24 décembre 2003
Assis à la table de la cuisine, les mains autour d'une tasse de thé brûlant, il observait les flammes qui ondulaient dans la cheminée. Le craquement d'un transplanage lui fit tendre l'oreille et il ne chercha pas à lutter contre le sourire qui étira ses lèvres en entendant les voix familières qui résonnaient derrière le battant.
— Ugh... gémit un timbre féminin. Arrête de te moquer de moi !
— J'y peux rien, ça me fera toujours marrer ! On a passé des mois à transplaner partout en Angleterre, mais nope, t'as toujours la gerbe, lui répondit son compagnon dans un éclat de rire.
— Je te déteste.
— Non, tu m'adores.
— J'ai des doutes sur la question... Peut-être que j'aurais dû te laisser te débrouiller tout seul.
— Mione !
Un éclat de rire léger retentit et Bill serra les mains plus fermement autour de la porcelaine. Merlin, son rire. Il avait presque oublié la tonalité musicale du son, sa fraîcheur et sa douceur. Il coula sur lui comme un filet de miel au fond de sa gorge et il ferma les yeux pour l'apprécier.
La porte s'ouvrit sur une bourrasque glacée qui fit se dresser les poils de ses bras et le sortit de ses pensées. Il plaqua un sourire poli sur ses lèvres pour accueillir les nouveaux arrivants. Harry entra le premier. Complètement emmitouflé dans son manteau et son écharpe de Gryffondor, on ne voyait de lui que ses yeux éclatants et ses cheveux complètement ébouriffés dans lesquels quelques flocons s'étaient accrochés. Il tint la porte à la silhouette plus frêle qui se faufila à sa suite, l'encourageant à fermer le battant en vitesse.
Hermione resplendissait. Même couverte de la tête aux pieds par sa grande cape de voyage pourpre, elle restait l'une des plus belles créatures que Bill ait jamais vu. Et ce n'était pas rien venant de quelqu'un qui avait vécu huit ans avec une demi-Vélane. Ses joues, saupoudrées d'un nuage de taches de rousseurs, étaient rougies par le froid comme le bout de son nez, et un flocon avait réussi à se coincer dans ses cils incroyablement longs.
Depuis l'incident à Poudlard avec Greyback, quelque chose en lui s'agitait à chaque apparition de la jeune femme. Lupin avait eu tort. Oui, il était plus facilement énervé à l'approche de la pleine lune, plus facilement excité aussi. Et oui, il aimait sa viande presque crue maintenant. Mais ce n'était pas tout. Ses sens s'étaient affutés, son odorat et son ouïe principalement. Et il y avait ça. Peu importe ce que c'était, c'était là mais ça ne se réveillait qu'en présence d'elle.
Un grondement qui ne faisait qu'enfler à mesure qu'il passait du temps avec elle. Une sensation de picotement sous l'épiderme qui lui donnait envie de la toucher. Une pulsation, une tension comme l'attente avant que l'orage éclate. Quelque chose d'ancien, de plus grand que lui, qu'il ne comprenait pas et qui l'effrayait parfois. Fleur aurait su, elle. Mais il n'avait jamais osé lui demander, trop inquiet à l'idée de blesser la femme pour laquelle il avait toujours une affection profonde.
Leur divorce, deux ans plus tôt, avait failli briser sa mère. Il avait dû se battre pendant des semaines, des mois, avec Molly pour lui faire comprendre que Fleur n'y était pour rien, qu'il n'y était pour rien non plus. L'héritage de la jeune femme et ce qui grondait en lui désormais ne fonctionnaient simplement pas. La réalisation avait été un déchirement pour tous les deux et la séparation un soulagement teinté d'amertume.
Malheureusement pour lui, depuis qu'Hermione avait pris son poste au Département de Contrôle et de Régulation des Créatures Magiques, un an plus tôt, ils se voyaient bien plus souvent. Les nouvelles législations sur lesquelles elle travaillait actuellement l'amenaient souvent à Gringotts. Elle était en pleine discussion avec les Gobelins pour revisiter les lois qui les encadraient et le représentant de ces derniers s'avérait être le directeur de la banque sorcière.
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Electric Love
FanfictionBill Weasley a un problème. Malheureusement pour lui, il va devoir y faire face durant le réveillon. Cet OS est un cadeau de Noël pour GlitterPuline.