The Shade Of Sosthène

CHAPITRE 27

La visite de São Paulo a duré plus de deux heures, mes pieds n'ont pas réussi à suivre le mouvement d'Elone à chaque pas, son air enfantin affiché sur le visage et le sourire qu'il arborait ma retenue de prononcer n'importe quelle plainte. J'arrange la casquette blanche sur mes boucles avant de sentir une main s'insinuer entre le creux de mes hanches et ma main.

— Le vendeur à accepter que je prenne le double d'açaï.

En fronçant les sourcils, mes doigts touchent les baies de fruit dans le sac du brésilien.

— Tu as pris des myrtilles.

Tout en riant, il replace la casquette qui doit certainement être de côté alors que ses yeux analysent les alentours, chaque vendeur lui lance des sourires.

— Ce ne sont pas des myrtilles.

Je hoche la tête en triturant mon collier, maintenant que je suis au Brésil, sa phrase prend tout son sens.

— Est-ce qu'on peut..

Sa main me ramène brusquement vers son torse quand mon épaule percute un passant qui s'arrête vers nous en riant légèrement.

— Elone, tu es revenue.

Putain qui est ce mec ?

Ses cheveux blonds et sa chemise à fleurs font une grosse différence avec mon t-shirt blanc et mes boucles éparpillées n'importe comment.

— Je ne reste que deux jours.

Sans porter attention à moi, ils se sourient avant que le blond ne remarque ma présence, il était temps.

— Emire sûrement.

En plissant les yeux, je remarque sa peau bronzée à travers ses lunettes de vue et ses vêtements, rapidement, il tend sa main vers moi.

— Luiz est celui qui a personnalisé ton collier. Sa boutique est à quelques mètres d'ici. chuchote Elone.

— Beau travail.

Luiz hausse les épaules alors que ses lèvres s'entrouvrent lentement, passant de moi au brésilien, je sens qu'il hésite à parler.

— Profite du séjour, San Diego ne sera sûrement pas aussi ensoleillé.

Après une brève salutation, il repart avec ses deux sacs en plastique, l'air toujours confiant.

— La plage t'intéresse ?

À nouveau, je hoche la tête et le laisse m'indiquer le chemin vers la plage de São Paulo, sa main resserre la mienne en voyant mes yeux fuyants.

— Emi si tu ne réponds pas je vais commencer à croire que le Brésil ne te plaît pas autant que tu le dis.

Indirectement, mon pouls s'accélère tandis que ses mains se desserrent tout en reculant.

— Ce Luiz connaît la raison de ta fuite ? demandais-je prudemment.

Je connais déjà la réponse, pourtant j'ai besoin de l'entendre sortir de ses lèvres une bonne fois pour toutes, plus de mensonge, c'est ce qu'il disait avant de venir ici.