La fille sur la photo

Première partie

Simon

Les yeux fermés, je savourais le contact des rayons du soleil sur ma peau. Je me sentais dériver dans la piscine, confortablement étendu sur un matelas gonflable. Y a pas a chier, cette piscine est le meilleur investissement de mes parents. La musique en fond, j'entendais les filles papoter à côté. Elles devait sûrement parler de fringues ou de séries les connaissant. Honnêtement, ce n'est pas pour leur discussion que je l'ai avait invitées cette après-midi. Je pouvais facilement m'imaginer le corps somptueux de Gabi dans son maillot de bain. J'avoue que par rapport à celui qu'elle portait au début de l'été, j'étais déçu par celui-ci, beaucoup plus couvrant. Avec un corps comme elle, moi je me baignerais carrément à poile. Je suis sûre qu'elle savait ce que son corps faisait sur les mecs : sans déconner, des fois elle est habillée si sexy que j'arrive même plus à me concentrer pour parler. Quand elle met une petite jupe courte et une chemise serrée qui faisait ressortir sa poitrine là...

Soudain, je senti le matelas s'agiter en dessous de moi et je finis par tomber dans l'eau qui me sembla gelée comparée à la chaleur de l'air. Je remontais rapidement à la surface, à l'opposé de mes nouvelles Ray-ban qui se posèrent au fond de la piscine. En me retournant, je vis Antoine, mort de rire et bien fière de son coup. Je nageais pour le rejoindre et commençais à l'insulter :

- Putain mec t'es sérieux ? T'as quel âge t'es vraiment un gamin bordel !

- Roh c'est bon, tu vas pas t'énerver pour ça quand même... me répondit-il sur un ton nonchalant

- à cause de toi mes nouvelles lunettes sont foutues ! C'est à toi d'aller les chercher maintenant !

- T'as qu'à y aller c'est tes lunettes

- Sérieux mec va les chercher avant que je t'éclate

- Alors déjà tu vas rien faire et tu le sais, et c'est bon va les récupérer, je m'en fou de tes lunettes moi. Lâcha-t-il en sortant de l'eau

Non mais pour qui il se prend lui ? Je le suivis, sorti de l'eau et aller me planter en face de lui :

- J'ai dit, maintenant tu vas chercher mes lunettes, lui crachais je au visage en pointant la piscine du doigts.

- Et moi j'ai dit que je m'en battais les couilles de tes putains de lunettes, me dit-il en me poussant en arrière.

Alors que j'apprêtais à lui rendre la pareille en plus fort, Gabi intervint :

- C'est bon, vous avez fini vos conneries ? Vous voulez vraiment vous battre à notre dernière après-midi ensemble avant la rentrée ? Pour une paire de lunettes de soleil ? Vous trouvez pas que vous faites pitié sérieux ? Je vais les chercher ces lunettes.

Et elle plongea élégamment dans l'eau en direction des lunettes. Elle ressortit de la piscine quelques instants plus tard, les lunettes à la main. Putain ces hanches... le corps de cette meuf me rend dingue. Elle me tendit les lunettes, je les attrapais et la remerciais. 

Pour détendre l'ambiance, je proposait à tout le monde de prendre une bière. J'allais en chercher un pack à l'intérieur et revenais. Je tendais une bouteille à Gabi, puis à Jenna, et à Constance qui refusa sous prétexte qu'avec la chaleur, cette bière allait lui faire faire n'importe quoi. Un peu à contre-cœur, j'en tendais une à Antoine, puis aller servir la dernière du pack à Andréa. On s'est tous assis sur les fauteuils en plastiques autour de la petit table et on a commencé à résumé notre été. 

À part Constance qui avait fait du baby-sitting et Andréa qui avait travaillé dans l'entreprise de son oncle, on avait pas bossé. On allait tous avoir 18 ans l'année prochaine alors on s'était dit qu'on allait profiter de notre dernier été sans travail. On avait enchaîné les soirées et les après-midis baignades. Honnêtement on avait passé deux mois super, mais dans deux jours, c'était la rentrée. J'aurais voulu que ces vacances ne s'arrêtent jamais, pas seulement pour pouvoir continuer indéfiniment les grasses matinées, mais surtout parce que j'aimais pas les cours, et que les cours ne m'aimaient pas non plus. Seulement, cette année c'est l'année du Bac, et je peux pas dire avoir pris vraiment des points d'avances avec les quelques épreuves qu'on avait déjà faites. Je savais déjà qu'il y avait des chances que je redouble, mais je savais aussi que je serais le seul du groupe à ne pas passer aux études supérieures. Et c'est ça qui me faisait le plus chier. On était dans la même classe depuis le CE2, c'est même là où on s'est tous connus. Depuis, on s'est toujours démerdés pour êtres tous ensembles. Peut importe les options ou les spécialités qu'il fallait prendre, le groupe passait avant. Seulement, je savais que la période courte et idyllique du début du lycée était terminée. De plus en plus de tensions naissaient dans le groupe, et on avait perdu la transparence et l'honnêteté qu'on s'était promis au départ.