The Shade Of Sosthène

CHAPITRE 28

Le dernier jour au Brésil consiste à se gaver de sucreries et d'açai devant une série surnommé Coisa Mais Linda, Marìana a toujours eu des goûts en termes de séries télévisées peu recommandables.

— Trésor, tu ne suis plus depuis deux épisodes.

En me retournant vers cette dernière, je remarque qu'elle a relâché la télécommande et que ses mains sont reliées entre elles sur ses genoux.

— Elone t'a parlé de son projet pour São Paulo ?

Lentement, je hoche la tête alors qu'elle soupire en reposant sa nuque sur l'arrière du canapé, étant donné que le brésilien dors encore, parler de lui ne semble pas déranger sa tante.

— Ne pas quitter San Diego était sa promesse.

Je baisse les yeux sur le bol d'açai que je triture entre mes doigts, les longs cheveux bruns de Marìana repose sur mon épaule quand elle s'approche un peu plus afin de relever mon menton.

— Il a fait énormément de promesses Emire, mais celle-ci est difficile à tenir quand son avenir est ici, mais que son futur est là-bas.

En fronçant les sourcils, je tente d'assimiler les mots qui viennent de sortir de ses lèvres, son futur est à San Diego.

— Tu es son futur. murmure-t-elle avec confiance.

Son futur. Ces mots semblent moins inquiétants venant de Marìana. Mon sourire ramène lentement le sien alors qu'une silhouette claque la porte de la chambre.

— Bonne chance.

Après avoir tapoté mon genou, elle s'éclipse dans la salle de bain sans un regard vers Elone, ce dernier récupère une tasse dans le placard avant de passer ses bras autour de mes hanches.

— Déçu de retourner à San Diego ? Dis-moi oui.

— Oui.

J'esquisse un rapide rictus tandis qu'il enjambe le canapé afin de récupérer le lecteur CD et plusieurs films à la suite, son ordinateur sur les jambes, il triture les pochettes. Ses doigts ressortent un CD et le pointent sous mon nez en souriant.

— Été 85 ? chuchotais-je.

Un peu perturbé, je laisse mes yeux parcourir son visage et son torse-nu.

— Ton préféré. Je l'ai loué quelques semaines avant de revenir à San Diego, mais finalement le vendeur ne l'a jamais réclamé. Je me suis dit que tu apprécierais de le voir une fois ici, au Brésil.

Savoir qu'il a pensé sans exception à ce qui pourrait me faire plaisir bien avant que je n'accepte ce voyage au Brésil confirme un peu plus les mots de Marìana, je suis son futur.

— Laisse-moi enfiler un haut d'abord.

Après avoir hoché la tête, il continue le canapé alors que mes doigts triturent le clavier de l'ordinateur. La sonnerie de son portable me fait sursauter.

LUIZ P. Il est mort, arrête de te détruire. On en reparlera une fois que tu seras définitivement au Brésil.

Malgré mes efforts pour ne plus me mêler de son secret, ce peu d'indices m'incite à froncer les sourcils et cesser de respirer le temps d'une seule seconde.