mal à l'aise. Théo qui a retiré sa veste me serre contre lui en m'embrassant dans les cheveux.

Théo : Je ne veux pas que tu vives dans la peur mon amour. Je suis pas fan de cette idée, mais je pourrais peut-être voir avec le club pour qu'on te file une arme sans numéro de série... En attendant, que dirais-tu de ma protection pour le reste de la nuit. Je te propose une protection rapprochée, très rapprochée.

Je vois bien qu'il utilise l'humour et le sexe pour détourner mon attention. Mais aussi la sienne. Je m'en veux de le blesser avec mes angoisses parce que je sais qu'il se sentira toujours responsable. Seulement, je ne le fais pas exprès. En tout cas, son histoire de protection très rapprochée me tente bien. Je veux sentir ses mains et sa bouche partout sur moi. Je veux le sentir contre moi, en moi...

Moi : Venez mon cher garde du corps. Je crois qu'il y a un monstre sous mon lit.

Il rit et j'entrelace mes doigts au sien pour le conduire dans ma chambre. Pour jouer le jeu jusqu'au bout, il ouvre ma penderie, regarde sous mon lit et écarte même les rideaux d'un geste vifs.

Théo : Périmètre dégagé mademoiselle, la zone est sûre.

Je pouffe de rire alors qu'il s'affale sur mon lit.

L'ombre du corbeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant