05. Le culot avec un grand cul

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Isadora

Misha s'est octroyé un voyage en Russie pour quelques jours, j'ai choisi de ne pas le suivre afin de m'éloigner de lui. Je bénéficie donc d'un peu de repos, mais aussi d'un peu de liberté pour régler ce qui me minaude la tête.

Les douze coups de minuit sonneront bientôt, j'ai dormi toute la journée et mon énergie est à son comble.

L'inconvénient de vivre la nuit c'est que je ne vois le soleil qu'en fin de journée ou si je suis attendue quelque part, autrement je reste cloîtrée sous les draps de la chambre d'hôtel.

Tout en finissant de me préparer, je colle mon téléphone à mon oreille. La sonnerie dure, après plusieurs bips incessants, il décroche :

— Oui ?

— Tu es occupé ?

— Non. Ma partie de strip poker est terminée.

Je rentre mes lèvres pendant une seconde. Du Drake tout craché.

— Serais-tu à poil à l'instant où je te parle ?

— Je viens de te dire que la partie était terminée. Je suis à ton entière disposition.

Il fuit la question, mais après réflexion mon ignorance est préférable.

— Ça te dit une soirée au club ? je lance.

— Juste tous les deux ?

— Crois-tu que je vais me mélanger à un lot de miseurs alors que Misha n'est pas là ?

Son mutisme indique qu'il y songe.

— OK, question stupide. On se rejoint là-bas. Réserve une salle, je ne devrais pas arriver avant une petite heure.

— C'est long une heure pour enfiler un sous-vêtement, je souligne.

Un soupir se prolonge au bout du fil.

— Il n'y a pas que ça... Le mec s'est endormi dans le lit, il faut que je le vire.

Charmant. Il n'a rien démentis, j'ai une vision de lui le cul blanc à l'air.

— Le mec s'est endormi pendant ou après le jeu ?

— Après ! Tu me prends pour qui ? Personne ne s'endort pendant mon jeu. C'est justement parce que je les épuise qu'ils dorment comme des loirs.

Son égo en souffrirait trop. Je ne crois même pas qu'il s'en sortirait.

— D'accord, d'accord, je te laisse avec tes affaires. À plus.

— À plus, mon trésor !

Je raccroche.



***
💋💋💋


Le chauffeur me dépose devant le club, les vigiles me laissent entrer, puis je réserve une pièce. La salle seize m'est attribuée, j'envoie le numéro à Drake.

Je n'ai annoncé aucune mise, alors il n'y a pas de superviseur. Je me retrouve seule en attendant le dévergondé. J'en profite pour laisser le silence envahir l'espace, je n'active pas la voix du commentateur, ne mets pas de musique. J'admire seulement le show qui se montre à moi à travers les vitres.

Le monde bouge en hurlant à se déchirer les poumons sans aucun doute, les mini bars sont pleins, le grand bar central encore plus. Les lumières de toutes les nuances descendent du plafond au sol, seules celles qui sont blanches sont pointées vers l'arène où des hommes imitent des gladiateurs. J'espère être là le jour où une femme se pointera au milieu de tous ces chromosomes XY.

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